Chapitre 44

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En me réveillant, je sentis les doigts d’Océane se déplacer sur mon bras et elle déposa un baisé dans mon cou. Je restais là à savourer, mais je dus intervenir rapidement.


— N’arrête pas, Océ, s’il te plaît.

— Tu aimes quand je fais ça ? Demanda-t-elle en reprenant.

— Oui. J’aimerais qu’on n’ait jamais besoin de sortir de ce lit. Je ne veux plus jamais quitter tes bras.

— Tu as de la chance qu’on soit fiancée alors, rigola-t-elle.

— Ça, pour avoir de la chance, j’en ai. Surtout après tout ce que la vie a fait pour nous séparer.

— C’est vrai. Reste au lit, je vais te préparer ton petit déjeuner.

— Oh non ! Reste avec moi.

— Ne fais pas l’enfant, voyons. Nous avons désormais toute notre vie pour nous aimer.

— Justement, la vie est bien trop courte et bien trop fragile.

— Alors, viens avec moi dans la cuisine, proposa-t-elle.

— Non.

— Va falloir faire un choix, mon cœur, termina-t-elle en m’embrassant avant de quitter la chambre.


N’ayant absolument pas envie de me lever, je me recouchais et remontais la couverture aussi haut que je le pus. Océane arriva une dizaine de minutes plus tard et se mit à rire quand elle me vit emmitouflé. Elle me tandis ma tasse de thé ainsi qu’une corbeille de fruits. Comme nous nous étions réveillés tôt, nous avions plus de deux heures pour nous préparer à rentrer.


Avant de rentrer au château, je retournais voir Maria une dernière fois pour lui demander si elle voulait venir avec nous. Mais elle préparer rester à Kelnya pour s’occuper des habitants. Elle faisait ça depuis maintenant vingt ans et c’était toute sa vie. Dans l’avion, je m’endormis aussi vite que si j’étais fatiguée. En même temps, rencontrer un membre de sa famille et découvrir de nouveaux horizons, c’était épuisant. À mon réveil, nous étions déjà devant les portes du château.


— On est arrivée ? Demandais-je encore dans le brouillard.

— Oui, mon amour. Tu as dormi pendant tout le trajet.

— Tu n’aurais pas ajouté quelque chose dans mon thé par hasard ? rigolais-je

— Non. Tu étais simplement épuisée.

— Merci de m’avoir laissé dormir en tout cas.

— C’est normal, vu tout ce que tu vas devoir faire aujourd’hui. Annoncé que tu as retrouvé ta grand-mère, annoncé nos fiançailles et du coup notre mariage.

— Tu ne m’aides pas là, rigolais-je.


Pendant une fraction de seconde, j’hésitais à poser la question la plus importante. Nous avions déjà vaguement parlé, c’était vrai, mais maintenant que nous étions fiancées, je devais être sûr de son choix, de sa réponse, pour le bien de l’Empire et de notre mariage.


— Qu’est-ce qui te tracasse, Elena ? m’interrogea alors Océane.

— On en a déjà discuté, mais, est-ce que tu voudrais régner avec moi ?

— Bien sûr que je veux régner avec toi. Je te l’ai dit, à partir de maintenant on fait tout ensemble. Et ça te soulagera de certaines tâches.

— Merci, l’embrassais-je en sortant de la voiture.


Même si Emma était venue avec nous à Kelnya, je n’avais que très peu parler avec elle, préférence profiter de ce temps pour être avec Océane. Mon rapprochement avec Océane s’était encore plus accentué après sa demande en mariage. À peine sortie de la voiture, elle en profita pour me harceler de question.


— Alors, tu en as pensé quoi de cette demande en mariage ?

— Franchement, c’était la meilleure façon possible. Les habitants de Kelnya ont toujours vécu dans la peur de ma mère et ils peuvent voir que leur nouvelle Impératrice allait réellement changer les choses. À commencer par mon mariage avec Océane.

— C’est génial alors.


