Chapitre 5 : Le bal des Princesses

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Le grand jour avait enfin lieu et je devais faire un choix. Pendant que j’aidais ma sœur à enfiler sa robe de bal, je devais faire un choix définitif. Sur le lit de Célestina, il y avait deux robes. Une pour la servante, l’autre pour la Seconde Princesse. Mon choix de robe définirait mon futur.



-Tu n’arrives pas à choisir ?

-J’ai peur de ce que représente la robe de princesse. J’ai bien vu que tu étais malheureuse dans ce rôle et…

-Je ne suis pas malheureuse, Lila. Je n’étais juste pas entouré par les bonne personne.

-Si je choisis la robe, tu m’aideras ?

-Je te soutiendrais oui. Je ne te laissera pas tomber si tu franchis les portes de la salle de bal avec ton diadème.

-Tu m’aides à la mettre alors ?

-Avec plaisir.



Pendant près d’une demi-heure on eu pas mal de difficulté à mettre ma robe. Mais au moins, l’atmosphère s’était détendu. Elle du faire venir Giselle pour nous aider. Elle me coiffa, me maquilla et me rassura quand à ma décision.



-Tu es magnifique, Lila, commenta ma sœur.

-Ce sera Eva maintenant. Désormais, je suis la Seconde Princesse Eva.

-Ravie de l’entendre, petite sœur.



Elle farfouilla dans sa boîte à bijoux avant de sortir un collier discret et le bracelet qui allait avec. N’ayant pas les oreilles percées, je ne pouvais mettre de boucles d’oreilles. Avec délicatesse, elle me les mis tout en souriant.



-Prête, Princesse ? m’interrogea-t-elle.

-Oui.

-Giselle, vous pouvez prévenir ma mère que ses filles arrivent.

-Tous de suite, Votre Altesse.



Pendant plusieurs minutes, Celestina me fit faire des exercices de respiration pour me calmer. J’étais tellement nerveuse que mes mains étaient moites. Hormis ce que je connaissait par mon rôle de servante de la Première Princesse, je n’avais aucune connaissance des règles d’étiquette de la Cour. J’allais faire mon entrée officielle à la Cour et au sein de la famille Impériale en étant ignorante. Tous le monde allait juger mes manières et mon language. Soit tout ce que j’étais.



Quand je fus fin prête, ma sœur entoura mon bras avec le sien et m’invita à la suivre. D’une allure régulière, on marcha jusqu’à la salle de bal. C’était aussi mon premier entraînement pour marcher avec des talons. Heureusement que ma sœur me tenait. En arrivant devant les portes, Celestina redressa les épaules et leva la tête. Je l’imitais et sourit, comme elle. Je devais faire bonne impression. Je devais leur montrer que je montrais la situation, même si ce n’étais pas le cas.



-Son Altesse, La Première Princesse Célestina et son Altesse, La Seconde Princesse Eva ! nous annonça-t-on.



A l’évocation d’une deuxième Princesse, tous les regards se tournent vers nous et un silence se forma. Ma sœur sera ma main dans la sienne et on commença à descendre, lentement, les escaliers. En face de nous, sur son trône, je voyais l’Empereur perplexe et ma mère lui expliquant la situation.



-Et si ils ne m’acceptent pas ? chuchotais-je.

-Avec moi pour te soutenir, il le feront. Ne te tracasse pas pour ça. Tu verras, dès qu’on aura franchis la dernières marchés, des vautours vont s’approcher de toi et essayer d’obtenir ta sympathie. Des filles de Duc ou de Marquis vont essayer de se faire bien voir pour devenir tes dames de compagnies. Mais je resterais auprès de toi. Je connaît la loi de la Cour, je sais à qui on peut faire confiance ou non.

-Merci.



Retrouvant un sourire faux pour cacher ma nervosité, j’observais l’ensemble de la cour, essayant de me faire un premier avis par moi-même. Mais c’était trop compliqué, il y avait trop de monde. Quand je posais le premier pied sur le sol, à la fin des escaliers, certains commencèrent déjà à s’approcher, comme l’avais prédit ma sœur. Mais ils furent vite empêchez par l’Impératrice que s’était levée pour nous rejoindre. Elle resplandissait. Le sourire sur son visage ôta tous mes doutes. Elle me soutenais aujourd’hui, comme elle m’avais protéger face à mon père une semaine auparavant.



-Je suis contente que tu ai choisie de te joindre à notre famille. Je veillerais sur toi, le temps que tu t’habitue aux jeux de la Cour.

-Merci, Mère.

