Trop parfait?

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Mia
Je suis sous le choque. Que fait-il? Peut-être que le proviseur lui a dit d'entrer en l'attendant...? Non, il faut que j'arrête d'essayer de lui trouver des excuses, même si il est si mystérieux.
Je repense à la première fois où je l'ai vu et à l'état dans lequel je suis depuis que je l'ai rencontré. Une chose est clair, je me sent bien en sa présence mais je ne suis pas dans mon état normal. Je ne fais que penser à lui, ce n'est pas banal. Il m'intrigue, ça s'est sûr.
Il fait comme si il était un livre ouvert mais en réalité il cache des choses et cette entrée par effraction m'ouvre enfin les yeux. Je repense au premier jour, le moment où il m'a demandé de l'amener à la fontaine, celui où il m'a caché ce qu'il avait dans sa poche. Dés notre première rencontre tout a été étrange! La Mia de d'habitude l'aurait remarqué plus tôt. Je me maudit! Pourquoi ai-je été si bête? D'ailleurs, qui change d'école au court de l'année? C'est assez étrange ça aussi... Je me décompose au fur et à mesure que je réfléchi.
Il faut que j'en ai le coeur net. J'avance d'un pas décidé le long du couloir. Plus je me rapproche de mon but, plus mes pas deviennent rapides. Satisfaire ma curiosité est devenu un besoin vital. Je dépose enfin ma main sur la poignée lorsque j'entends un homme s'éclaircir la voix derrière moi. Je m'immobilise. Je me retourne en un bon. Voyant l'air sévère de mon directeur, je me dépêche de clarifier la situation.
- Rebonjour monsieur, dis-je en essayant de lui montrer un maximum de confiance, ce n'est pas ce que vous croyez, je vous en assure!
Ses sourcils blonds en pointes témoignent de son mécontentement. Il fixe ma main, puis la porte semi-ouverte.
- Ah oui? Alors, comme ça, ce n'est pas ce que je pense? Je pense que vous êtes prise la main dans le sac, mademoiselle Wilson!
Cela sent pas bon du tout ça, pas bon du tout...
- Laissez-moi ou moins vous expliquer!
Ma voix est plus autoritaire que suppliante. Je déteste les injustices! Cela me ferais littéralement vomir parfois. Il croise les bras s'impatientant de notre discussion qu'il trouve visiblement inutile.
- M'expliquer quoi, Wilson? Comment vous avez fait pour crocheter ma serrure?
Son air ironique m'exaspère. Il ne veut même pas me laisser m'expliquer, c'est ridicule!
- Demandez plutôt à la personne qui se trouve désormais à l'intérieur de votre bureau. Je suis sûr qu'il se fera un réel plaisir de vous expliquer!
C'est yeux se tournèrent vers la porte de son bureau, j'ai enfin attisé sa curiosité. Il va droite au but.
- QUI est à l'intérieur, Wilson?
Cette question me laisse sans voix. Tout mon être veut me rendre justice, mais mon coeur m'en empêche. Je ne suis pas une balance et je ne veux pas l'être. Je préfère m'obstiner à croire qu'il a une explication logique à me fournir. Alors, je ment...
- Euh, j'étais là-bas et... je ne sais pas... je n'ai pas pu... en fait... je suis là pour..., dis-je en bégaiyant.
Mentir pour quelqu'un d'autre, c'est nouveau pour moi. Il faudra que je m'entraine. Je me demande si c'était vraiment la bonne décision mais, maintenant, je ne peux plus faire marche arrière. Voyant son incompréhension, je renchéris plus sûr de moi cette fois.
- Donc, je n'ai pas su voir qui c'était. Je voulais aller voir par moi-même comme vous pouvez constater.
Je montre la poignée des yeux. Puis, je continue. Il faut que je garde à l'esprit que je ne dois pas sauver que moi cette fois-ci. Alors, je continue sans me soucier de la sonnerie qui retentit, annonçant la fin de la pause.
- Je pense malheureusement que je suis arrivée trop tard. La personne a dû filer avant que j'arrive.
Mon explication n'a pas l'air de le convaincre. Il bouge d'un pas décidé et ouvre sa porte en un fracas.
- Non! ai-je à peine le temps de crier.
Celui-ci a déjà ouvert la porte. Je ferme les yeux, comme si cela pouvait changer quelque chose. Je les réouvre constatant que rien ne se passe. Le bureau est désert, à mon grand étonnement. Quant à la porte menant aux archives, elle est aussi crochetée. Nous nous en rapprochons. La salle est dans un tel état qu'on pourrait pensé qu'une tempête est passée par là. Pourquoi ferait-il ça?