En entrant dans le château, je fus l’objet de rumeurs. Tous les gardes et domestiques se retournaient sur mon passage en chuchotant. Ils avaient dû apprendre la demande en mariage d’Océane, mais par quel moyen ? Emma n’avait rien pu leur dire puisqu’elle était avec nous. Les caméras des télévisions étaient déjà là alors que je ne les avais même pas encore contactés. Dans ma chambre, je troquais ma robe pour une robe rouge à dentelle longue jusqu’aux chevilles avec des manches longues. Emma me fit une coiffure complexe tandis qu’Océane se coiffait elle-même en me couvant du regard.


— Tu ne serais pas à l’origine de toute cette agitation par hasard ? demandais-je finalement à Océane.

— Qui a dit que c’était moi ?

— Si ce n’est pas toi, qui est-ce alors ?

— Je n’ai pas dit que ce n’était pas moi, enchaîna-t-elle mystérieuse.

— Je vois, terminais-je par un sourire.


Océane et Emma partirent les premières et je les rejoignis dans la grande salle une dizaine de minutes plus tard. Quand j’entrais, le silence se fit en une seconde à peine, des dizaines de caméras étaient présentes, de nombreux nobles que j’avais déjà rencontrés ainsi que des villageois étaient présents. Au bout de chaque rangée, un garde était posté, dans son uniforme et aussi droit que l’exige le protocole de leur fonction. Je remarquais aussi les lumières rouges des caméras, nous étions donc en direct. Quand je passais à côté d’Océane au bout de la pièce, je perçus son sourire, vis ses yeux qui étincelait, mais ne fit rien. Je gardais la tête haute, marchant lentement jusqu’au trône avant de me tourner vers les Eryenniens pour qu’ils puissent s’asseoir.


— Bonjour à tous, commençais-je nerveuse à l’idée de ne pas savoir ce qu’il se passait. Je ne sais pour quelle raison vous êtes tous réunis ici aujourd’hui, mais je vais profiter de cette occasion pour faire plusieurs annonces. Comme vous le savez tous, je suis enceinte de plus de cinq et pour le moment, tout se passe bien. Avec une personne très importante, nous avons décidé de les élever ensemble, malgré ce qu’il s’est passé avec Marc.


Ils applaudirent tous, conscients de l’effort que j’avais dû faire pour accepter ses enfants. J’avais vécu une période difficile avec Marc et la plupart m’avaient soutenue, en particulier ma famille.


— Je voudrais ensuite vous informer que j’ai retrouvé ma grand-mère Maria, exilée par ma mère, repris-je. Son accueil au sein de son village a été incroyable, pour moi comme pour… ne gâchons pas la suite, rigolais-je suivie par les habitants présents. Elle n’a pas souhaité revenir à la capitale, sa vie était désormais dans ce village isolé. Mais là nouvelle que vous attendez sûrement tous n’est pas l’une des deux que je viens de dire. Peu de temps après avoir accédé au trône, j’ai rencontré une femme incroyable, magnifique qui n’a peur de rien, ici même au sein du château. On ne peut pas dire que la situation était idéale à une rencontre amoureuse, mais oui je suis tombé sous son charme à l’instant où je l’ai vue. Ne connaissant pas alors ce que voulait dire aimé, il m’a fallu les conseils d’amies, comme Emma, pour reconnaître ce qu’il se passait en moi. La vie nous a toujours séparées, elle étant déjà en couple puis un accident et enfin se mariage que je préférerais oublier. Bref, malgré toutes ces tentatives pour nous séparer, nous avons tenu bon et sommes aujourd’hui réunis. Si tu veux bien venir à mes côtés, dis-je en regardant Océane, c’est à mon tour de te dire en public, devant l’Empire entier à quel point je t’aime et à quel point je suis heureuse de devenir ta femme. Car oui, Océane et moi allons nous marier. Certains la connaissent comme membre de la Rébellion qui m’a placée sur le trône, d’autre l’on connut comme étant la chef de leur village. Mais moi je l’ai connue comme étant une femme forte, prête à tout pour ce en quoi elle croit. Et à partir d’aujourd’hui, tous ensemble, nous allons la connaître en tant qu’Impératrice, à mes côtés. Ici, elle a vu mourir ses parents, elle a dû arrêter le karaté pour s’occuper de son frère, elle s’est fait torturer par ma propre mère, quelle ironie. Avec tout ce que tu as fait pour moi, Océane, je n’en suis que fière de partager désormais ma vie avec toi. Je ne saurais exprimer cette joie tellement je n’en ai pas les mots.


