C'est du vécu !

4 minutes de lecture

C'est un grand jour ! aujourd'hui je suis passée outre le Couvre-Feu ! Nous sommes allés à l'aéroport Charles de Gaulle cueillir ma fille rentrant (enfin) du Portugal. Elle attérit à 15 h. Tout ira bien, on sera rentrés pour six heures.

La demoiselle a textoté à son père de ne pas l'oublier. Message reçu pendant le marathon des courses du samedi. Puis elle nous informe qu'elle décolle. Jusque là tout va bien. Mon époux me dit tranquillement, pourtant un rien paniqué.

- Mets tes chaussures ont y va ! on en a pour une heure trente. On n'aura pas de directs à cause des travaux.

Il pleut. Pour l'instant on a de la chance, il ne neige pas ! Le métro avance puis le RER. Bon. Le train n'est pas trop bondé. Les voyageurs ont le masque sur le nez. Ils ne parlent pas. Ils respectent les consignes de notre premier Ministre qui nous a enjoint de "la Fermer" dans le métro parce que les crachats de la parole se dispersent et transmettent le corona...

Le trains s'arrête en gare d'Aulnay sous bois... Bon. il ne redémarera pas. Pourquoi, une petite voix fluette perce difficilement le gondement des voyageurs. D'accord, il y a à la gare de Sevran un train qui est cassé. Il s'est éventré ? Il a perdu ses voyageurs ? On n'en saura pas plus.

Nous sommes coincés à Aulnay et ma fille avertit son père qu'elle a attérri et qu'elle va débarquer. Son père lui rapporte nos ennuis. Et on n'a toujours pas d'informations sur l'heure du départ du train. Pire que tout, notre petite voix déclare que le train va repartir vers Paris.

Terminus tout le monde descent ! Trois RER arrivent déversant leurs hordes de voyageurs pas toujours contents. Nous constatons que le quai se remplit...Il me murmure l'air gourmand :

-L'équivalent de trois trains dans une petite rame, ce n'est pas très covid... Option taxi !

Notre équipée devient à la recherche du taxi perdu !

Enfin nous trouvons un moyen de transport privatif moyennant une poignée d'euros tirés de la banque ! Il nous dépose dans un terminal de l'aéroport et repart. Problème, ma fille a débarqué dans le terminal de l'autre côte de l'autoroute. Et bien sûr, ce n'est pas fait pour arranger les choses, seuls les gens avec ticket d'avion peuvent entrer. Nous nous faisons poliment refouler. On bat le pavé sans lui faire de mal, je vous rassure.

Puis ma fille nous dit qu'elle doit faire le test antigénique. On doit donc trouver un moyen d'aller en face sans risquer de nous faire écraser. Je commence à avoir froid...

Je prends mon air le plus aimable et j'y vais au culot. Je demande au garde de l'aéroport avec son gilet jaune fluorescent comment faire pour aller en face quand on est piéton et que notre fille qui devait arriver à ce terminal a finalement atterri en face ! Il a bien vu que nous ne faisions pas d'histoires. Il nous indique le chemin pour traverser l'aéroport et prendre le passage souterrain pour aller en face.

Oh ! le pied ! Il fait chaud... Un vrai plaisir. et nous recherchons l'escalier mécanique qui va nous faire descendre. On le repère parmi toutes les bouches d'escaliers fermées par les fameux rubans de scènes de crime.

Enfin ! nous voilà de l'autre côté. Maintenant, le plus marrant, trouver un autre escalier mécanique qui remonte. Il faut tout retraverser pour monter. Il est là, sagement, ronronnant, accueillant. Trop chouette ! Je m'engouffre sur les marches mécaniques ! Nous trouvons les arrivées. Et à travers les vitres transparentes, je remarque des valises qui sont vomies par les tourniquets, avec quelques personnes isolées qui les regardent. Et je dis à mon mari

- C'est flippant un aéroport vide ! des valises toutes seules et trois péquins attendant leurs affaires.

Je commence à trouver que ça va. Rien n'est ouvert ! même pas le magasin de bouffe anglaise . Eux on comprend pourquoi : le Brexit ne leur a pas fait de bien. Il me dit que le rendez-vous est fixé devant la pharmacie de l'aéroport.

Il faut déjà la trouver ! On retraverse le terminal dans sa longueur. Enfin j'entends le

- Enfin ! vous voilà ! Les parents perdus ! Ma fille et trois compagnons d'école avec leurs parents nous applaudissent.

Il est cinq heure et demie...Et le couvre-feu est à six heures...

Les parents de sa camarade nous disent

- Nous rentrons dans le Nord...et la neige tombe...à six heures nous sommes sur l'autoroute. SI on a les résultats du test Génetique

C'est le tour de ma fille ! Elle revient brandissant le précieux papier et glousse :

- Le seul test qu'on apprécie d'avoir gagné négatif !

Les trois amis sont négatifs. Ils se séparent. ils partent dans des directions différentes parce qu'ils ne seront pas sur le même site dans quinze jours. Nous repartons et nous traversons tout l'aéroport, utilisons les trottoirs mécaniques et nous atteignons le quai du RER. Il est six heures moins quatre. Le train s'ébranle et mon mari me prend mon téléphone pour générer l'attestation électronique prise sur le ministère de l'Intérieur.

Nous rentrons enfin à la maison à sept heures.

Et voilà comment j'ai grugé notre cher ministre !

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire bibigne ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0