Mais de tout ça, ce qui m'inquiète le plus se sont les taches rougeâtres étalées dans la pièce. Celles-ci ont pourtant l'air d'être la moindre des préoccupations de mon directeur. Il sert les points, si fort que ses soudures adoptent une couleur blanche. Les veines de son cou sont de plus en plus visibles. Je ne l'ai jamais vu dans cet état là. Le directeur court vers le fond de la pièce. Il soulève un cadre représentant l'enceinte du collège. Je ne sais pas cacher mon étonnement lorsque j'aperçois le coffre fort caché derrière celui-ci.
- Mais qu'est-ce? dis-je en un souffle.
Il se retourne d'un coup. Il semble se rappeler que je suis là, moi aussi.
- Ca ne te regarde pas! Je vais être clément et passé au dessus de cette intrusion pour une fois mais tu n'as pas intérêt à ce que je te revois trainer autour de mon bureau une deuxième fois!
Il est réellement fâché mais, bon sang, quand va-t-il comprendre que je n'ai rien à voir avec tout ça?
- Pars avant que je change d'avis! dit-il d'un ton plus que sevère.
Malgré toute mon envie, je ne lui réponds pas. Il faut que je retourne en cours. Une boule s'est formée dans mon estomac depuis que j'ai constaté les traces de sang. Que s'est-il passé? Et surtout, est-ce que Mathis va bien?
En me dirigeant vers le couloir, je remarque la fenêtre grande ouverte. Je souris, c'est ingénieux de sa part de passer par là. Puis je me rappelle que nous sommes au 3ème étage. Mon poux s'accélère quand je m'en rapproche. Des tâches rouges se trouvent aussi sur le montant de la fenêtre, j'espère qu'il va bien. Je me penche à la fenêtre, j'ai peur de ce que je pourrai découvrir. Il n'y a rien, aucunes traces de lui, comme si il s'était volatilisé. D'une certaine manière, je suis soulagée. Je reviens vite à la réalité, je dois me dépêcher d'aller en cours malgré l'épisode troublant que je viens de vivre.
Après avoir couru dans les couloir, j'atteins enfin la classe. Le cours à commencé il y a déjà 5 minute mais pour l'instant c'est la moindre de mes préoccupations.
- Bonjour Vince, désolé de mon retard. dis-je sans vraiment l'être.
Je n'attends pas sa réponse avant d'aller m'asseoir. Son regard noir me fixe mais il passe vite à autre chose. Je pense qu'il commence à me connaitre. Heureusement, je n'avais aucune envie de retourner voir le directeur maintenant. Le reste du cours se déroule comme à son habitude. Je fini les exercices le plus vite possible pour pouvoir étudier le "cas Matt". Il aura intérêt à avoir une bonne explication! Enfin, si il veut m'en donner une, après tout nous nous connaissons depuis seulement 2 jours. J'ai toujours été curieuse, alors hors de question qu'il reste un mystère pour moi! En plus, ça me permettra de me rapprocher de lui.
Je ne l'ai pas aperçu pendant le reste de la journée. J'en viens même à me demander si il est allé en cours. Je l'ai même attendu à la fin des cours mais rien.

Me voilà désormais arrivée devant chez moi après ma journée d'école. A ma grande surprise, je vois que mon père est en train de jardiner dehors. Il semble s'être arrêté pour parler à un monsieur. Je ne le reconnais pas de loin mais plus je me rapproche, plus je remarque ses muscles et sa belle carrure. Il parait avoir le même âge que mes parents voire un peu plus jeune, ou alors c'est son corps athlétique qui le fait paraitre plus jeune. Il est bronzé avec des cheveux bruns foncés mais ses yeux sont d'une noirceur impressionnante.
- Ah Mia, te voilà! me dit mon père l'air étonnement gai. Je vous présente ma fille.
L'homme me tend la main, je n'ai nul d'autres choix que de la serrer en retour. Il continue.
- Mia, je te présente notre nouveau voisin.
Je suis contente qu'il ait un meilleur moral et qu'il se soit fait un... ami? Mais je n'ai pas que ça à faire. Je le salut brièvement montrant que je n'ai pas l'intention de rester beaucoup plus. Jusqu'à ce qu'un bruit de moteur familier retentit, atténuant le son de leur discussion. Une magnifique moto noir vient se garée dans son allée. Je vois le visage de mon père changer.