— Je t’aime aussi plus que tout au monde, Elena, termina-t-elle en m’embrassant tandis que tout le monde applaudissait.


On restait de longues secondes à s’embrasser comme s’il n’y avait plus rien ni plus personne autour de nous. Puis, elle s’agenouilla devant moi suivie par tous les habitants. Alors que le silence tombait, elle se releva, pris mes mains dans les siennes et parla à son tour.


— Majesté, commença-t-elle, si nous sommes tous réunis aujourd’hui ce n’est pas uniquement pour entendre tes annonces, mais bien pour autre chose. Cela fait plus d’un an qu’on se connaît et à cause d’un malheureux et tragique accident je n’ai pas assisté à ton anniversaire, à ton premier anniversaire en tant qu’Impératrice. Ni même à ton deuxième à cause de Marc. Mais aujourd’hui, cela va changer, car avec tous les villages et les nobles présents ici nous t’avons organisé la plus belle fête d’anniversaire qui soit, pour que tu n’oublies jamais le jour où tu as fêté tes 21 ans. C’est vrai que cette fête a lieu avec du retard, mais on voulait quand même que tu puisses passer une seule journée en tant que jeune femme, sans responsabilités et heureuse pour oublier tout ce qu’il s’était passé. Joyeux anniversaire, mon amour.


Océane attrapa alors ma main et me conduisit jusqu’à une voiture qui se mit en route pour le village. Quand on arriva, je fus surprise de voir des centaines de tables sur la grande place, entourant un grand espace. L’une des tables attira mon attention, elle était à l’écart, visible de tous. Une nappe blanche brodée de fils d’or la recouvrait. Cependant, Océane me tira à une autre table où des dizaines de cadeaux étaient empilés.


— Comment tu as su que c’était passé ? Ne pus-je m’empêcher de demander. Je ne te l’ai jamais dit.

— Tout le monde m’a aidé à préparer la fête, mais je connaissais la date de ton anniversaire avant même qu’on se rencontre. Tu étais la princesse de l’Empire après tout.

— Je vois.

— Tous ses cadeaux sont pour toi, je revins dans un instant.


Je vis Océane rejoindre son frère et me mise à ouvrir les cadeaux sous les acclamations incitant des villageois. Tous les cadeaux avaient une valeur sentimentale, ce qui rendait la scène encore plus incroyable. Il s’agissait surtout des statuettes en bois finement sculpter, de légères robes fabriquées par les propres mains des villageoises, des écussons de l’Empire brodés afin d’être ajoutés aux tenues des gardes, des petits sacs de thé et infusions, des bougies parfumées, des savons de parfum et couleur différents et plein d’autres.


Mais ce qui a retenu plus particulièrement mon attention fut une magnifique robe de mariée blanche en satin où se déployait tout autour un long fils d’or et d’argent, des dizaines de morceaux de dentelles parsemaient la robe des épaules aux jupons, des fleurs rose pâle avaient aussi été brodées ainsi qu’un long fil de laine rose pâle parcourait tout le dos de la robe. Je restais un moment à la regarder, ne sachant comment réagir ni quoi dire. Toutes les villageoises qui étaient restées attendirent en silence et en retenant leur souffle que je dise quelque chose. Je les regardais, mais les mots s’étranglèrent dans ma gorge et ne purent retenir mes larmes.


— Océane nous a demandé de la confectionner il y a deux mois. Toutes les femmes du village ont participé à sa fabrication. Ne vous inquiétez pas, elle n’a pas vu à quoi elle ressemblait, ça porte malheur si la mariée voit la robe avant le mariage, expliqua l’une des femmes.

— Elle est… merci. C’est le plus beau cadeau. Mais elle a dû vous coûter cher.

— Le prix ne compte pas après tout ce que vous avez fait pour nous, Votre Majesté. Vous voir ainsi… ému est la plus belle récompense. Vous serez magnifique avec le jour de votre mariage.

— Je vous ferais honneur, je vous le promets.

— C’est vous qui nous ferez honneur en la portant, Majesté.


