Chapitre 5

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Il fallait que je pense à autre chose. Cela tombait bien, car pour ma dernière soirée sur Paris, je comptais bien profiter une dernière fois de l’hospitalité froide, mais légendaire, des Parisiennes. Demain, je pars tôt, mais il est hors de question de faire l’impasse sur une bonne soirée entre amis. J’ai appelé tous mes potes pour l’occasion. On se retrouve ensemble ce soir « aux doux raisins » pour une planche de charcuterie et ensuite, je ne sais pas encore où la soirée nous mènera, mais je compte bien terminer dans un des bars qu’on fréquente régulièrement. J’ai besoin d’oublier un peu. Tout ce que j’ai vu aujourd’hui m’a un peu miné l’humeur. Rien de mieux que quelques pintes de bière pour vous faire oublier une sale journée.

« Au doux raisin », je retrouvai Jules et Apollinaire. Ce sont deux gars super. Ils ont leurs défauts, mais je les connais maintenant depuis trop longtemps pour ne pas m’y être habitué. De toutes évidences, ces amis-là auraient pu être différents ou tout autres. C’est un peu comme cette relation amoureuse, ou encore ce flirt d’été qui débute sur un malentendu. Ce sont toujours les circonstances qui décident pour vous. C’est au cours d’un anniversaire que je leur adressai la première fois la parole. Ils avaient grandi ensemble et au détour d’une de leur discussion sur le dernier album de Machine Head, j’arrivai dans la conversation comme un cheveu sur la soupe. Ils me regardèrent avec de gros yeux et je ne sais pas pourquoi, peut-être par chance, par une malhonnêteté bien placée ou par cette pointe de génie fugace qui vous dicte quoi faire sans y avoir réfléchi, je leur confiais l’avoir acheté avant eux. Je ne sais toujours pas pourquoi, mais j’avais décidé de mentir à ces deux personnes que je ne connaissais pas. Par contre, il y a bien une chose de sûre, c’est que j’avais beaucoup aimé lire dans leurs yeux ce soupçon d’admiration. Ça scintillait le diamant fraîchement taillé dans le blanc de leurs yeux. En leur mentant, je leur avouais avoir fait la découverte d’un trésor avant eux et ils adhérèrent sans trop de mal à la fausse confidence que je leur faisais.

Aujourd’hui « Au doux raisin », quand je nous vois partager une planche de charcuterie autour d’un bon bourgueil, je me félicite de m'être laissé aller au démon du mensonge. De cette amitié que nous entamasses sur mon petit canular, bon nombre d’autres bobards avaient dû couler dans nos discussions sans que nous en rendions compte.

Nous étions devenus des adultes ensemble. Le cercle des poètes disparut, Tueur né, Doberman, Léon, c’est arrivé près de chez vous, Trainspotting, petit meurtre entre amis et encore plein d’autres de ces films des années quatre-vingt-dix et deux milles où, en trame de fond, l’objet contestataire du grunge et du post-punk existait, nous avais forgé une idée bien à nous de la vie. Ajoutez à ça tous ces groupes de musique qui ont fait la nouvelle scène française dans les mêmes années. C’est-à-dire : les têtes raides, les ogres de barbaques, la tordue ou d’autres chanteurs comme Brel ou Mano Solo et vous aviez entre les mains un brouillon très parcellaire de ce que devait être un artiste en herbe dans la conception de notre propre vie. De toutes évidences, nos influences culturelles auraient pu nous forger les âmes de dépressifs profonds. Pendant longtemps, on avait pensé devenir un jour, nous-mêmes, des artistes, mais ce ne fut jamais le cas. Sans trop de déception, on vivait notre vie simplement. On avait peut-être trop d’avis sur tout, mais on vivait notre vie sans façon. On avait décidé de devenir les acteurs d’une vie qui devait se proposer à nous plus qu’elle s’imposait aux autres. En quelques mots, le cinéma, les arts et la musique nous avaient transformés en cet archétype du bobo parisien type. Et même si l’on n’aimait pas trop se faire cataloguer de la sorte, on embrassait sans trop de difficulté ce que les sociologues avaient décrit dans cette tendance sociale des années deux mille. À nous trois, il nous arrivait souvent de refaire le monde entre deux verres de bourgogne. L’alcool, ou plutôt le vin, n’était pas notre allié de tous les jours, mais il s’invitait souvent pendant nos soirées. En écrivant cela, je me rends compte que les grands lobbyistes qui défendent les intérêts des grandes maisons viticoles ont bien fait leur travail. Arriver à dissocier le vin des autres alcools en leur donnant leurs lettres de noblesse par le simple fait que dans notre pays c’est un savoir-faire ancestral, c’est un bon exemple de ce lavage de cerveau qu’on nous matraque depuis toujours. Et dire que dans les années cinquante, on servait aux enfants un verre de vin dans les cantines. Dans un certain sens, rien n’a changé. Je ne suis pas de cette génération qui s’est pichtravée la gueule à grands coups de verre Duralex, mais j’ai l’impression que les premières fois où je me suis senti obligé de boire du vin, ce fut pour paraître plus intéressant. Le vin a ce pouvoir étrange de rendre les gens plus captivants, plus intelligents. Alors que dans le Nord, c’est encore la bière qui fait de la résistance, j’ai toujours associé un bon verre de vin à une certaine forme d’épicurisme assumé. C’était encore là, la seule chose qui nous rapprochait vraiment tous les trois de notre idéal d’artiste. Le vin est divin. Il nous apportait l’ivresse des concepts qui nous manquaient le jour et bien moins souvent la nuit. Cela ne suffisait pas vraiment pour que l’on soit les dignes successeurs de nos modèles qui ont su faire le surréalisme, car, au fond, on n’avait jamais eu l’ambition de nos envies profondes. Nos professions respectives avaient quelque chose de pathétique quand on repense aux changements qu’on exigeait du monde qu’on connaissait.

