Retour aux affaires

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 La soirée était paisible. J’avais rejoint un bar de nuit en centre-ville et les femmes y étaient bien représentées. Ne pas sortir pendant une semaine m’avait remis sur pied. À bien y penser, je devrais me faire péter la gueule plus souvent. Je rencontrais quelques amis avec qui j’avais l’habitude de festoyer. Certains seuls, et d’autres accompagnés de leurs femmes. J’aimais les croiser quand ils étaient aux bras de leurs épouses. Il y en avait de franchement baisable et le fait d’être avec leur mec les rendait nettement moins chiantes avec les autres. Elles avaient à loisir de leur voler dans les plumes et sourire au reste. Il m’était arrivé de fauter avec quelques-unes déjà. Ce n’était pas dans mes habitudes. Je l’avais fait soit par vengeance soit parce que ça plaisait au couple en question. Il arrive que des mecs apprécient de voir leurs nanas se faire draguer, flirter ou coucher avec d’autres. À choisir, je préférais être le troisième, celui qui s’invite. Je ne suis pas encore assez vieux et trop vigoureux pour être celui qui prête.

Jeanne était présente au bras de Jules. Ils allaient plutôt bien ensemble. L’un comme l’autre savait charmer son auditoire. On aurait envie de baiser les deux . Une belle unicité quand ils étaient raccords. Maxime était présent également, accompagné de Lucie, grande blonde aux yeux bleus. Élégante, la peau aussi claire que le bleu de ses yeux. J’avais eu à l’occasion de la sauter plus jeune, puis de la présenter à Maxime, et de la ressauter avec lui. Quand les choses devinrent plus sérieuses entre eux, je pris un peu de distance. Charles et Marlène étaient de la partie. Ils étaient ensemble depuis longtemps. Mariés, riches, un enfant. De la cocaïne à outrance pour l’un, et un transfert amoureux du bonhomme vers le gamin pour l’autre. Plus rien à faire côte à côte mais les quelques rendez-vous mondains et vacances en famille tenaient encore leur union. J’avais toujours un peu mal au cœur quand je les croisais. Charles était l’un de mes meilleurs amis et le voir s’enliser de la sorte me peinait. Frida était là. Seule, souriante, balançant des sourires affolants dès qu’une chatte affriolante lui faisait de l’effet. Depuis gamine elle fricotait avec nos copines de la bande. Les hétéros étaient une cible de choix. Les entraîner dans son monde était un challenge qu’elle adorer relever. Je l’aimais bien. Il nous arrivait parfois de draguer la même nana.

— T’avais encore disparu toi, mais pour une fois t’as bonne mine.

— Je me suis reposé toute la semaine.

— Chez qui ?

— A l’hôpital une bonne partie du temps.

— T’as une copine là-bas ?

— Je m’en suis fait une. Avec des seins énormes. Je te filerai son numéro. Une vraie chienne.

— Je te paie quelque chose à boire ?

— Scotch. Merci Frida.

Jules et Jeanne devisaient tranquillement. Le ventre de Jeanne s’arrondissait chaque jour un peu plus. Ils étaient plus jeunes que moi. J’en fus rassuré. Si c’est une fille, peu de chance que je me la tape. Quoique. Quel con. Et Ellie. Je pensais à elle et l’imaginais seule dans mon grand lit. Je la voyais réveillée, une clope à la bouche et mon scotch dans une main. Un film pour toile de fond et de la musique de con dans la maison. Nue ? Petit bateau ? Humide ?

— Ton verre.

— Hm ?

— T’étais loin David, à quoi tu pensais ?

— Une gamine.

— T’es grave.

— Tu l’aurais déjà sautée si t’avais eu la chance de la croiser.

— Tu fais dans la pisseuse maintenant ?

— Pas vraiment. Je n’ai pas vu le truc arriver. Et c’est un bordel sans nom depuis. Mais je me marre bien.

— L’hosto c’est pour ça ?

— Plus ou moins. J’ai croisé un ami que j’ai chambré un peu.

— Hm… Et ses parents ?

— Connais pas.

— Ouais, à d’autres. Je repasse te voir plus tard, te saoule pas trop.

Si elle avait daigné mater un peu les hommes, j’en aurais fait ma proie de Frida. Elle irait bien avec Sonia, pensais-je. Et j’irais encore mieux avec elles. Cette idée me plut et j’y songeais le temps de finir mon verre. Il faudrait que je lui en touche deux mots. Sonia, Frida et Ellie. Je recommençais à délirer. N’empêche que ça aurait du chien.

— Ouais… Aucune idée… Je verrai, mais je n’ai pas envie de dormir pour le moment. Non… C’est plutôt grand oui. Tu veux passer ?

Ellie était au téléphone avec une amie à elle allongée sur mon lit. Elle fumait un joint et buvait mon scotch à la bouteille. J’avais l’impression de me revoir quelques années plus tôt avec une chatte. Elle avait gardé son string et enfilé un tee-shirt qu’elle n’avait pas en arrivant.

— Ça marche. Je t’attends. Non, t’inquiètes, t’en fais pas. Il risque de rentrer tard et je me fais chier toute seule. J’ai déjà tout ce qu’il faut. Comme tu le sens, mais t’es pas obligé de venir en catin non plus… Ouais, bisous.

Elle raccrocha, bu une gorgée et tira une latte dans la foulée. Sur la télé défilaient les images d’un clip bidon où un chanteur ridicule jouait au dur entouré de pouffes vulgaires. La même rengaine depuis des lustres. Un tocard et des putes. Vive la musique. Le son de la télé était couvert par celui des enceintes du salon. J’en avais mis partout dans la maison, reliées par Bluetooth ou Wifi. La sonorité était fluide et propice à faire la fête. Nous étions visiblement synchrones sans trop le savoir Ellie et moi. Chacun dans une ambiance différente avec la sensation que la soirée ne faisait que commencer.

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