Gibier. 

Une minute de lecture

La lame d'acier triangulaire, tranchante comme un rasoir, se planta silencieusement dans le coeur de la biche venue se restaurer, de jeunes et tendres pousses.

Mathias la chargea sur ses épaules d'un air satisfait. Il ne manquerait pas de viande pendant son séjour. Une fois rentré, il alluma le brasero et continua a dépecer l'animal consciencieusement. Il destinait la viande au séchage à la manière des Amérindiens. L'appenti ajouré, adossé à la cabane servait à ça.

Il jeta quelques morceaux saignants sur le treillis métallique posé sur le brasero. Ce serait son dîner.

En attendant que la viande se détende, il alla jusqu'à son véhicule et sortit l'objet, enveloppé d'un chiffon, de la boîte à gants. Debout face à l'étang terne et figé, il retira le "Scorpion" neuf millimètres de son emballage, et le jeta loin au centre de l'étendue d'eau.

Puis il retourna s'asseoir sur une marche de l'abri et avala son repas. L'idée d'avoir pu être, ne serait ce qu'un instant, le gibier d'un autre, laissait couver en lui une sourde colère.

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