Vrai visage

9 minutes de lecture

Mia

Lui raconter toute l'histoire m'a prit tout le trajet. Cela me fait du bien d'enfin me permettre d'en parler à quelqu'un. Elle est maintenant au courant de tout ce qui m'est arrivés au cours des dernières semaines: le feu, l'hôpital, Mathis. Néanmoins, j'ai prit le plus grand soin de ne pas lui parler de la cause de l'incendie et de mes capacités récemment découvertes. Elle était choquée que j'aies tenue si longtemps avant d'en parler à quelqu'un. Je n'oublie pas de lui préciser qu'il ne faut pas que ça s'ébruite.

Je fixe maintenant l'horloge se trouvant au-dessus du tableau de la classe. L'aiguille représentant les secondes me semble mettre une éternité à avancer. Une seconde me parait être une année et une minute un siècle. Je regarde la professeur faire les cents pas devant moi, je la vois mais le son de sa voix n'atteint pas mes oreilles. Mes pensées sont trop prises par la conversation que j'aurais avec monsieur l'énigmatique pendant la pause de midi.

Plus que 29 minutes.

L'aiguille a enfin atteint le haut du cadrant. Je compte les minutes qui s'écoulent. Je me reconnecte au cours pendant un petit instant, ce qui me suffit pour comprendre son annonce pour la suite de celui-ci.

-Maintenant que je vous ai montré la démarche scientifique à suivre, c'est à votre tour de faire vos preuves.

Je me ressaisie. Je n’ai pas du tout suivie sa démarche, ni les précotions à prendre pour l’expérience qui va suivre. Je commence à m’inquiéter. Si il y a bien une chose que j’ai apprise au cours de chimie durant mes années passées au collège, c’est que toutes les substances peuvent être nocives ou dangereuses à leur façon. Cela signifie qu’on ne prends jamais assez de précotions pendant une expérience.

-Je vous ai distribué le matériel nécessaire. Lorsque vous avez réussi l’expérience, vous m’appeler pour que je puisse constater la couleur blanche de votre solution finale. Celle-ci comptera pour 20% de votre examen de premier trimestre. Voyez ça comme une opportunité, l'expérience est presque inratable avec une bonne écoute des consignes, déclare-t-elle avec une sérénité impressionnante.

Si elle savait que je n’ai rien écouté depuis le début du cours, elle le serait sûrement beaucoup moins. Je regarde le matériel devant moi. Il y a un bêcher et 3 substances reconnaissables par leur couleur inconfondable: l’une étant bleu, l’autre verte et la dernière transparente. J’ai également à ma disposition une pissette dans le but de gérer la quantité de substance. Je ne sais pas quoi faire. Je décide de regarder autour de moi. A ma grande surprise même Liam, le dernier de la classe, semble s’en sortir. Je le fixe. Il me suffit de savoir quelle quantité mélanger et ça ira comme sur des roulettes. Je laisse la pissette de côté, scrutant mes camarades qui font leur mélange. Une fois avoir mémorisé chaque étapes de la manipulation, c’est à mon tour de jouer. J’attrape le premier flacon, celui au contenu vert. Et le verse méticuleusement dans le bêcher, m’éfforçant de respecter la quantité que les autres ont mesurés. Je le fait entièrement à l’oeil et j’espère vraiment avoir le bon. Je fait abstraction des conséquences qu’il pourrait y avoir si je me trompe, non seulement sur mon bulletin mais aussi sur l’état de la classe. Je recommence cette manipulation approximative avec chaques couleurs.

Le moment de vérité est arrivé. Je prends mon bêcher désormais rempli de moitié et je le secoue formant, sous l’effet du mouvement, de petits cercles au centre du récipient. Un liquide blanc apparait. Je n’y crois pas, j’ai réussi! J’appelle mon enseignante pour lui montrer le resultat. Je me précipite de constater le temps qu’il me reste avant ma grande discussion.

