L'intrue...

9 minutes de lecture

Matt

Cela faisait des heures que ça durait. J'avais des crampes aux jambes à force de rester affalé au fond de mon siège. Mes yeux se fermaient tout seul et ça fait longtemps que j'ai arrêter d'écouter tous leurs échangent. Je me sent exténué, je ne pensais pas que ce serait si dure de paraître normal, comme ils disent.

Je n'avais jamais aimé ces réunions. Pourquoi devrions-nous parler pendant des heures d'un problème alors que nous pourrions agir dés maintenant pour le résoudre?

Ils parlent de ma mission depuis tout à l'heure comme si je n'était pas là et sans jamais me demander mon avis. Ne se rendent-ils pas compte de la stupidité de leur démarche?

Il ne s'intéresse qu'au processus à appliquer mais pas à l'avancée de mon enquête. C'est frustrant mais je sais qu'il ne m'écouterait pas si je donnait mon avis. Je ne suis qu'un novice à leurs yeux malgré le fait que je sois le meilleur de mon âge.

Je regarde la dizaine d'homme qu'il y a autour de notre table. Mon regard passe d'un visage à l'autre. Ils sont tous sérieux à mourir, c'est ennuyant. Il faut sérieusement qu'ils se détendent, ce n'est pas la première ni la dernière mission délicate qu'on a et qu'on aura.

Ils en font littéralement une affaire d'état. Et ce n'est pas peu dire. Autour de moi, sont assis tous les membres du G.C.I., c'est moins long à dire que "Grand Conseil d'Investigations", son nom parle pour lui-même malgré le fait qu'à mon avis le dernier caractère devrait plutôt représenter le mot "inutile". Ses membres représentes chacun une des 13 "familles Aware", celles qui sont au courant du côté sombre de notre monde.

La plupart des gens de notre type seraient honorés d'être assis au milieu de ces légendes. Mais c'est loin d'être mon cas. Je ne vais pas être impressionné pas ces vieillards dont le seul mérite est d'être encore là pour pouvoir raconter les histoires de leurs soit disant exploit qu'ils ont réalisés il y a plusieurs décennies.

Une voix me ramène à la réalité. Je soupir. C'est celle de Jack, le collègue et meilleur ami de mon père. Il ne m'a jamais apprécié et c'est tout à fait réciproque. Pour lui, cette tâche devait être confiée à son fils unique. Il espère depuis le début trouver la faille de mes investigations pour la révéler au conseil. Mon père, quant à lui, semble le seul à ne pas remarquer ses m'aneuvres qui ont pour but de me faire descendre dans le classement de l'académie et, par conséquent, faire remonter Nicolas, le fils de Jack. Nous avons toujours été en compétitions depuis que nous sommes petits, enfin c'était plutôt lui qui était en compétition avec moi car je n'ai jamais compris le principe de toujours vouloir être le meilleur. Je fais de mon mieux et ça me suffit amplement même si je ne crache pas sur le fait que je sois le meilleur de l'académie. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai été choisi comme espion dans cette affaire délicate.

On me rappelle soudainement à l'ordre.

-Mathis Smith! De la terre à lune, bon sang vous me recevez? C'est mon récepteur qui disfonctionne ou votre cerveau? me crache Jack.

Je croise son regard et regarde sa silhouette vacillant devant moi. Il serait drôle de faire croire à l'assemblée à une défaillance du système de communication holographique. Cela serait très amusant et clôturerait peut-être enfin cette réunion interminable mais ce serait oublier mon père. Il ne me laisserait en aucun cas faire. Je le regarde. Si ses yeux pouvaient tuer, je serais mort depuis longtemps. Je peux voir à travers ceux-ci à quel point il est excédé par mon manque de concentration. Alors je réprimande l'envie de faire une telle chose. Je lui dois tout donc, je peux bien me retenir cette fois-ci pour lui. De plus, tous les yeux sont sur nous.

Je regarde Jack dans les yeux, lui montrant que je ne suis aucunement affecté par son ironisme. Il a toujours été frustré de ne pas savoir m'atteindre par ses réflexions piquantes.