Moi, j’avais eu au départ des prétentions, disons-le, très cartésiennes. J’avais essayé de devenir un temps roboticien ; où, en tout cas, je passai mes premières années à la fac pour me représenter le travail d’un roboticien. Quand je compris que les équations à x inconnues et les triples intégrales ne me feraient jamais bander, je décidai de changer totalement de voie pour devenir archéologue. Ce n’était pas tant l’influence de mes parents qui tenaient déjà le magasin d’antiquité qu’Indiana Jones qui m’incita à embrasser cette carrière. Et puis quand je compris que ce n’était rien de plus qu’un passe-temps, je décidai de devenir écrivain juste avant de me faire rattraper par une certaine forme de tradition familiale pour revêtir l’habit d’antiquaire.

Apollinaire, lui, était informaticien. Il avait fait partie de ces premières vagues d’étudiants dans la fin des années quatre-vingt-dix qui voulaient tous travailler dans des Start-up. En fin de compte, Apollinaire travaillait pour une boîte de prestation de service informatique. Elle louait ses services à des back-offices bancaires. À ce que je sais, il créait des algorithmes. Des genres de formules mathématiques sur de grosses calculettes scientifiques qui recensaient les risques sur les investissements. Pour un tout jeune vendeur de p’tits zobs comme moi qui avait toujours voulu être écrivain, il travaillait sur une autre planète, dans une autre dimension. Pour ainsi dire, il s’était laissé aller à la force obscure. Il était un de ces mercenaires de la finance qui mettaient leurs talents au service de l’économie.

C’est Jules qui avait peut-être le mieux tourné d’entre nous. Il était libraire. Enfin, il colportait injustement qu’il était libraire, car, en réalité, il travaillait en tant que comptable pour une grande librairie parisienne. Il faut voir dans cela un peu comme un conseiller clientèle à la Poste qui se présente comme étant banquier dans une banque d’affaire Suisse. Il trouvait que ça sonnait bien mieux dans les oreilles des filles quand il les draguait lourdement. Et en soi, il avait raison. Il était opportuniste sans être réellement menteur. Dans le champ lexical qui accompagne le métier de libraire, il y avait juste à comprendre qu’il travaillait dans une libraire, car, de tous ceux que je connaissais, Jules n’avait rien d’un intellectuel lettré. Il était encore celui qui lisait le moins d’entre nous tous. Nous étions les seuls à connaître son secret. Jules travaillait chez Gilbert Joseph. Jules était comptable chez le plus grand bouquiniste de Paris.

Nous étions tous les trois tellement différents dans nos vies actuelles qu’il fallait bien l’intervention d’une ou deux bouteilles de vin pour qu’on se retrouve comme au premier jour de cette rencontre musicale.

Quand en fin de repas, le patron du doux raisin nous paya son digestif, nous prîmes le métro pour retrouver tous les autres dans un bar non loin de là. On était en pleine semaine et je me félicitai de fêter mon départ un mardi soir. Les bars sur le chemin semblaient tous vides et secrètement j’espérais qu’il en soit de même dans notre repaire.

