Quand les souris dansent

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 Ellie avait vu juste, nous étions assis dans le salon un verre de scotch en main. De son côté, elle se trouvait à l’étage, au deuxième, au-dessus de la chambre de ses parents. Avalant ma gorgée, j’avais en tête que ses essais aient été commencés. Je l’imaginais passer le fin tissu des dessous fraîchement achetés sur sa peau de pêche, de ces endroits tant convoités, et pour lesquels certains m’avait déjà été proposés.


- Ce que j’ai à te dire est loin d’être évident David. Et pour autant, bon…

- Je t’écoute, que se passe-t-il ?

- Ce qui va être dit ici ne doit pas sortir de cette pièce, je peux compter sur toi ?

- Évidemment.


Mon portable, bêtement posé sur la table du salon, se mit à vibrer et un message au nom de Denise apparut à l’écran.


- David, voilà, je… Denise ? Décidément, j’ai une tante qui s’appelait comme ça et qui… Bref, on s’en tape, Nina a quelqu’un d’autre.

- Nina ? Tu es sûr de ça ?

- Écoute David, j’ai idée qu’elle soit avec en ce moment même.

- Merde… Pauvre vieux… On file lui éclater la gueule ?

- À Nina ? Me répondit-il d’un sourire aussi amusé que désabusé.

- T’es con. Tu sais qui c’est ?

- Vaguement, un type croisé au travail.


Ellie continuait ses essais et mon portable se remit à vibrer.


- Réponds-lui si tu veux.

- Ça ira, elle attendra un peu. Bon, tu comptes faire quoi ?

- Aller la retrouver et m’expliquer avec. Avec elle, avec lui, avec eux… J’en sais rien, mais je ne peux plus rester ici à tourner en rond. J’ai aussi besoin que tu tiennes ta langue avec Ellie, elle est encore jeune et ce genre d’histoire ne peut que lui faire du mal.

- Compte sur moi.

- Je ne sais pas depuis combien de temps ça dure, et j’en viens à culpabiliser. Je vieillis, je baise moins… Putain… Je ne sais même pas quel âge peut avoir cet enfoiré.

- Si besoin de quoi que ce soit tu n’hésites pas. Et si tu veux qu’on le fracasse aussi.

- Ouais… Bon, je sais où ils se trouvent. J’y vais. Je compte sur toi et te tiens informé.

- Je vais rester boire un ou deux verres ici, d’accord ?

- Fais comme chez toi.


 Serge fila les épaules basses et j’entendis sa voiture quitter la cour. Je me resservis un verre, puis jetais un œil aux photos qu’Ellie venait de m’envoyer. En lingerie fine, selfie classique d’adolescente, où tantôt ses fesses tantôt ses seins étaient en valeur. À vrai dire, ce genre de photo m’excitait moins qu’à son âge. L’habitude sans doute. Le narcissisme ambiant et la vacuité intellectuelle avec laquelle on pense mettre en avant bêtement son corps avaient eu raison de moi. J’étais quand même flatté. On peut ne pas aimer quelque chose pour ce qu’il véhicule et l’apprécier pour son ego. Je repensais aux paroles de Serge me demandant de tenir ma langue. Et me dit que je le ferai. Difficile de lui garantir la même chose pour sa fille. Sa proposition quelques instants plus tôt me revint en tête et je me mis à bander. Je finis mon verre, pris mon paquet de clopes et montai les escaliers jusqu’à sa chambre. Arrivé devant la porte, j’entrouvrais doucement celle-ci et sur le pas, observais Ellie. Elle portait une petite culotte blanche aux motifs mauve ressemblant à de fines fleurs. Du lilas peut-être. Je n’en savais rien, mais y penser m’aider à masquer mon trouble. Ses jeunes seins m’hypnotisaient et plus encore, la félinité toute entière de son être, éclatante d’harmonie et de candeur.


- Ça te plaît de jouer les voyeurs ? me dit Ellie sans un regard pour moi.

- Désolé. Ton père vient de partir, je venais te le dire.

- J’ai vu sa voiture quitter la cour, merci.

- Pas mal tes photos. Tu me laisserais en prendre à mon tour ?

- Rêve !

- Je m’en doutais, répondis-je amusé.

- David, ça te fait quoi de me voir presque nue ?

- Bander, et tu le sais.

- Tu peux me la montrer alors ?

- Ellie… On n’est pas dans les chiottes d’une cour de récré. J’aurais l’air malin en plus.

- S’il te plaît… Tu connais déjà tout ou presque de moi. Tu te souviens de ta langue sur ma fleur, hein ? Tu veux recommencer ? Tu préfères peut-être que ce soit moi qui te rende la pareille ? Ou juste me mater… J’appelle un pote ?


Elle recommençait à me rendre aussi con que fou avec ses airs de ne pas y toucher. Ses paroles et son comportement espiègle visaient dans le mille. J’en avais marre de subir et pris les choses en main.


- C’est le fait de jouer aux petites effrontées qui te rend humide Ellie ? C’est comme ça que tu te mets en condition ? M’allumer en posant comme une garce et penser prendre le dessus ? C’est comme ça que tu coules, à l’écoute de tes propres questions ? Et si j’en avais marre d’être ton pantin, si à mon tour, je te faisais miauler un peu moi aussi ?

- Continue…

- T’as déjà sucé une queue ou le simple fait d’en prononcer les mots t’en donne l'envie ? Une petite apprentie de la flûte. L’idée me plaît. Donne-moi une chaise et reste debout au fond de la pièce. Puisqu’apparemment t’en crève d’envie, je vais exaucer ton souhait. Dépêche…

À mon ton, ses yeux prirent une teinte nébuleuse et j’apercevais maintenant la peur lui tirailler le ventre…

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