-Mon cerveau était focus sur les réflexions relatives notre affaire, mente-je.

J'ai toujours été un menteur hors paire. Ce qui est une qualité importante pour la réussite de l'académie.

-Alors, jeune homme, ne sais-tu pas écouter et réfléchir en même temps? se moque-t-il d'un ton plus que satisfait.

-Effectivement mais je suis un homme et, c'est bien connu, les hommes ne savent pas se concentrer en faisant deux choses à la fois. Vous en savez quelques chose, vous, Jack. le nargue-je.

Il se tut, ne sachant visiblement plus quoi répondre.

Et encore 1 point pour Matt!

Véronique, la présidente du conseil, prend la parole. C'est comme si elle venait de se rendre compte de ma présence. Elle s'éclairci la voix avant de me parler.

-Alors, Mathis Smith, des avancées son identification? me demande-t-elle sérieusement.

Pourquoi tout a coup elle décide de s'intéressée à ce pour quoi nous sommes réuni aujourd'hui, alors qu'elle aurait dû le faire il y a des heures et des heures?

-Nous savons d'hors et n'avant que c'est une fille, ce qui élime la moitié des suspects. J'apprends à connaitre les autres pour voir si leur personnalité corresponde à notre cible et...

-Nous n'avons pas le temps de faire ami-amie avec les 83 filles en 5eme année dans l'établissement! me coupe Veronique subitement hors d'elle.

Le fait qu'elle ne m'ait même pas laisser finir me met en colère mais j'essaye de cacher qu'elle m'ait atteins à l'assemblée.

-Au contraire, j'allais vous dire que c'est plutôt rentable car il ne me reste déjà plus que 25 suspects, dis-je fièrement. Je vous rendrai un rapport demain avec les détails de mes investigations, madame.

-Je suis curieuse de voir ça, Smith. Je n'ai pas besoin de vous rappeler la responsabilité qui repose sur vos épaules, me réponds Véronique.

Elle a du culot d'oser sous entendre que je suis incompétent. Ce n'est pas pour rien que j'ai été choisi pour cette mission. Je suis le meilleur de mon âge. Je ne l'aime définitivement pas. Comprenant mon manque de patience, mon père prends la parole.

-Nous avons aussi des avances à propos du traitre. Il joue au directeur en guise de couverture. Je ne pense pas qu'il tardera à me donner des infos concernant sa protégée. Je vais l'avoir à son propre jeu, je vous en assure.

-Ne laisse pas tes émotions personnels dicter tes choix, Smith.

Elle n'avait pas besoin de le préciser, tout bon agent est concient que les émotions n'ont aucunes place quand on fait ce qu'on fait. Cela ne fait qu'altérer nos jugements et décisions. On n'est beaucoup moins rentable quand on laisse une place dans notre vie pour cela. C'est une évidence lorsqu'on est sur des affaires d'une telle ampleur.

Un bruit sourd attire l'attention de toute l'assemblée. Toutes les voix s'évanouissent pour laisser place à un silence mortuere. J'essaye d'identifier la provenance de ce bruit.

Il vient de notre étage. Je fais un regard complice à mon père qui l'avait identifié tout comme moi. Mon père commence à se lever, prenant l'arme qu'il avait déposé sur la table et transportait partout avec lui; de son lit à la boulangerie le matin. Cette réunion était bien entendu passive mais aucuns hologramme ne pouvait avoir peur d'une arme à feu donc celles-ci sont parfaitement admises et même conseillée au cas où un intrus viendrait troublé nos discussions passionnantes.

Je vois qu'il est près à aller voir quel est le trouble-fête. Il se lève mais je le rappelle rapidement. C'est l'occasion qu'il me fallait pour m'éclipser de cette réunion. J'en ai vraiment marre. Ce n'est sûrement rien de grave: un chat, un objet tombé ou une fenêtre qui claque. Mais ça me permettra de sortir un peu faire une pause dans cette discussion qui est bien partie pour durer toute la nuit.

