Pour un temps, Mathias laissa de côté son rituel noctambule. Il suspendit aussi ses sorties en mer, et se replia un peu plus sur lui-même.

Il continua néanmoins son activité de soigneur au parc marin d'Océanopolis, évitant encore davantage la proximité de ses collègues de travail.

Une sourde et profonde rage bouillonnait en lui, qui fit ressurgir ses maux de tête, jusque-là endormis.

La police piétinait dans son enquête et les investigations menées sur le port, à partir du véhicule retrouvé n'établirent aucun lien avec les affaires en cours, pas plus qu'avec la communauté de Leckë. Ce dernier avait pris acte de la disparition de Fatos et restait dubitatif.

Chose peu courante dans sa vie : un étrange sentiment de frayeur s'empara de lui.

La valse des portes-containers continuait dans la rade, arrivant et repartant, vers d'exotiques destinations.

L'arrivée du printemps sonnait la fin des tempêtes hivernales.