-J’en ferais de même, vous pouvez comptez sur moi, enchaîna Celestina.

-Je n’en doute pas un instant. Tu sera un très bon professeur, ma fille.

-Vous m’avez tutoyé, rougit alors ma sœur.

-J’ai jugé bon de vous mettre sur un même pied d’égalité.



Souriante, elle redressa mon diadème, remis en place quelques mèche de cheveux ainsi que la robe sur mes épaules.



-Maintenant tu es parfaite. Profitez du bal les filles, on discutera avec votre père ensuite.



Elle déposa un baisé sur mon front, avant de faire de même avec Celestina et de s’éloigner. Aussitôt, une dizaine de jeune femme s’approchèrent de nous. Paniquée, j’adressais un regard de désespoir à ma sœur, tout en me rapprochant d’elle.



-Votre Altesse la Seconde Princesse, c’est un honneur de vous rencontrer, commença une jeune femme rousse.

-Mademoiselle De Troly, enchaîna ma sœur, je suis moi aussi ravie de vous revoir.

-Bonjour votre Altesse, répondit-elle froidement.

-Mademoiselle De Troly et moi…on va dire que c’est compliqué. Mais au vue de vos deux caractères, vous pourriez vous entendre.

-Mais si tu ne t’entends pas avec elle…

-Son Altesse et moi, nous ne nous entendons pas car nos opinions sont trop divergentes mais j’aimerais apprendre à vous connaître, Princesse Eva.

-Si ma sœur vous conseille, je l’écouterais.

-Merci Votre Altesse.



Pendant plus d’une dizaine de minutes, des filles entre quinze et vingt-cinq ans se présenteront à moi. Sans réellement les écouter, je laissais Célestina parler à ma place.



-Margot ? s’écria alors une voix dans la salle. Margot, c’est bien toi ?



En me retournant, j’aperçus Aurélie. Elle avait six ans de plus que moi et les enfants de l’orphelinat l’avait toujours considéré comme la grande sœur de tous.



Oubliant que tous les regards étaient braqué sur moi, je courut dans ses bras. Quand j’avais fuit, elle avait seize ans et en avait donc vingt-trois aujourd’hui.



-C’est Eva, maintenant.

-Qu’est-ce que je suis contente de te revoir. On s’est tous tellement fait de soucis pour toi, si tu savais.

-Pardon, répondis-je en baissant la tête mais…

-Tu n’as pas t’excuser, enchaîna-t-elle en relevant ma tête. Tu venais de découvrir qui était ta famille, n’est-ce pas ?

-Oui. Ils ne m’ont pas abandonné.

-Je te l’avais dit, qui aurait voulu abandonné une petite fille comme toi ?



Souriante, mes yeux glissèrent sur son ventre rond et sur sa main posé délicatement dessus.



-Tu es enceinte ? m’étonnais-je.

-Enceinte et mariée oui.

-Madame la Vicomte de Combronde, la salua ma sœur en approchant. Vous semblez connaître Eva.

-Votre Altesse, la salua Aurélie à son tour. Margot et…Eva et moi, pardon, étions dans le même orphelinat enfant.

-Vous n’avez pourtant pas le même âge.

-C’est exact. J’ai six ans de plus que votre sœur. Je suis rassurée de te savoir en bonne santé, Eva. J’en parlerais à mon frère.

-Oh heu…enchaînais-je en me frottant le cou, tu es obligée de lui en parler ?

-Et bien, il est Comte désormais et sera bientôt là. Il va finir par te reconnaître. Tu as changer en sept ans mais tu as toujours ses yeux atypiques et le même visage.

-J’irais lui parler moi-même dès que je le verrais alors. Contente de t’avoir revue, Aurélie.

-Moi de même.



Elle m’embrassa délicatement sur la joue, tel la grande sœur qu’elle avait toujours été pour tous les orphelins avant de retourner auprès de celui qui devait être son mari. Je me retournais vers ma sœur qui me tendais la main et m’invita à danser avec elle, même si j’étais ridicule. A la fin de la musique, l’Empereur était à côté de nous et me regardais.



-M’accorderiez-vous une danse, Mademoiselle ? m’interrogea-t-elle.

-Votre Majesté, bien sûr.

-Soyez indulgent avec elle, père, me défendis Célestina.



Sans lui adresser le moindre regard, il me tendis sa main pour que la prenne. Nerveuse, j’essuyais ma main sur ma robe avant d’attraper la sienne. Il enchaîna immédiatement sur le danse et remarqua mes pas hésitant.



