Chez Matt

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Mia

Mes bras commencent à me faire mal. Ils me disent d'arrêter mais je ne veux pas faire marche arrière maintenant.

Je regarde vers le haut. Il me reste plus que quelques centimètres avant d'avoir le balcon de sa fenêtre à portée de mains mais les appuies commences à me manquer. Il faut que je trouve une solution pour pouvoir l'atteindre. Je regarde vers le bas.

Oh non! Qu'est ce qui m'a pris de regarder en bas?

Je commence à perdre mes moyens. Tout commence à tourner autour de moi, je vois flou et je transpire. Il ne me manquait plus qu'une crise de vertige. Je sent mes mains devenir moites. Ma respiration s'accélère et je commence à perdre mes moyens.

Cela semble beaucoup plus facile à faire dans les films d'actions, me dis-je.

Je les maudit de nous transmettre des informations faussées comme celle-là. Il faut que je contrôle la crise qui va m'arriver si je reste plus longtemps à rien faire.

Il faut que je respire. Je ferme les yeux et tente de me changer les idées.

Il faut que je pense à autre chose. Il faut que je pense à n'importe quoi d'autre que le fait que je suis à plus de 5 mètres du sol, que seul quelques racines de la plantation murale me retiennent à cette hauteur et que un seul faux pas peut avoir des conséquences tragiques. Mais, à part ça, il faut que tu sois positive, Mia! Me dis-je pour moi-même.

Puis, une image me vient en tête: son beau et doux visage. La pensée que plus que quelques mètres nous séparent me donne la force dont j'ai besoin. J'en oubli alors facilement ma phobie pour continuer mon ascension vers sa fenêtre. Je n'ai plus qu'une idée en tête: le voir et le confronter à tout ce mystère qu'il transporte avec lui.

Un pied et puis l'autre, une main et puis l'autre. J'essaye de garder le rythme. J'avance doucement mais sûrement jusqu'à ce que je me retrouve assise sur son appuie de fenêtre.

Ouf, je suis enfin arrivée! Je commençais à ne plus y croire...

Je ferme les yeux et prends mon temps pour reprendre mon souffle. Je ne pensais pas qu'arriver jusqu'ici me demanderait autant d'énergie.

Lorsque j'ai ouvert mes yeux, je n'ai pas pu faire autrement qu'être subjuguée par la vu qui m'était offerte sous mes yeux. Il y a ma maison en avant plan mais, au-delà, je peux admirer les champs à perte de vue sous les étoiles qui les surplombes. Je trouve ça magnifique, je profite de cette instant paisible. Le bruit des animaux que j'entends au loin me bercent. C'est comme si soudainement, lorsque la nuit tombe et que les humains se mettent temporairement de côté pour sombrer dans un sommeil profond, la nature reprends ces droits pendant quelques heures et s'assemblent pour nous offrir leur magnifique mélodie apaisante.

Je les envie. Ils doivent être si naïfs, pas de secrets ni de mensonges. Juste vivre sans se préoccuper d'autre chose que sa nourriture. En parlant de secrets et de mensonges, il ne faut pas que j'oublie que j'en ai un à mettre au clair!

Je me retourne et je constate avec horreur que la fenêtre est fermée et que les rideaux sont tirés. Zut, je n'ai aucun moyens de faire savoir ma présence.

Comment vais-je faire maintenant?

Ma première idée est de toquer doucement à la vitre. Avec un peu de chance personne ne m'entendrait à par lui, bien sûr. Il doit sûrement être dans son lit en train de dormir à cette heure-ci. Alors, avec toute la délicatesse dont je suis capable, je frappe une fois. Pas de réponse. Je frappe une seconde fois. Toujours pas de réponse. Je frappe une troisième fois avec un peu plus de force cette fois mais toujours rien. Mon coeur se sert quand je pense qu'il n'a peut-être juste pas envie de me parler.

Ai-je fait tout ça pour rien?

Non, je ne m'admetrait pas aussi facilement vaincue. Ce n'est pas une simple fenêtre close qui va m'arrêter, pas plus qu'il y a 8 ans. En effet, à cette âge là, je m'amusais à ouvrir l'armoire à chocolats de mes parents. Ces derniers la fermait à clefs pour que je ne puisse pas manger trop de cochonneries sans leur accord. Bien sûr, il m'a fallu plusieurs essaies avant de l'ouvrir mais, à force de persévérer, j'y suis arrivé.

J'en était très fière. Ce n'est pas donné à tout les gosses de savoir crocheter une serrure si jeune. Par contre, mes parents ne l'étaient malheureusement pas autant que moi. Je me souviens du sermon que j'ai subit lorsqu'ils se sont rendus compte que le fait que les sucreries disparaissaient très rapidement était dû à leur jeune enfant. J'entends encore mon père parler à ma mère dans la pièce d'à côté: "Tu te comptes! Notre fille est déjà une voleuse à 8 ans, alors tu t'imagines l'adulte que ça va donner? C'est inacceptable!". J'ai toujours trouver qu'ils exageraient. Avec le recul, je pense que c'était plus pour le principe. Je leur avais désobéis et n'avais fait qu'à ma tête. Pour eux, c'est la pire chose que je pouvait leur faire: mentir. Ils ont toujours prônés la sincérité. Si il savait où je suis ou ce que je leur cache, je suis sûr qu'ils pêtraient les plombs. Je n'ose même pas imaginer. Heureusement qu'ils n'en savent rien. Je dois faire vite.