Je lui fais donc signe que j'y vais, ce qui a l'air de l'arranger. Il me fais une tape sur l'épaule avant de se rasseoir et de glisser son arme entre mes mains.

-On est jamais trop prudent, me dit-il avec un clin d'oeil.

Je soupir et la saisi. Je la coince à ma ceinture, dans mon dos. Il est beaucoup trop prudent et ça devient lourd à la fin. Je n'aime vraiment pas les armes à feu et il le sait. Je pars et ferme la porte derrière moi. Je me retourne quelques mettre plus loin vérifiant que le mécanisme de camouflage fonctionne bien. Je continue mon chemin lorsque j'aperçois la bibliothèque recouvrir entièrement l'emplacement de la porte. C'est comme si c'était une simple armoire ne cachant rien de spécial dorénavant.

Je monte quatre à quatre les marches de l'escalier qui mène au rez-de-chaussée. La première chose que je profite à faire c'est prendre un biscuit dans l'armoire en passant devant la cuisine. Mon ventre gargoullait, je n'ai pas su manger tout à l'heure. Mon père m'a appelé à la fin des cours me demandant de ramener mon cul le plus vite possible. La réunion était imprévue, comme la plupart d'entre elle. Je n'avais même pas eu le temps de me préparer psychologiquement à celle-ci.

Je regarde ma montre, elle indique 2h48. J'espère qu'ils me laisseront tout de même dormir un peu avant les cours. J'enquête mieux à tête reposée. Cela fait à peine quelques jours que je suis ici mais entre mon père, les cours, l'enquête et les divers entrainements je ne compte plus les nuits blanches.

Un fracas me ramène à la vrai raison de ma présence au rez-de-chaussée. Le bruit vient de l'étage. J'attrape l'arme accrochée à ma ceinture. Deux bruits si rapprochés le même soir, ça ne peut pas être le hasard. Je monte avec le plus de précaution possible. Une fois au premier étage, j'arpente le couloir l'arme à la main et je passe chaque pièce au peigne fin.

Rien au bureau.

Rien à la salle de bain.

Rien dans la chambre parentale.

Rien dans la buanderie.

Il ne me reste désormais plus que ma chambre.

Je m'arrête d'abord devant la porte fermée et je tends l'oreille. Des pas retentissent de l'autre côté, je n'attends plus et ouvre la porte d'un seul coup de pied. Je m'attendais à faire face à quelqu'un ou quelque chose. Mais rien. La première chose qui attire mon regard c'est la fenêtre grande ouverte.

Est-ce cela qui clappait et faisait du bruit? Non, j'aurai juré l'avoir fermée tout à l'heure.

Je m'en approche et remarque qu'elle a été forcée. Qui a bien pu faire ça? Les créatures que je traque ne prendrait pas la peine de l'ouvrir. Je pense tout de suite à mes précieux dossiers. C'est la seule chose que je cache ici.

Je me dirige donc précipitamment vers mon bureau après avoir vérifié qu'il n'y a plus personne dans la chambre. Je me penche et prend la clef autour de mon cou pour ouvrir le tiroir. Mais lorsque je la tourne dans la porte de mon bureau, celle-ci ne tourne pas. Je remarque alors avec frayeur que la serrure est ouverte. J'ouvre la porte et mon coeur saute un battement lorsque je remarque que les dossiers sont plus là. Je glisse ma main au fond du tiroir et un sentiment de soulagement m'envahit lorsque je remarque le coffrais qui se trouvais au fond toujours intacte. Il n'a pas bougé et le cadenas est toujours là.

Ouf.

A nouveau, un bruit se fait entendre derrière moi. Je me retourne, l'arme à la main. Il y a quelque chose dans mon armoire, j'en suis sûr.

"Ah Ah! Je te tiens!" me dis-je;

Je m'arrête devant et, pour garder l'effet de surprise, j'ouvre la porte d'un coup. Je pointe mon arme à l'intérieur.

Mon coeur bat la chamade, la silhouette qui se trouve devant moi me laisse sans voix...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Manon ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0