Quand nous rentrâmes dans le bar, il y avait le bruit symptomatique d’une soirée qui allait inévitablement se terminer d’une façon trop alcoolisée. La musique mettait tout de suite dans l’ambiance. Robert Plant criait son amour dans les enceintes du bar et j’avançais sur la ligne de basse de John Paul Johns. Derrière les grosses flasques de rhum arrangé qui fleurissait derrière le comptoir du bar, le barman nettoyait des verres, un torchon a la main. Il n’y avait presque personne au zinc et assez de place pour que nous nous retrouvions tous ensemble à la même table. Ni trop, ni pas assez. Juste le bon nombre de personnes pour en rencontrer de nouvelles sans avoir l’impression d’en déranger d’autres d’un involontaire coup d’épaule ou d’un intempestif piétinement du samedi soir. Nous saluions le barman et retrouvâmes nos amis à leur table.

Bérénice, Jasmine et Hugo nous attendaient, une pinte à la main. Nous avions nos habitudes dans ce bar. On s’y retrouvait toujours une à deux fois par semaine. On avait toujours ce privilège inestimable d’y retrouver quelqu’un qu’on connaissait sans même s’y donner rendez-vous. La musique était bonne. La musique était rock et le bar ressemblait beaucoup à ces vieux bistros parisiens que l’on affectionnait particulièrement. Il y avait du bois, du verre peint et du carrelage au mur. Le sol était recouvert d’une vieille tomette auvergnate encore dans son jus et quand on tentait de retrouver quelqu’un dans la foule, l’astuce était de trouver dans la réflexion du grand miroir derrière le bar, tuméfié par une gangrène galopante en périphérie, le reflet de celui qu’on cherchait. Au-dessus un énorme lustre en cristal était le gardien de cette poussière qui avait vu les premiers pochtrons des lieux s’affaler par terre, sous les chaises et les tables en bois.

La bière était bonne, pas chère et quand on voulait devenir intelligent, le verre de vin restait abordable. Et pour ne rien gâcher à notre plaisir de revenir en ces lieux, à chaque fois qu’on le pouvait, on rencontrait toujours de nouvelles personnes.

— Je vois qu’on nous a attendus, lançai-je à mes trois amis affalés sur la table. Ils ne nous avaient pas vus arriver. Apollinaire s’affala sur la banquette en manquant de peu de renverser la pinte de Bérénice.

— Tu m’as fait peur, s’écria Bérénice en sursautant. Vous étiez où ?

— On est passé « au doux raisin », avouai-je un peu coupable. Ça devait être pour un simple apéro et puis ça s’est terminé sur une planche.

— Et qui dit planche de charcuterie, dit forcément une petite bouteille de vin, s’esclaffa Apollinaire oisif.

— Ouais, ben à voir vos têtes, je dirais plutôt deux ou trois bouteilles, continua Bérénice

— Ouais, j’suis désolé, on n’a pas vu le temps passé, m’excusai-je même si au fond de moi, le taux d’alcool que j’avais déjà dans le sang m’avait depuis longtemps fait oublier ce sentiment que l’on appelle culpabilité.

— Vous auriez pu nous appeler, s’exclama Jasmine.

— Ouais, c’est vrai, reprit Hugo, moi j’aurais bien trempé mes lèvres dans une de vos bouteilles.

— Au départ, ça ne devait être qu’un apéro. Pour tous vous avouer, j’ai même pris un Lillet.

— Dois-je en conclure que ce verre de Lillet est un gage de ta bonne foi ? Me demanda Jasmine en souriant.

— Assurément, lui répondis-je soulagé d’entendre quelqu’un prêt à me croire. Il n’était pas au départ question d’ouvrir une bouteille de rouge.

— Combien, cette fois-ci ? Me demanda Bérénice

— Si je devais trouver des excuses à notre alcoolisme passager, je me justifierais en disant que la planche pour quatre était très bien fournie. Bien trop fournie pour que nous ne l’accompagnassions pas de quelques breuvages rouges…

— Arrête tes salades ! Combien ? répéta Bérénice.

— Juste deux bouteilles… répondis-je coupable en pensant aux apéritifs et aux digestifs que le patron nous avait offerts. Juste de quoi faire passer le goût salé de la charcute.

— Ouais… Et vous savez quoi ? s’exclama Jules enjoué, M. Roman a même fait péter sa tournée au resto. Pas même besoin de lâcher un seul bifton pour la douloureuse.

— Ouais, et pas n’importe quelle bouteille, lâcha Apollinaire en pensant encore aux parfums des vins qu’il venait de boire.

— Allez-y ! s’exclama Jasmine, faites-nous rêver !

— Il y avait un petit Côte Rôtie de 2005 et un Gevrey-Chambertin de 2009 qui n’était pas mal non plus, avoua fièrement Apollinaire sans pouvoir cacher un léger sourire en coin.

— Et bien ! Vous lui avez promis quoi pour avoir cette attention ? demanda Bérénice.