Je regarde alors la fenêtre qui se trouve en face de moi.

Cela ne doit pas être très différent qu'une armoire, me repeté-je.

Je me souviens encore de chaque gestes que j'avais fait pour réussir.

Maintenant, c'est une fenêtre qui se met à travers mes envies. Ca ne doit pas être beaucoup plus compliqué. Je me lance, de toute façon je ne peux rien y perdre. Je regarde autour de moi pour trouver quelque chose qui pourrait me servir de levier.

Bingo!

Un bout de la gouttière s'est détaché sous le poids du temps. Je me penche le plus possible pour l'atteindre sans jamais regarder en bas. Une fois l'avoir attraper, je me met à l'action. j'applique une pression constante sur la fenêtre et je prends appui pour faire levier dans la fente au bord du châssis. Je ferme les yeux en tirant de toute mes forces sur le bout de métal que j'ai entre les doigts. Je suis déséquilibrée lorsque la taule se décoince et que la fenêtre s'ouvre dans un fracas assourdissant. Je manque de tomber en arrière mais je réussi à me rattraper en dernière minute au châssis.

Ouf, j'ai bien cru que j'allais tomber... j'ai eu échappes et belles!

Par contre, pour la discrétion, il faut que j'y retravaille. J'espère que je n'ai pas réveillé toute sa famille. Surtout pas son père, je dois vous avouer qu'il me fait quand même un peu flipper et je n'ai pas très envie de le croiser, encore moins dans sa propre maison.

J'en ai marre de patienter. Je ne veux surtout pas me dégonfler maintenant. Je prends mon courage à deux mains et pousse le rideau en lin qui me sépare de la chambre de Matt. Je suis en même temps impatiente et inquiète de voir la réaction de Matt lorsqu'il va me voir.

Va-t-il être fâché de me voir m'introduire ici? me questionné-je soudain.

Non, sûrement pas, je ne fais que prendre exemple sur lui au final. Je me muni de mon grand sourire me préparant à le voir émerger. Mais lorsque je me trouve face à son lit, je ne vois rien. Il y a personne. La pièce est déserte. Je constate que le lit est soigneusement fait. Visiblement, personne ne s'y est encore couché ce soir.

Est-il parti? Ai-je vraiment fait tout ça pour rien?

Je m'apprête à repartir lorsque je me rend compte de l'opportunité qui s'offre à moi. Je peux jeter vite un petit coup d'oeil. Après tout, si je fais bien attention il n'y verra que du feu et je trouverais peut-être quelque chose d'interessant qui m'aiderait à mettre cette histoire au clair.

Je commence à regarder les murs gris. Ils sont bizarrement neutre. Aucunes photos, aucuns dessins ou encore aucuns posters ne les décors. Cela me change de ma chambre. J'aimerais tellement la redécorrer, j'ai déjà pleins d'idées! Mais il ne faut pas que je perde mon objectif de vue.

Je remarque tout de même une unique photo sur son bureau en bois. Je m'y arrête pendant un instant pour admirer la photo. Celle-ci représente une jolie femme brune avec de yeux pétillant de bonheur. Elle serre dans ses bras un petit garçon comme si leur vie en dépendait, je souris en voyant l'amour maternelle qu'elle lui porte. En me concentrant sur ce petit garçon, une révélation me vient: c'est Matt. Ces beaux yeux n'ont pas changés du tout. Je le reconnaîtrais; entre milles, j'en suis sûr. Puis, un détail attira mon attention. La femme est enceinte? Cela ne devait pas être la mère de Matt... il ne m'avait jamais parlé d'un frère ou d'une soeur. Je dépose le cadre sur le bureau faisant bien attention à le remettre identiquement dans la même position qu'à mon arrivée.

Je continue mes investigations. Je m'attaque désormais aux tiroirs du bureau. Les trois premiers que j'ouvre son vide ou presque. Mais le dernier est plus suspect, il est fermer à clef. Que cache-t-il à l'intérieur? J'attrape deux trombones et les utilise pour crocheter la serrure. J'était un peu rouillée mais après quelques secondes, elle s'ouvre.

La stupeur m'envahit lorsque je vois les dossier qu'il y cachait. Je commence à les ouvrir tout doucement mais un bruit m'arrêta dans ma lancée.

Des pas décidés retentissent dans le couloir, se rapprochant petit à petit de la pièce dans laquelle je me trouve actuellement. Je me dépêche de refermer l'armoire en prenant soin de garder mes précieuses trouvailles.

Il faut que je me planque!

La première cachette que je vois est l'armoire. C'est peut-être cliché mais n'ayant pas d'autres choix, je décide de foncer à l'intérieur. Quand je l'ouvre, ce que je vois me laisse sans voix. Il y a des armes, des armes accrochées sur l'entièreté de la portes. Mes yeux passent des poignards aux épées en passant par l'arc à flèches. Je n'en crois pas mes yeux mais en attendant les pas q'arrêter devant la porte je saute immédiatement à l'intérieur.

Il manquerait plus que quelqu'un me voit. Je n'ose imaginer ce qu'ils pourraient me faire avec toutes ces armes.

Pourquoi je n'ai pas écouté le directeur? Pourquoi en ai-je de nouveau fait qu'à ma tête?

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