Il n'a jamais aimé ce genre de véhicule et encore moins les personnes qui en conduisent. "Regarde comme c'est dangereux Mia. Ces gens sont juste des gros bourres! Cela ne devrait même pas être permis dans des quartiers comme le nôtre, ça dénote.". C'était ses mots. Moi, je n'ai jamais compris sa logique. J'ai toujours eut un faible pour tout ça, ça fait cool je trouve.
Lorsque le conducteur descends et enlève son casque, mon sang ne fait qu'un tour. Mathis est là juste en face de chez moi. L'homme reprends la parole tout en faisant un geste au motard.
- Ah! Je vous présente mon fils.
Son fils!? Donc, en toute logique, Matt est mon voisin? Je ne sais pas si je suis contente ou inquiète. Mon père et moi faisons exactement la même tête, choquée. Matt se rapproche de nous, il n'a pas l'air choqué de me voir en face de chez lui. Je le regarde sous toutes ses coutures pour voir si il va bien. Après tout, il a quand même laisser des tâches de sang partout dans le bureau tout à l'heure. Je constate qu'il est bizarrement bien par rapport à ce que j'imaginais. Une autre idée me viens à l'esprit. Peut-être qu'il n'était pas seul dans ce bureau? Peut-être qu'une autre personne lui a fait du mal ou qu'il a fait du mal à cette autre personne? Non, ce ne serait pas possible, il ne ferais pas de mal à une mouche, j'en suis sûr! Enfin, je pense que j'espère surtout avoir raison.
Une fois être arrivé près de nous, son père fait les présentations.
- Je vous présente Mathis, nous dit-il. Mathis, voici notre charmant voisin et sa fille, Mia.
Je m'apprête à lui répondre pour lui dire que l'on s'est déjà rencontré mais Matt me coupe dans mon élans, devinant sûrement mon attention.
- Ravi de te rencontrer, me dit-il en serrant ma main puis celle de mon père.
"De te rencontrer". Comme si ce n'était pas déjà fait! Ils partent tout de suite après, prétendant avoir quelque chose d'urgent à faire. Il a tellement honte de moi qu'il ne veut même pas dire à son père qu'on se connait! Je rentre en trombe, ne voulant vraiment pas rester là.
- Mais, Mia, vient voir les belles fleurs que j'ai planté pour quand ta mère sera remise sur pied! crie mon père.
Sa voix diminue au fur et à mesure que je m'éloigne. Je peste encore en voyant la porte manquante à l'entrée de ma chambre. Je sent de nouveau la chaleur monter le long de mon corps. Il faut que je me défoule. Je prend mon carnet de dessins. Je regarde un à un les dessins que j'ai fait représentant son beau visage sous tous ses angles. J'arrache le premier dans le but de le déchirer en un milliard de petits morceaux pour pouvoir faire redescendre ma colère. Sans compter le fait qu'à l'instant où ma main touche la feuille celle-ci brule. Mes yeux s'écarquillent! Je n'avait donc pas rêvé la veille, c'est fou! C'est comme si toute ma colère c'était métamorphosée en feu.
Je prend une bougie sur mon appuie de fenêtre. Il faut que je tente. Au point où j'en suis, plus rien ne m'étonnerait. Je ferme les yeux et, comme si c'était naturel pour moi, je l'imagine se consumer et prendre pleine possession de la mèche. Quelques secondes plus tard, je rouvre les yeux. Je commence seulement à vraiment réaliser. Je m'affole, cela veut aussi dire que je suis responsable de tout le malheur de cette maison. Tout ça est entièrement de ma faute. je repense à tout le malheur que j'ai causé, j'en ai une larme qui coule sur ma joue. Bientôt, celles-ci coulent à flot.
Je me lève et ouvre ma fenêtre pour pouvoir respirer de l'aire frais. Appuyée contre celle-ci, je tente de me calmer. Les étoiles sont magnifiques ce soir. Je profite de pouvoir les admirer, ainsi que la vue de ma fenêtre. Jusqu'à ce que mes yeux se posent sur lui. Son torse est nu à la fenêtre d'en face et je continue d'en profiter. Même de là où je suis, je peux constater ses magnifiques abdos. Je n'arrive pas à détourner le regard. Jusqu'à ce que mon regard croise le sien. Il m'a vu...

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