— Ne me faites pas, non plus, passer pour le radin du groupe, m’exclamai-je mécontent. Ce soir, j’ai envie de me faire plaisir et j’ai aussi envie de vous faire plaisir. Je rince, je rince et je rince. Demain, c’est le grand départ. On ne se verra pas pendant au moins six semaines.

— Ah, ça y est, s’exclama Bérénice presque soulagée en dodelinant de la tête. Tu t’es enfin décidé.

— Oui, je pars demain…

— Non, mais quand je m’exprimais sur le fait que tu décides enfin, c’était surtout sur le choix à faire entre ta grande carrière d’écrivain à venir et celle de tourner vers la vente de p’tits zobs.

— Je ne te remercierai jamais assez pour cette grande sollicitude qui te caractérise autant…

— Oh, tu ne vas pas non plus m’en vouloir. Elle se leva et fit le tour de la table au pas de course. Quand elle se retrouva face à moi, elle m’agrippa l’arrière de la tête avec ses deux mains. J’étais intimidé. Je n’avais pas peur, mais c’était bien la première fois depuis toutes ces années que Bérénice agissait de la sorte. Je me demandai bien ce qu’il fallut que je fasse pour paraître naturelle. Contre ma volonté, on m’obligea à subir un très bref mais très long baisé sur la bouche. Ses lèvres douces s'écrasèrent sur les miennes dans l’onde parfumée d’un houblon bon marché, mais ce soir l’humeur humide de sa bouche réussit à me faire oublier l’amertume de son baiser. Une coulée plastique de sang coagulé par la surprise était en train de me saisir le corps tout entier. Et même si je me sentais devenir écarlate, je restais stoïque en pensant aux autres éclatant de rire. Comme souvent, Bérénice avait réussi à me mettre mal à l’aise, mais j’aurais pu vivre cette frustration durant une éternité. Ses lèvres avaient le goût d’un bon vieux fantasme jamais avoué.

— Rassure-toi… Je ne suis pas devenue folle ou encore dingue de toi, en quelques secondes. Je voulais juste voir si ça pouvait activer ta générosité du soir.

— À OK, j’ai compris… y’a que ça qui vous intéresse, dis-je un peu désabusé.

— Non, tu peux aussi t’asseoir cinq minutes. Nous raconter ta journée et ensuite tu pourras payer ta tournée, dit Bérénice en tirant une chaise vers moi.

Nous nous installâmes ensemble autour de la table. Dans la soirée, je ne restai pas trop loin de Bérénice au cas où elle tomberait amoureuse de moi une seconde fois. Quoi qu’on en dise, Bérénice était une jolie fille. Elle était grande et élancée comme le javelot d’un athlète. Elle avait cette beauté latine et naturelle. Elle était brune et j’adorais les brunes. Elle était belle comme ces femmes que l’on voit à l’arrière des Vespas dans les films qui ont fait le succès du cinéma fellinien. Elle avait un regard magnétique. Ses yeux, on ne voyait que ça. Quand elle vous fixait avec ses yeux marron légèrement noisettes, elle pouvait vous faire fondre en un clin d’œil. Ça pour sûr, Bérénice ne laissait jamais indiffèrent très longtemps. Malheureusement pour moi, je la connaissais déjà depuis trop longtemps. Encore maintenant, je ne me l’explique pas. L’idée de tomber amoureux d’elle ne me traversa jamais l’esprit. Et puis, fallait-il encore que je trouve ma place sur le manège de ses prétendants qui attendaient à sa porte. Elle changeait de mec comme de culotte. Et c’est peut-être ça qui me dérangeait le plus. Je ne voulais pas être qu’une culotte. Une guêpière, une combinaison sexy, une jarretière en dentelle de Caen, mais pas cette vulgaire culotte en coton qu’on achète en lot de dix et qu’on a vite fait d’user jusqu’à la trame de la fibre. Bérénice était pour moi comme un joli tableau ou une belle sculpture. On la regarde, on échange, on partage des choses ensemble, du sentiment et de l’émotion, mais jamais on ne se met à penser qu’un jour l’œuvre d’art nous appartiendra. Non, en réalité j’avais trop peur de terminer dans le fond de la corbeille à mouchoir comme tant d’autres kleenex qu’elle avait souillés. Je savais de quoi je parlais. Comme beaucoup d’autres, Jules et Apollinaire s’étaient cassé les dents sur elle et ils m’avaient vacciné de toutes tentatives vouées à l’échec. Quelques fois, il ne faut pas aller chercher trop loin des raisons qui s’imposent d’elles-mêmes. Bérénice était splendide et nous n’étions apparemment pas assez à son goût, même si en moi, elle avait toujours éveillé le désir. J’espérai juste secrètement que son désir de me faire envie allait un jour faire surface. �����bk

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