Chapitre 05

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Ma nuit fut difficile, je revoyais la scène du poker mélanger à d'autres que j'avais vécu avec David. C'était la première fois qu'on fesait ça avec ses potes, généralement c'était des parties à plusieurs en club, on ne mélangeait pas notre vie intime avec des proches, trop casse gueule. Avec David c'était différent, c'était le premier qui avait participé à nos jeux à plusieurs, j'avais besoin d'une personne de confiance pour débuter, et comme on se connaissait depuis la 6ème, la confiance était déjà installée. Malgré les instructions d'Alban, à plusieurs reprises nous nous étions revu et la bise dérapait en une baise interdite. Jamais David n'avait fait allusions à nos dérapages, Alban n'aurait pas supporté. Me prêter oui, mais pas que de moi-même. Jamais je ne me donne à un homme sans son accord. Je sais même pas comment il réagirait si je lui demandais d'ailleurs mais je ne préfère pas tenter.

Je passe rapidement à la salle de bain, Arielle dort encore, et j'ai aucune envie de la réveiller vu ce qu'elle a subit hier. Son corps est recouvert de marques, sa couverture est au pied, elle n’a pas du supporter le poids sur son corps meurtrie. Je sais ce que ça fait d'encaisser la colère d'Alban et il faut bien une bonne nuit de sommeil pour s'en remettre.

Alban est dans le salon, il a du le ranger car plus aucune trace des jeux d'hier, hormis l'odeur du tabac froid qui règne dans la pièce.

— Bonjour mon cœur.

Aucune réponse, il est figé sur son ordinateur, surement pris par ce qu'il fait.

— Bonjourrrrr, insistais-je.

Il leve la tête de son écran (enfin !) et pose son regard glacial dans le mien. Aucun mot ne sort de sa bouche, mais les éclairs qui me lance présagent un sale quart d'heure (putain, mais j'ai fais quoi !)

— T'as pris ton pied hier ? (euh c'est une question ou une affirmation ?)

— Bah oui, tu l'as bien vu, non ?

— Non...ce que j'ai vu c'est ma femme prendre du plaisir avec son pote d'enfance (oh putain, David !)

Il se leve et avance vers moi, et je bredouille comme ci je venais d'être démasquée après un braquage de banque.

— T'as déjà baisé avec lui ? me demande-t-il d'une voix tranchante.

Je ne peux pas lui dire la vérité, il est capable du pire. Je dois détourner la question.

— Bah tu te doutes bien que oui vu que c'est toi qui organises nos trio (bravo Aline)

— Tu sais très bien de quoi je parle, me prends pas pour un con ! Gueule-t-il dans la pièce. Il est furieux (mais putain il a eu David au téléphone ou quoi ?)

— Non je ne vois pas de quoi tu parles, vu que tu es celui qui organise tout ! T'es toujours là quand je baise (un petit mensonge vaut mieux qu'une grosse deception)

— Même quand tu te tapes Arielle dans mon dos ? (Putain il ne va pas me ressortir cette connerie)

Mon coeur résonne dans ma poitrine, il est là devant moi, les machoires serrées, le regard oppressant. Je sais plus comment faire pour me sortir de là. Je sais que j'ai déconné et je sais qu’il ne me le pardonnerait pas.

— Va dans la chambre ! (hein ? Quoi ?)

— qu..quoi ?

— Dégage dans la chambre Aline !

Son ton est menaçant comme la lame de son couteau. Mais j'ai aucune envie d'aller dans la chambre, je sais ce qu'il veut me faire, et vu sa fureur, je n’ai pas envie de la subir.

— Non Alban ! Je ne vais nulle part !

Son regard a changé dans la seconde, il est vide, plus aucun sentiment ne passe dans ses yeux. J'ai l'impression que mon coeur s'est arrêté de battre, et pourtant je suis bien vivante. Il m'attrappe par les cheveux et me traine jusqu'a la chambre. Mes jambes arrivent à peine à le suivre. Je lui cris de me lacher, de ne pas m'emmener là bas. Il me jete par terre, à coté de la couchette d'Arielle, qui sursaute à notre entrée. Je suis paralysée par la colère ou la peur, je ne sais même plus, je reconnais plus mon corps, comme ci je l'avais abandonné et qu'il n'était plus à moi. Alban sort la ceinture de ses passants, et je sais qu'a ce moment là, je dois canaliser ma concentration pour supporter ce qu'il va me faire.

Sans aucune retenue il abaisse sa ceinture, claquant tantôt sur mes cuisses, tantot sur mes fesses. Il est enragé, furieux, ses veines ressortent de sa peau. Et moi je sens mon coeur battre dans les miennes. Aucun mot ne sort, je pourrais le stopper, mais je mérite cette punition, je l'ai trahie, et sans mon comportement de Salope, je n'aurais pas amené Alban à la fureur.

Les coups se sont enfin arrêtés, je suis que tremblements et larmes, mon corps me brule mais son regard est redevenu comme avant. Enfin je ne culpabilise plus, je n'ai plus de remords, il m'a épuré. Lui, mon mari, mon homme, celui qui est tout pour moi. Comment ai-je pu lui faire ça ?

— Arielle monte sur le lit !

(Quoi ? Mais elle n’a pas le droit !!! C'est notre lit !)