-Vous êtes ridicule, chuchota-t-il. Vous ne connaissait pas la danse conventionnelle la plus simple et vous prétendez être ma fille ?

-Votre Majesté…

-Taisez-vous. Que ce soit clair, Mademoiselle, vous ne serez jamais ma fille. Que ma femme ou ma fille unique vous considère comme la Seconde Princesse, soit, c’est leur soit. Quand à moi, n’attendait rien. Ni respect, ni attention, ni trône. Célestina sera mon héritière, vous jamais. Me suis-je bien fait comprendre ?

-Oui, Votre Majesté.

-Bien. Et tâchez d’apprendre à la perfection l’Étiquette impériale. Si vous me faites honte, vous retourner au cachots plus vite que prévu. Et cette fois-ci, la gouvernante ne pourra rien pour vous.



Alors même que la musique n’étais pas fini, il retourna sur son trône, m’abandonnant au milieu de la piste de danse. Réprimant ma colère, je mordillais ma lèvre inférieure. Du coin de l’œil, j’aperçu Célestina qui voulu approchait mais je m’éloignais et sortie prendre l’air sur l’un des balcons. L’air frais du soir me permis mieux respirer. L’empereur m’avais indirectement menacé. Au moindre faux pas, je perdrais tout. Que j’ai ma sœur ou ma mère pour me soutenir.



-Elle avait raison. Tu es vraiment la Seconde Princesse ?



Je me retournais vivement, n’ayant pas entendue la porte fenêtre s’ouvrir, et reconnue Clément, le petit frère d’Aurelie.



-Je t’ai fait peur ? Excuse-moi.

-Non, j’étais perdue dans mes pensées.

-Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi tu es partie du jour au lendemain ?

-Le médecin qui m’avais les test génétique venait d’être assassiné. Il avait découvrir que j’étais la fille biologique de l’Empereur et de l’Impératrice.

-Pourtant, ça fait deux ans que je suis Comte et…pourquoi maintenant ?

-Parce que j’ai enfin osé avouer la vérité à la Princesse, alors que j’étais sa servante. Est-t-on vraiment obligé de parler de ça ?

-Sommes nous vraiment obligé de parler de ça. Tu es Princesse maintenant, tu doit parler correctement.

-Si c’est pour me faire le morale, tu peux partir.

-Sait-tu seulement à quel point ton départ m’as fait mal ?



Ne voulant discuter avec lui du passé, j’ouvris les portes fenêtres et retournais dans la foule. Pourtant, Clément me suivait et je savais, qu’à cause de la relation que nous avions, il ne me traiterais jamais comme une princesse, même devant la Cour.



-Par la Sainte-Mère ! Quand vas-tu arrêter de fuir ?

-Occupe toi de ce qui te regarde, tu ne sais rien.

-On vraiment ? Dois-je te rappeler qui étais à côté quand personne ne voulais t’adopter ? Qui t’as toujours soutenue, malgré ton caractère de merde ?

-Avoue, tu l’aime bien mon caractère de merde, jouais-je alors que le silence se faisait dans la salle.

-A ton avis ? Avec ma sœur, nous étions les seuls à te supporter.

-C’est pas le principe d’être ami ?

-Ami ? Aïe.

-Touché, coulé, mon pote.

-Je m’avoue vaincu.



Il rigola et j’en fis de même avant de me réfugier dans ses bras, comme durant notre enfance. Il déposa un baisé sur mon front alors qu’Aurelie approchait.



-J’ai bien cru que vous alliez vous étriper, rigola notre aîné.

-Mais non, soupira Clément. J’aime trop cette idiote pour ça.

-Qui c’est que tu traites d’idiote ?

-Toi patate.



Je donnais un léger coup de poing dans son torse, comme j’en avais l’habitude. Mais cette fois-ci, c’était différents. Il était bien plus musclé.



-Je suis Chevalier et obtenu le titre de Comte par exploit de guerre, répondit-il à ma question silencieuse.

-Incroyable.

-Tu veux voir mes tablettes de chocolat ?

-N’importe quoi.



Rassurée par la présence de mon meilleur ami et amour de jeunesse, je m’amusais le reste de la soirée, dansant à son bras. D’un accord tacite, il était devenu mon cavalier, au grand bonheur de ma sœur et de l’Impératrice. Même si Célestina avait compris que Clément était un grand ami, je me doutais que l’impératrice pensait déjà au mariage. Clément était Du, il avait le plus haut titre de la hiérarchie, juste en dessous de miens. Il était tout à fait légitime à m’épouser.

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