Chapitre 36 : Snoog

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Je tenais Loren dans mes bras, son dos contre mon torse. Si j'étais assis dans la baignoire, elle était à demi-allongée entre mes jambes. Quand j'avais découvert la chambre hier soir, quand nous étions arrivés à Edimbourg, j'avais aussitôt imaginé ce que je ferais dans cette salle de bain. C'était un bon moment de détente, aussi pour moi, après l'adrénaline du concert. Et l'énergie déployée ce soir-là. Comme à chaque fois que nous jouions en Ecosse, c'était succès assuré. Mais cela exigeait aussi de faire un show un poil plus réussi qu'ailleurs, avec plus d'énergie, voire de folie. Ce soir, c'était vrai, les fans n'avaient pas eu Redemption. Mais, à la place, ils pourraient toujours se targuer, à l'avenir, d'avoir été les seuls à pouvoir entendre la chanson Loren en concert. Je n'avais pas l'intention de la rejouer un jour sur scène. J'avais voulu la lui offrir ce soir, comme un cadeau très précieux. Et je savais que j'avais touché juste, plus juste sans doute que si je lui avais offert un magnifique diamant. Loren était de ces personnes qui savaient apprécier la vraie valeur des choses. Comme Jenna, Ally ou Edna.

Je fermai les yeux un instant, appréciant la caresse d'une mèche de ses cheveux sur mon visage, appréciant aussi de sentir toute la douceur de son corps contre le mien. Nous n'aurions pas encore beaucoup de temps pour nous, le groupe quittant Edimbourg demain pour Aberdeen, puis Inverness et Glasgow. Mais ça faisait du bien de se sentir un peu "à la maison" pour ces quelques étapes avant l'Irlande et le plongeon final en Angleterre. Ce serait seulement à l'issue de la tournée que je pourrais vraiment profiter de Loren et April.

Loren se laissa aller un peu plus contre moi, posant sa tête sur mon épaule gauche, fermant les yeux. Le petit papillon tatoué sur son épaule droite émergeait à peine de la mousse. Je n'allais pas lui résister longtemps. Ce n'était pas mon araignée qui avait pris ce joli papillon dans sa toile, mais lui, de son vol léger et de sa beauté, qui me faisait prisonnier.

Mes lèvres se posèrent près d'une des ailes, puis remontèrent jusqu'à l'oreille de Loren. Mes mains quittèrent son ventre pour s'emparer de ses seins, les caressant tendrement. Comme ils étaient doux sous mes paumes, comme ils étaient réactifs sous mes doigts. Elle bougea légèrement, étirant ses jambes le long des miennes. Puisque ça avait l'air de lui plaire, je continuai jusqu'à ce qu'elle laisse échapper un premier soupir. Hum... Cette nuit était vraiment prometteuse.

Elle se tourna finalement pour se mettre face à moi, se dressant fièrement comme une naïade sortie des eaux. Les mains posées sur mes épaules, elle se pencha pour m'embrasser. J'avais envie de profiter d'elle, mais aussi qu'elle profite de moi. Cela ne déplaisait pas au fauve d'être, de temps à autre, la proie de sa proie. Surtout quand la proie en question était aussi belle et sexy.

Il y avait quand même quelques précautions à prendre, surtout que la coquine se mettait à onduler sur mes cuisses, à bien me chauffer. A bout de bras, je la soulevai un peu ce qui lui arracha un petit cri, mais sans m'arrêter à ses protestations, je nous sortis de la baignoire, attrapai rapidement une grande serviette que je jetai au sol, y étendis Loren et je repris le contrôle de la situation. Je m'étais montré prévoyant, en quittant la chambre au début de l'après-midi : j'avais posé des sachets de capotes un peu partout et notamment dans la salle de bain. Pas question de se faire avoir à nouveau comme l'autre fois. J'étais encore plus vigilant maintenant. Pas tant que Loren me ferait un petit dans le dos, ça n'avait pas été le cas pour April et ça ne le serait pas à l'avenir. Mais bon, on n'était jamais trop prévoyant.

Les yeux fermés, elle était belle comme une sirène alanguie, déjà toute attente. Dans la loge, nous avions été vite, très vite. Poussés par le désir, l'adrénaline, le besoin irrépressible d'être unis. Là, je voulais qu'elle savoure et moi aussi. Le bain n'était qu'un avant-goût.

Je repris mes caresses, d'abord sur son ventre, ses hanches. Ma bouche s'attarda sur sa poitrine, pour en boire toutes les gouttes d'eau qui s'y trouvaient encore. J'en profitai pour savourer ses petits seins délicieux, les lécher, les sucer. L'effet ne se fit pas attendre et Loren se cambra légèrement sous moi, écartant un peu les jambes. Ma main se glissa aussitôt entre ses cuisses, fouillant sa toison, frôlant ses lèvres humides de désir. J'avais envie de la parcourir entièrement, de la retrouver totalement. Et de goûter, encore et encore, à sa peau, à ses trésors. Y compris et surtout le plus secret. Sa moiteur commença à ruisseler sur mes doigts, son corps de couvrait de sueur, ses plaintes se faisaient plus fortes, plus nettes. Je ne résistai pas longtemps et plongeai vers son antre brûlant. Grand dieu ! Etait-il possible de trouver ailleurs pareille douceur, pareil parfum ? Non, vraiment non.

