Je me sens vide. Vide de tout. Sauf quand je lui parle. Je me sens animé d'une sorte de flamme qui crépite à l'intérieur de mon être, qui me réchauffe et me remplis de bonheur. Le savoir loin de moi me fends le cœur. Pourquoi les personnes les plus importantes à nos yeux sont forcément loin? Pourquoi cela fait si mal de tomber amoureuse quand votre autre est loin de vous? Pourquoi cela fait si mal de tomber amoureuse tout court? Je suis comme vous, j'aimerais des réponses à ces questions pour pouvoir apaiser mon esprit, le soulager de toutes ces questions qui le taraudent sans cesse, jour et nuit. Pourtant mes expériences amoureuses n'ont répondu à aucunes de ces questions. Vous aussi cela vous arrive de marcher, dans la rue, capuche sur la tête, écouteurs dans les oreilles, sous la pluie, avec les sons les plus tristes de X? Non? Ca n'arrive dont qu'à moi de m'assoir le bord de ce lac, par une chaude journée d'été, vêtu d'une légère robe ornée de fleurs, et de jouer un air enchanteur à la guitare? Bon très bien. Et bien derrière la façade de fille "aesthetic" que je donne, ce à quoi je pense n'est pas beau à voir. Tous ces moments où je n'arrivais plus à penser à demain, où je pensais m'arrêter ici, dire au revoir et partir. Cet anticernes et ce blush posés sur mon bureau ne sont que des caches misères de ce que je suis au réveil après une nuit à pleurer. Ce joli pantalon en velours côtelé marron clair et ce petit haut noir à boutons ne sont là que pour me donner une allure élégante et sûre de moi alors que dans le fond je me déteste.. Vous rappelez vous de ma meilleure amie, celle énoncée dans le chapitre un? Elle va mal depuis peu. Et tout le monde est au courant.. Lorsque j'allais mal personne n'était au courant. J'avais peur de les ennuyer avec mes histoires, alors je me taisais. Elle, elle le dit à tout le monde, à croire qu'elle est fière. Elle se vante de tout d'ailleurs, d'avoir fais sa première fois avec son copain, d'être "au plus bas" selon elle, de ne plaire à aucuns garçons alors qu'ils sont littéralement tous à ses pieds, de tout je vous dis, de tout.. Aucunes de ces filles populaires ne venaient me voir lorsque j'avais les larmes aux yeux pendant la pause de midi. Aucunes de nos amies n'étaient au courant que j'allais mal. Mal jusqu'à en crier de douleur, mal jusqu'à ce que mon cœur se déchire tellement je souffre.. J'en pleurais jusqu'à ce que mes yeux soient aussi rouge que si j'avais fumé trois joints d'affilés. J'en criais jusqu'à en avoir la voix cassée le lendemain. J'en souffrais jusqu'à ne plus pouvoir penser à rien car tout me rappelais lui, nos moments ensembles et les choses qui n'allait pas dans ma vie. Mais il se trouve que personne, je dis bien personne ne l'a su, ou ne s'en ai même douté. Pour eux je suis la fille joyeuse, avec des relations stables, des bonnes notes, gentille fille, sage, limite coincé pour certains. Ils ne savent pas.. Ils ne savent pas à quel point je suis malheureuse, à quel point mes relations ne sont pas aussi simple que ce qu'ils pensent, à quel point je travaille pour avoir ces notes là, à quel point il me connaisse mal. Car lorsque je vais mal je sors la nuit sans prévenir personne, car lorsque mon cœur me fait trop mal je bois autant de shot qu'il faut pour ne plus ressentir cette douleur permanente, car lorsque plus rien ne m'importe je sors en jupe, en ville, en pleine nuit et je n'accélère pas lorsqu'un homme se met à me suivre. Dans ses moments là, je ne tiens plus à rien et encore moins à la vie. Je ne fume pas, non. Cela tue certes mais trop lentement. Je veux mourir de manière rapide et brutal, je ne veux pas d'une mort lente et douce qui m'éteint à petit feu. Je bois car l'alcool me fait oublier tout, tout y compris mes problèmes. Je bois peu. Réellement. Je me tue, mais à petite dose. Car il me reste encore une chose à faire avant ma mort, le voir. Le voir, le serrer dans mes bras et lui dire "je t'aime noé". Après ça je pourrais partir, sans regrets. Je vis pour lui. Je survis pour lui...

mélyne

21/10/2021