Plus que 9 minutes.
Maintenant que j'ai fini, je ferme les yeux et me replonge dans mes pensées en fesant tourner la substance dans le récipient avec ma main droite. Après notre discussion de ce matin, j’ai croisé Mathis dans le couloir entre deux cours. Il m’a à peine dit bonjour. Je ne suis pas à cheval sur les formalités d'habitude mais j'avais un mauvais préssentiment. Redoute-t-il les questions que je vais lui poser tout à l'heure? Ou était-il juste trop occupé avec la gotique bourgeoise à qui il parlait? La pensée que cette dernière était si proche de lui m'énerve. C'était-il lassé de moi? Passait-il à une autre conquête? Il faut que je me calme. Après tout, je n'ai pas besoin de lui. Si il veut passer à autre chose c'est lui qui y perd car, moi, je n'ai besoin de personne. J'ignore pour quelle raison, je sent quand même la chaleur dans mes veines monter. Celle-ci vient de mon buste et se propage dans tout mon corps jusqu'aux extrémités de mes doigts. Elle me fait me sentir plus forte, plus puissante. Je ne sais pas si cette sensation me fait du bien ou m'angoisse.
Soudain, un bruit me ramène à la réalité. Lorsque mes yeux s'ouvrirent, je constate que la substance boue comme mon sang. Je n'en crois pas mes yeux. Avant que je ne puisse réagir, un bruit de verre cassé rententit dans la classe. Tous les yeux me regardent pour assouvir leur curiosité. Ils constatent en même temps que moi que je ne tenais plus que le goulot du récipient entre mes doigts. Comment est-ce possible? Des bouts de verres cassés se trouvent autour de moi. Je regarde autour de moi, abasourdie par ce qui vient de se passer. Je suis tellement sous le choque que je ne remarque pas le trou qui se forme au milieu de mon bureau sous l'effet du produit. Je suis comme paralysée, je ne sais pas quoi faire. Le regard noir de mon enseignante me fixe.
Sauvée par le gang. La sonnerie qui annonce la pause de midi sonne.
Je montre que je me prépare pour partir comme l'ensemble de mes camarades. Avec un peu de chance elle ne fera pas attention à moi, me dis-je.
Mais c'était perdu d'avance et je le savais. Elle m'arrêta à la sortie de la classe, toujours autant en colère que ses yeux le montraient. Je ne l'aime pas et elle ne m'aime pas non plus. On ne se le cache pas.
- Mademoiselle Wilson! Vous auriez l'obligeance de m'expliquer ce qui s'est passé ?! Me dit-elle sur un ton de reproche.
Avant de lui répondre, je regarde les dégâts que j'ai causé au banc.
- Je pense, madame, que la solution que j'ai faite à rongé le bois du banc. Déclaré-je.
J'avais très bien compris où elle voulait en venir mais j'aimais tourner autour du pot. C'était ma manière de me sortir de mauvais pas comme celui-là.
- Ça j'ai pu le constater, Wilson, mais je vais reformuler ma question pour que tu puisses ma comprendre plus facilement.
Son ton ironique me rend malade.
- Comment as-tu causé une explosion au milieu de ma classe!? Continue-t-elle.
Je hausse les épaules. J'ai bien ma petite idée de ce qui l'a causé mais si je lui dis je sais qu'elle ne me croira pas. Même moi j'ai du mal à croire que je puisse être la cause d'événement comme celui-ci.
- Wilson!? Tu vas me dire tout de suite me dire ce que tu as rajouté dans ta solution pour avoir ce résultat ou tu iras t'expliquer auprès du directeur! Me menace-t-elle.
Elle aurait pu me dire ça plus tôt. Cela aurait évité la discussion barbante que nous venons d'avoir.
- Ok. Dis-je en quittant la classe.
Sa voix s'estompe au fur et un mesure que je m'éloigne d'elle.
- Mia! Tu ne pourras pas éternellement t'en sortir avec le lien privilégié que tu as avec le directeur, s'énerve-t-elle.
On aurait presque dit qu'elle en était jalouse. Un petit sourire se dessine sur mon visage. Ce n'est quand même pas de ma faute si le directeur de mon collège m'a prise sous son aile dès que je suis arrivée en maternelle. Il  toujours apprécié le fait que je sois différente des autres. Je ne devrais pas abuser de sa gentillesse mais dans des cas comme celui-ci je ne peux pas nier que ça m'arrange.
Mais il y a quand même des priorité. Je dois d'abord trouver Matt et j'irai seulement ensuite trouver le directeur.
