COURS...

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Oswin avança sans se demander si la direction qu'elle avait prise était la bonne. Soudain, un grondement sourd se fit entendre. Le sol et les parois se mirent à trembler. Un immense asticot, certi d'énormes mandibules menaçantes, se ruait droit sur elle. Oswin courut sans réfléchir. Décidément ce monde est complètement impossible. Plus d'une fois, elle sentit les membres de l'insecte lui frôler le dos. Oswin ne voyait pas la fin de ce tunnel de terre et ses forces commençaient à l'abandonner. La côte devenait de plus en plus raide. Dans un dernier souffle, Oswin s'agrippa aux parois pour finalement se retrouver à la surface. Elle sortit en rampant à toute vitesse, comme un soldat dans les tranchées boueuses de la guerre du Viet Nam. Elle resta un moment allongée sur le ventre, visage contre terre, afin de reprendre son souffle et réaliser qu'elle avait survécu à quelque chose de très bizarre et inimaginable. Oswin finit par se relever, mais elle n'était plus en état d'être surprise de quoi que ce soit. Le paysage avait encore changé. En face d'elle s'ouvrait une jolie clairière verdoyante. Une douce musique émanait de cet endroit merveilleux. Oswin se sentit attirée comme un aimant, ses jambes avançaient sans qu'elle ne puisse maîtriser son corps. De petites lucioles flottaient dans l'atmosphère et se mirent à tournoyer autour d'Oswin, comme pour faire connaissance. La musique se fit plus forte, s'immisçant dans sa tête. Un halo de sérénité l'enveloppait. Elle s'allongea dans l'herbe et s'endormit. En se réveillant, Oswin vit Jorel penché au-dessus d'elle, le sourire narquois.

— Cours, cours aussi vite que tu peux. Cours si tu veux rentrer saine et sauve dans ton monde. Tu as perdu un jour.

Jeyden disparut aussitôt, dans un halo de fumée.

Le vent soufflait dans les cheveux d'Oswin. Il faisait nuit. Elle se releva et s'élança dans le bois qui s'ouvrait devant elle. Peut importe où elle allait, elle devait rentrer et finirait bien par trouver la sortie de ce labyrinthe d'absurdités. Courir, toujours courir. Oswin avait soif. Sa course fut brusquement stoppée. Devant elle coulait une petite rivière, dont l'eau miroitait sous les rayons du la Lune. Mais cette fois-ci il était hors de question de se risquer à boire cette eau. Même l'idée de traverser ce ruisseau ne lui inspirait aucune confiance. « Pour encore finir dans les méandres de ce royaume ! » Oswin regarda autour d'elle pour trouver le moyen de contourner la rivière, mais il n'y avait que de grosses pierres permettant de la traverser. La jeune femme entendit soudain une forte respiration dans son dos. Une biche blessée, agonisait dans les feuilles mortes. Prise de pitié pour la pauvre bête, Oswin tenta de garoter la plaie avec ses mains. Malgré ses efforts, la biche succomba entre ses bras, comme glace fondant au soleil. Seule, dans le noir, assise devant une flaque d'argent, elle resta immobile, un instant. Dubitative, se demandant si elle n'était pas devenue démente. Brusquement, le vent se leva, de terrifiants hurlements se firent entendre d'entre les arbres. Oswin se redressa d'une traite, regardant dans la direction d'où provenaient les râles. Ils semblaient se rapprocher. Des lueurs rougeâtres apparurent dans le noir.

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