Chapitre 0 - Ô, Fontaine !

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Dans les sombres allées des bas-quartiers de Fontaine, un chien hurlait.

Les passants marchaient précipitamment, la tête baissée ; l'heure des patrouilles nocturnes approchait, et personne ne voulait s'attirer d'ennuis. Après tout, Fontaine était une ville magnifique ville à l'architecture aussi élégante qu'ancienne. Contrairement à la plupart des villes de Teyvat, les rues n'étaient pas éclairées par des torches mais par des lampions fonctionnant grâce à l'énergie Électro produite dans les trois usines principales. La fierté de la citadelle républicaine !

"Républicaine..."

Ce mot étrange avait été inventé par le cœur même de la ville : la Haute-Sphère, qui abritait les quartiers riches et le château du Roi "élu". Ce roi, Jean-Hughes Macronia XVe du nom, était magnanime envers ses sujets, et comme ses prédécesseurs prônait la valeur de la science et surtout de l'industrie.

Nous qui jouissons de sagesse,

Nous maîtres des machines,

De notre cœur naît l'innovation, notre corps l'invention.

Tels étaient les maîtres mots de Fontaine, cité-mère des ingénieurs et des savants les plus doués de tout Teyvat.

Tenez, regardez ! Voyez vous ce grand bâtiment au toit de verre ! C'est la Bibliothèque, là où résident tout le savoir des ingénieurs des générations précédentes et actuelles. On la dit si immense qu'un dragon pourrait y entrer, et s'y sentirait petit ! Et à côté se trouve l'Université : on y forme les grands esprits de demain, où les amphithéâtres bondés accueillent sans cesse de nouvelles personnes rêvant de créer la prochaine invention, qui les fera peut-être monter au sommet de la ville...

Tournez votre tête : les docks, reliant Fontaine à la Mer des Songes. Ici, les marins vous rapportent des aventures merveilleuses si vous vous posez dans un des nombreux bars non loin du port, des récits des autres nations, d'autres cités ! L'ambiance y est plus chaleureuse que dans les bas quartiers, mais il y a plus de gens pour vous alléger de votre bourse. Ou même celles qui vous allège les deux...

Et là ! Ce grand fort, que vous voyez : c'est la Garnison Républicaine, chargée de maintenir l'ordre dans la cité et au sein du commerce. Ses membres sont formés dès le plus jeune âge, au point où leurs recrues passent toutes par moult épreuves avant de pouvoir même prétendre devenir simples soldats !

Oh, regardez ! Ces grands bâtiments, ce sont les cabarets : on y va pour assister aux plus grandes représentations des meilleurs troupes d'acteur de tout Teyvat (mais surtout de Fontaine, inégalées !) pour des pièces écrites par les plus grands dramaturges de l'histoire du pays. Et c'est dans ce quartier que l'on trouve les restaurants les plus chics, aux mets si délectables qu'ils vous emmèneraient à Célestia d'une traite !

Le reste ? Eh bien, ce sont bien sûr les magasins en tout genre et leurs batelages incessants, les tavernes et leurs voyageurs fatrouillants, la guilde des aventuriers, le Salon de l'Invention, tour s'élevant si haut qu'on ne voit pas le sommet...

...

Ai-je oublié quelque chose ?

...

Ah oui.

Les bas quartiers.

Vous souvenez-vous de ces usines que j'ai brièvement mentionné ? C'était dans celles-ci que la plupart des "citoyens" s'échinaient jour et nuit. Ronflantes de machineries à vapeurs et de rouages, de générateurs et de bobines, offrant par des câbles toute la lumière de la ville. Certains citoyens graissaient, réajustaient et réparaient, d'autres vérifiaient, notaient et transportaient. Ces usines étaient les poumons de Fontaine. Poumons recrachant goudrons et fumées puantes sur les bas quartiers.

Les gueux. Les vilains. La menuaille.

Ces gens-là, ils étaient bien laids, oh oui ! Tous perclus d'infections et d'immondices, ceux-là ils n'étaient pas fréquentables. Leur seule raison de vivre, c'était de gagner les quelques moras qui leur permettrait de bien finir la journée. Et leur seul droit, c'était de "voter" pour un nouveau roi.

Bien entendu, ils se plaignaient souvent du fait que le choix de leur souverain n'était pas "quelqu'un du peuple", car les prétendants faisaient tous partie de la noblesse. Néanmoins, ils ne faisaient rien, démontrant l'esprit de contradiction typique des habitants de Fontaine. Il est fort simple de se complaire dans la pauvreté quand celle-ci ne vous affame pas, est stable et nous prive pas de toit.

Telle était l'essence de Fontaine.

Mais l'Archon Hydro, dans tout cela ?

Vous n'avez pas vu le dernier bâtiment : le Hall de la Justice, ou plus simplement le Tribunal. C'est ici qu'il résidait, et réside peut-être encore. Là-bas, on juge. Simple, n'est-ce pas ? Sauf que c'est en ce lieu que réside le concept "d'égalité" suprême. Car tels sont les paroles de la Déesse de la Justice, Yennaria :

Mes idéaux sont dénués de toute tache.

Je dois néanmoins vous corriger. Nul être est coupables sous le regard des dieux... Seules les lois et le Tribunal peuvent juger quelqu'un.

Ils peuvent même me juger moi. Alors vénérez ma magnificence et ma pureté.

Ainsi est né le Texte, garant et défenseur des lois de Fontaine, qui sont absolues et irrévocables, quelque soit la personne qui est jugée.

...Mais pour un dieu qui incarne les vertus de l'eau, la loi est aussi altérable que les rivières et les océans.

* * *

- Compte tenu des témoignages de Madame Jacquemoud, fille d'Albert Étienne Jacquemoud, et des charges qui pèsent sur l'accusé...

Le juge, les jurés, le procureur et l'avocat regardèrent le jeune homme brun aux yeux vert, à la posture altier et menotté, regardait l'assemblée avec un sourire narquois.

-...En ma vertu de juge accordé par le Tribunal, je le déclare coupable du vol du Joyau Mémétique appartenant au comte Pantalone et du meurtre de notre regretté capitaine de la garde, Brigitte Leavitt....

Tous retinrent leur respiration. Sauf un.

-...Et condamne Vincent d'Ambroise à mort !

Le juge en frappa le bois de son marteau, le bruit résonna comme un glas sonne son dernier coup.

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