Je me dirige donc vers le réfectoire. J'espere qu'il ne s'inquiète pas. La sonnerie a rententit il y a maintenant 15 minutes. Il doit s'etonner de ne pas me voir. Je presse le pas. Une fois à l'entrée du réfectoire, je le cherche espérant que mon regard croise le mien.
Mon coeur saute un battement lorsque je constate la table auquel il est assis. Celles qu'il avait ignoré il y a quelques jours pour me retrouver sont maintenant à sa table. Elles bavent presque en le regardant pendant qu'il les écoutent attentivement. Les drague-il? Cette déduction se confirme quand il accepte le numéro de l'une d'entre elle. C'est une torture, je ne peut pas regarder plus longtemps. Je me retourne et pars en trombe. Je ne peux pas laisser ce coureur de jupons m'affecter. Je reprends mes esprits. Il faut que je l'oublie même si ce sera compliqué. Je ne veux pas être une fille parmit d'autre dzns son repertoire.
Pour me changer les idées, je décide d'aller me confronté avec mon directeur à propos du banc. Le pire qu'il puisse m'arriver pendant cette discution c'est qu'il m'annonce que je dois repayer le banc. En temps général ça n'aurait pausé aucuns problèmes à ma famille mais après le coût de l'hôpital de ma mère je n'en suis plus si sûr.
Quand j'arrive dans le couloir près du bureau du directeur, la porte s'ouvre et laisse place à un homme imposant. Je l'ai tout de suite reconnu. J'ai eu le réflexe de me cacher derrière le coin. Pourquoi faut-il que tout me ramène à lui? Pourquoi quand j'essaye de ne plus penser à lui je croise son père? En effet, monsieur Smith était là, au collège, discutant avec mon directeur. Je décide d'attendre qu'il parte avant de parler à. En attendant, je ne peux pas m'empêcher de tendre l'oreille.
- Ce fut une discution peu concluante, François.
Cela me fait bizarre d'entendre quelqu'un parler au directeur en utilisant son prenom. Même moi je ne le connaissait pas. Il était si familier. Se connaissait-il?
Il continua son monologue lorsque qu'il vit le manque de réaction de mon directeur.
- Je sais que tu en sais plus que ce que tu veux nous faire croire.
Il marque une pause s'assurant que chaque mot était bien compris par son interlocuteur.
- J'admire ta loyauté envers Maya mais elle va causer ta perte si tu continues. En plus tout ça pour une morte!
Ses mots étaient tranchants. Cela me conforme à l'idée qu'ils se connaissent depuis longtemps.
Je jette un coup d'oeil. Cette dernière phrase a eut l'effet d'un coup de poignard pour mon très cher directeur. Cela me fait mal au coeur pour ce pauvre homme. Il repondit avec un élan de rage.
- Rien ne prouve qu'elle l'est! Et je le fait non seulement pour elle mais aussi pour sa fille! S'enerve-t-il.
Un sourire sadique se dessine sur le visage de monsieur Smith.
- Je savais que tu finirais par craquer, dit-il satisfait. Maintenant, j'ai la certitude que c'est une fille et qu'elle est ici. C'est plus qu'une question de temps avant que je la trouver.
- Tu sais que je ne te laisserais pas faire!
- Tu n'as pas le choix, François. Soit tu m'aides, soit je n'hésiterais pas à prévenir le conseil de ton refu de coopérer.
- Tu me menaces? C'est petit, même venant de toi.
Je n'avais jamais vu le directeur comme ça. Ce qui vient à me demander si je connais bien les gens qui m'entourent. D'abord Matt qui agit bizarrement et maintenant lui... je ne sais plus quoi penser. Je continue à écouter la conversation, espérant enfin comprendre de quoi ils parlent. Enfin, devrais-je dire, de qui parlent-ils?
- Tu vois ça comme tu veux le voir, François! Je te dis seulement que je ne lâcherais pas l'affaire et le conseil non plus.
En constatant que sa réponse se fesait attendre il continue.
- Bon sur ce, je vais te laisser à tes affaires passionnantes de directeur de collège. Et j'allais oublier, bravo pour la cachette! Ça a été très dur de te retrouver, dit-il ironiquement avant de partir vers l'autre côté du couloir.
J'observe la mine triste du directeur. Mais qu'est qui se trame ici?

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