Je rangeais la robe dans le sac où elle était juste à temps, car Océane revenait déjà. Quand elle vit les larmes qui coulaient le long de joue, elle s’approcha pour m’embrasser.


— Toi, tu as dû voir la robe de mariage que j’ai commandée. Elle doit être exceptionnelle pour que tu sois ainsi ému. Je ne t’ai jamais vue ainsi.

— Tu n’imagines pas à quel point elle est magnifique. Mais tu devras attendre le mariage pour la voir.

— Je patienterais. Le repas va être servi, tu viens. Notre table est là-bas.

— J’arrive.


Je regardais Océane partir avant de remercier une par une toutes les femmes. Elles rougirent presque toutes d’avoir eu un contact physique avec moi. En effet, ce n’était pas dans les habitudes des rois et reines de remercier leurs sujets en les embrassant directement. Mais j’avais découvert cette coutume lors du tournoi de Karaté. Je rejoignis ensuite Océane à la table et on me servit un verre d’un succulent jus de pomme, que je n’avais d’ailleurs jamais goutté, ainsi qu’une assiette de charcuterie. Quant à Océane, on lui servit un verre de champagne.


— Dit-moi, tu avais déjà bu du jus de pomme ? la questionnais-je.

— Oui. Mon père avait un verger avant que ta mère ne le détruise et l’enferme. Depuis que je suis née, j’en bois. Tu es d’ailleurs en train de boire l’une de ses meilleures et dernières récoltes. Tu aimes ?

— Si j’aime ? J’adore Océane, j’adore.

— Tu m’en vois ravi. Mon père aussi aurait été ravi que l’Impératrice aime son jus.

— J’aurais aimé connaître tes parents. Autrement qu’à travers des photos ou des vidéos. J’ai bien vu le jour où je t’ai annoncé leur mort à quel point tu les aimais.

— La vie est faite ainsi, Elena. Mais je suis sûr qu’ils t’auraient appréciée et acceptée comme leur fille dès votre première rencontre. N’est-ce pas pour ça que je suis tombée amoureuse de toi ?

— Tu as raison. Et encore merci pour tout cela.

— Je n’y suis pour rien. Je n’ai fait que les mettre au courant de ce que je voulais faire et t’ai ensuite emmené ici.

— Je t’aime Océane, tu le sais ?

— Oh oui je le sais. Moi aussi je t’aime. Ton père m’a fait parvenir un cadeau pour toi.

— Vraiment ?

— Oui, il y avait une note explicative avec que j’ai apprise pour toi.


Dit-elle en me tendant une petite boite. C’était un joli pendentif en argent où étaient gravées d’un côté deux mains enlacées entourées d’un rosier et de l’autre le nom Stinley.


— Il est magnifique, enchaînai-je.

— Ce pendentif est dans ta famille depuis plusieurs générations. Comme tu as pu l’entendre lors de ton mariage avec Marc, au début, le royaume n’existait pas et était seulement composé de plusieurs petits villages de fermier, chasseur, cueilleur et même de village nomade. Un jour tous ses villages sont entrés en guerre pour une raison que nous ignorons aujourd’hui, mais un seul homme, un grand chevalier a réussi à calmer les pulsions belliqueuses des villageois. C’est ainsi que tous les villages ont conclu une alliance et se sont regroupés pour former le royaume.

— Qui était-il ? Demandais-je en ne cessant de fixer le pendentif.

— Ce grand chevalier était ton ancêtre. Quelques années plus tard, il a secouru une jeune femme que des marchands voulaient vendre en esclavage. Une histoire d’amour est née entre eux et le jour de leur mariage, il a fait fondre ce pendentif pour lui offrir. Les deux mains représentent l’entraide et le rosier, la puissance de cette union. Si ton nom est inscrit sur le pendentif, c’est parce que c’était celui de la jeune fille.

— Et se pendentif est transmis à chaque génération depuis leur mariage ?


Ce pendentif était magnifique. Si on ne connaissait pas son histoire, on ne pouvait pas se douter qu’il existait depuis le début de l’Empire d’Eryenne. On ne pouvait imaginer qu’il était si vieux, étant donné son état de conservation incroyable.