Elle me lance un bref regard et je supplis Alban de ne pas faire ça. Jamais personne n'a été dans notre lit, même pas David. Nos jeux se font sur la couchette, dans le salon ou le jardin, mais jamais dans notre lit.

— Tu vas ressentir, ce que j'ai ressenti hier, quand t'as baisé avec lui !

En l'espace de quelques secondes, il est nu, dans notre lit, face à elle. Il balance ses cheveux en arrière, les mains sur ses reins et approche ses levres de son visage. Il lui embrasse le cou, la joue et se rapproche dangereusement de sa bouche (non !). Une des règles d'or, les baisers sur la bouche, nous sont réservés à nous, c'est notre intimité, on peut prêter nos corps, mais pas ça. David n'a jamais posé ses lèvres sur les miennes, il connait la règle, et l'a toujours respecté.

Alban attaque l'autre coté de son cou, elle ferme les yeux et le laisse prendre possession petit à petit d'elle. Ses mains lui caressent les seins, il tire sur ses tetons pour la faire gémir, elle halete comme pour lui demander plus. Ses yeux ne me quittent pas, il veut m'offrir le plus terrible des spectacles, un sourire des ténèbres apparait et il se jete sur sa bouche (Non !!! pas ça, pas nos règles !) Le bruit de mes sanglots éclatent dans la chambre, il vient de m'infliger la pire des douleurs de ma vie, je suis là devant leurs baisers, leurs langues qui s'émmêlent, se caressent. Le spectacle est insoutenable, je pris mes dernières forces pour me lever et quitter la pièce de la trahison. Mais Alban me stoppe net.

— Passe cette putain de porte et tu refouteras plus jamais les pieds ici !

Je suis submergée par ma tristesse, comment peut il aller jusqu'a remettre notre mariage en cause, comment nos jeux ont pu nous amener à ça. Je tiens la poignée de la porte dans mes mains, je tiens mon destin.

— Putain Aline, retourne à ta place ! (ma place ? mais je n'ai plus de place)

Mes larmes ne cessent de couler, mon corps tremblent, je suis anéantie. Mais le coeur lourd, je me remets sur la couchette d'Arielle.

— Regarde ce que j'ai ressentis, regarde ce que tu m'as fais.

Comment j'ai pu le trahir, je peux m'en prendre qu'à moi même. Je mérite cette douleur.

— Ouvre ta bouche ma belle

Il abaisse la tête d'Arielle pour qu'elle le suce, et elle met peu de temps à le prendre entièrement. Il lui tient la tête, me regardant encore pour être sur que je ne rate rien. Il vient de répéter mot pour mot, ceux de David la veille. Il rejout ma scène, s'appropriant ce moment. Je les regarde, impuissante et fatiguée de tristesse. Il la retourne, afin qu'elle me fasse face. Je ne la regarde pas, je ne fixe que lui, que son corps qui s'installe pour la prendre. Il marque une pose. Elle est toute excitée, n'attendant que ça, mais le temps est suspendu.

— Il t'a dis quoi Aline ? (putain, il a vu que David m'a chuchoté quelque chose)

Je n’arrive pas à aligner deux mots.

— Aline ! Répond ou je recommence ! (non pas le baiser !)

Je ne sais pas s’il supporterait cet aveu, je ne peux pas lui dire, il saurait pour mon mensonge. Il vient déjà de me procurer la pire douleur, de quoi serait- il capable face à la vérité ?

— Qu'il aimait mon corps. Avouais-je, entre deux sanglots.

Son regard s'adoucit, comme s’il s'était attendu au pire et qu'au final ce n'était pas si grave.

Il s'enfonçe en elle, et vu le cri perçant, il vient certainement de lui faire mal. Une sodomie sans aucune préparation, c'est douloureux mais encore plus quand le partenaire est brutal. Il va et vient en elle, sans jamais me lâcher du regard. Elle grimaçe, s'aggrippe à nos draps et lui n'affiche aucun plaisir. Il a une main sur sa hanche, et l'autre sur son épaule, et il la culbute encore et encore. Quand il se retire, je peux apercevoir le sperme couler sur notre lit, il n'a pas montré de plaisir mais a quand même éjaculé mécaniquement. Malgré l'essouflement d'Arielle, il lui ordonne de reprendre sa place sur la couchette. Elle vient s'assoir à coté de moi et je fixe Alban du regard, comme si j'étais accrochée à lui. Quand il s'approche de moi, j'ai comme un frisson dans tout mon corps, je sais qu'il ne me baisera pas, qu'il me donnera aucun plaisir.

— Il s'est rien passé alors ? (putain il ne va pas remettre ça !)

— Non Alban, il s'est rien passé de plus que tu ne sais. Mon coeur se serre à ce nouveau mensonge.

— Très bien. Il prend son téléphone dans la poche de son jean et compose un numero.

— Oui David, c'est Alban (mais putain il fait quoi !) tu as un truc de prévu ce soir ?...non, impecc mec, ça te dit un trio ?...21h, ouais nickel. A tout à l'heure.

Je suis figée devant cet appel, c'est quoi le but ?

— On verra bien ce soir s’il ne s'est rien passé !

Il veut faire quoi ? Lui casser la gueule ? J'ai peur pour David, je la sens pas cette soirée.

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