Alors que je la dégustais, elle glissa ses doigts dans mes cheveux, sur ma nuque, m'arrachant une plainte de plaisir. Elle savait bien, la coquine, ce qui me mettait en émoi. Mais je ne voulais pas m'avouer vaincu si vite. Je m'attardai encore sur son bouton délicat, sur ses chairs exquises. Je voulais la faire partir vers l'extase, avec beaucoup plus de tendresse que dans la loge.

- Snoog... gémit-elle. Viens... Je t'en prie... Viens...

Hum... J'adorais l'entendre ainsi, me supplier de lui donner le coup de grâce.

Elle me voulait. Et moi, je voulais lui donner du plaisir, d'abord. Mais ses doigts s'attardaient sur ma nuque, mais ses jambes s'enroulaient autour de mon torse et je compris que la victoire ne serait pas si aisée. J'abandonnai alors presque à regrets le secret de ses cuisses, tout en prenant bien mon temps pour remonter sur son ventre, embrasser encore chacun de ses seins, sa gorge offerte, alors que tout son corps ne demandait que le mien. Quand je vins en elle, elle poussa une longue plainte de soulagement, rouvrit les yeux et son regard se planta dans le mien. J'embrassai ses lèvres, aussi douces et savoureuses que celles que je venais de déguster. Nos corps se collaient l'un à l'autre, nos chairs s'unissaient, nos souffles se mêlaient dans une harmonie vertigineuse. Aucune autre fille ne me mettait à feu et à sang comme elle. Aucune ne me donnait ce sentiment d'osmose totale. Elle était mienne et j'étais à elle.

Ma Loren.

**

- Tu vas me rendre folle, soupira-t-elle contre mon épaule, alors qu'elle reprenait tout juste pied.

- C'est toi qui me rends fou, fis-je mi-amusé, mi-sérieux.

J'étais encore couché sur elle, la recouvrant de mon corps. J'adorais ça. La sentir ainsi tellement proche de moi. J'avais dit la vérité : elle me rendait vraiment dingue. Je déposai quelques baisers légers sur ses paupières, son front, le bout de son nez. Elle sourit et ce fut le tour de ses lèvres.

Puis je roulai sur le côté et elle vint se blottir contre moi, m'entourant de son bras. Nous restâmes un moment ainsi, sa main caressant doucement mon torse. Elle devait adorer mes muscles, vu comment elle les soulignait de ses doigts. Je levai le bras gauche un instant, pour passer ma main dans mes cheveux et repousser quelques mèches. Elle se redressa alors, surprise, et me dit :

- Qu'as-tu fait, là ?

Je la regardai, amusé. Elle en avait mis du temps à remarquer... Enfin, il fallait bien reconnaître que dans la loge, elle n'avait pas pu et dans le bain, avec la mousse... Et comme j'avais surtout les bras dans l'eau...

- Un nouveau tatouage, répondis-je. Je kiffais beaucoup celui de Jenna, avec les prénoms de Lynn et de Thilia. Alors, j'ai fait un peu pareil.

Elle se pencha un peu plus au-dessus de moi, pour mieux regarder l'intérieur de mon biceps. C'était en Allemagne que j'avais fait faire ce tatouage, à Berlin. J'en avais marre d'être loin d'elles, elles me manquaient, la louloute et elle. Regarder leurs photos sur mon téléphone n'était pas suffisant, appeler Loren, leur parler non plus. Alors, j'avais choisi ce tatouage pour l'intérieur de mon bras. Les deux prénoms étaient écrits l'un au-dessus de l'autre. Les majuscules étaient très stylisées, surtout le A, d'ailleurs. Je le trouvais vraiment réussi. Et entre les deux, il y avait le signe & stylisé lui aussi. La pointe haute du & rejoignait le "n" de Loren, et la pointe basse remplaçait le point du "i" d'April. Le "o" de Loren avait la forme d'un cœur, pour rappeler la dédicace que je lui avais faite. Puis, pour relier leurs prénoms, faisant le tour de mon bras et allant du haut du "L" de Loren à la fin du "l" d'April, c'était comme des petits maillons de chaîne, un peu comme un bracelet. J'étais enchaîné à elles, pas la peine de m'inventer des bobards.

Loren resta un moment à regarder le tatouage, tournant mon bras pour le voir dans son ensemble, comme pour bien mesurer qu'elle ne rêvait pas. Puis elle me fixa, elle avait des larmes au bord des cils. J'attrapai son visage et le rapprochai de moi, puis je l'embrassai profondément. Elle frissonna contre moi. Hum, il était temps de la ramener dans la chambre, dans le lit. Ce serait plus confortable qu'une serviette, même moelleuse, posée à la va-vite sur le sol carrelé d'une salle de bain. Je me redressai souplement et l'aidai à se relever, puis je la serrai aussitôt contre moi. J'avais envie d'elle, encore, de la sentir contre moi, de coller mon corps à son corps, ma peau à sa peau, de me perdre en elle. De goûter tous ses parfums, d'explorer toutes ses courbes. Mais là, elle avait aussi besoin d'être réchauffée. Et réconfortée. Mon tatouage semblait lui avoir causé tout un choc.

- Viens, dis-je.

Et je l'entraînai vers la chambre. Puis je tirai vivement les draps du lit et elle s'y glissa avec volupté. Je m'étendis contre elle et repris mes caresses, mes baisers. Ses plaintes réveillèrent mes ardeurs et je lui refis l'amour encore une fois avant que la fatigue n'ait définitivement raison de nous.

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