— Oui, mais ce n’est pas fini. Tes parents n’ont pas choisi ton prénom par hasard. Elena était le nom de cette jeune fille et tu es née exactement le même jour qu’elle.

— C’est pour ça qu’ils m’ont appelée comme elle ?

— Exactement et c’est ton père qui a choisie. Tu es la descendante de grands hommes et de grandes femmes, Elena et depuis que tu es au pouvoir, tes actes sont aussi grands que les leurs.

— Je ne savais pas tout ça. J’ignorais l’histoire de ma famille et je t’avoue, lors de mon mariage, je n’avais rien écouté.

— Je m’en suis doutée. Si c’est ton père qui te l’envoie, c’est parce qu’il le tient de sa mère, ta grand-mère paternelle. Il est transmis à tous ceux qui montent sur le trône, par naissance. C’est pour ça que tu le tiens de ton père et non de ta mère. Il sera ensuite remis au premier de nos enfants qui montera sur le trône, puis au deuxième s’il y a un changement.

— En moins d’une minute, je viens d’apprendre l’histoire de ma famille et la création de mon royaume. Merci.

— C’est ton père que tu dois remercier, pas moi.


Quand le dessert arriva, les habitants déplacèrent un gros gâteau où des bougies étaient placées au sommet. Je me levais pour aller les souffler tandis qu’Océane se tenait derrière moi, ses bras autour de ma taille et son menton posé sur mon épaule. Quelques minutes plus tard, j’entendis quelqu’un crier en m’appelant et je me retournais juste à temps pour cueillir Estelle dans mes bras.


— Maman n’a pas voulu me laisser venir plus tôt, elle voulait que je fasse la sieste, commença-t-elle triste.

— Et ta maman a eu raison. La soirée va être longue pour une petite fille de ton âge.

— Maintenant je vais rester tout le temps avec toi.

— Je vais être jalouse si tu me voles ma fiancée, enchaîna Océane tandis qu’Estelle se mit à rire après lui avoir tiré la langue.

— Tu veux une part de gâteau ? demandais-je alors à Estelle.

— J’adore les gâteaux !

— Gourmande.


Estelle me regarda alors avec son plus grand sourire. Je croisais ensuite le regard de sa mère et lui fit comprendre silencieusement que je m’occupais d’elle. J’emmenais Estelle manger sa part de gâteau avec moi et quand elle eut fini, elle me tandis une enveloppe. En l’ouvrant, je fus subjuguée par le dessin que je voyais. C’était mon portrait, fait dans les moindres détails, un dessin digne des plus grands artistes.


— C’est toi qui as fait ça ? lui demandais-je intriguée.

— Oui, toute seule, répondit-elle fièrement.

— Whao, tu as un talent fou. Même moi je ne dessine pas aussi bien. Je le mettrais dans ma chambre promise, terminais-je en déposant un baisé sur son front.


Je passais le reste de l’après-midi à rire avec les villageois, à jouer aux billes avec les enfants, avec Estelle qui me suivait partout. J’étais certes leur Impératrice, mais en ce jour magnifique, ils me traitaient comme une jeune fille de vingt et un ans. On rentra au château au coucher du soleil, épuisées, mais heureuses.


— Tu as passé une bonne journée ? Me questionna Océane tandis qu’elle se changeait.

— Une très bonne journée, c’était incroyable. Merci mon amour, répondis-je en venant l’embrasser dans le cou

— Pas la peine de me remercier, c’est normal. L’anniversaire d’une Impératrice doit être inoubliable et puis tu dois profiter de ta jeunesse. Nous ne serons bientôt plus seules, ajouta-t-elle en caressant mon ventre.

— Tu as raison. Gouverner un royaume c’est épuisant et cette journée m’a fait un bien fou. Surtout après ce qu’il s’est passé ses derniers mois !

— Et puis maintenant que nous sommes enfin réunis, les journées ne seront plus les mêmes et…

— Nous pouvons enfin être heureuses.

— Je suis bien d’accord.


Océane passa ses mains dans mes cheveux en m’embrassant avant de les laisser glisser dans mon dos. J’étais épuisée, mais je retrouvais toutes mes forces dans ses bras. J’étais une femme comblée et je ne l’avais jamais été auparavant.

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