Problème n°3

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Lundi 25 Mars : 7 heures

Dans une petite voiture blanche aux rayures noires presque effacées, Marie était assise au centre des sièges arrières, et à chaque côté se trouvait ses deux frères, qui ne pouvaient s'empêcher de la regarder à cause de ses vêtements et de sa déclaration de la veille. Un pantalon ample attaché avec un ruban noir, et un T-shirt léger caché sous un long manteau de soie, si étrange quand ils repensaient à la façon dont elle s'habillait quand elle était toute petite. Ils n'avaient pas encore remarqué que leur soeur n'a jamais été celle qu'ils connaissaient, et durant le long trajet, Marie était plongé dans son téléphone, à regarder des voitures et leur moteur qui ronflaient. Un silence pesant était présent dans la voiture, leur mère était intrigué par ce "Duel", alors que leur père était terrifié, après avoir connu la brutalité de ces "duels", ne serait-ce qu'une fois dans sa vie d'adolescent avant sa rencontre avec sa femme.

Leur grand-père voulait qu'ils se rejoignent à la maison principale en famille, et qu'il prenne le bus pour parvenir à la maison, par ses propres moyens. Chris ne comprenait pas son grand-père et a demandé à son père :

  • Pourquoi Grand-père a-t-il voulu prendre le bus, à la place de la voiture ?

Arnold ne savait pas, autant que Rubis, bien qu'il soit son fils, il n'a jamais su ce qu'il se tramait dans la tête de son propre père. Marie savait, mais refusait de parler. Elle ne les écoutait, elle était présente, sans vraiment l'être, elle ne parlait pas, et même ses frères pouvaient à peine entendre sa respiration.

La voiture s'est arrêtée devant un grande maison traditionnelle, construit avec des briques rouges toutes uniformes et propres. Le large jardin, rempli d'arbuste et d'une myriade de fleurs soignés placé dans des parterres visibles, était d'une splendeur sans pareille. Il était sous la responsabilité de Georges, il prenait toujours du plaisir à les entretenir, et à les embellir. Contrairement à ce que les autres pouvaient penser à cause de son caractère et son apparence, Georges était très écologique. Il utilisait très rarement les transports en commun, et au dessus de tout ces "engins", il préférait marcher.

La voiture à l'arrêt, juste en face du grand portail de fer aux barreaux épais et étroits, Arnold demandait l'autorisation de pénétrer. Chaque individu devait bénéficier d'une autorisation des deux gardes situés aux extrémités du portail afin de pouvoir pénétrer. Ils étaient simple à repérer, toujours habillé du même habit, un simple costume noir luisant.

  • Vous êtes inapte à entrer. Annoncèrent-il d'un ton monotone

Arnold est né dans cette maison, et jamais il n'a été refusé par les gardes de sécurité. Ils ont soudainement remarqué Marie à travers la vitre ouverte du conducteur, ils ont saisit énergiquement le micro, sous forme de stylo à bille noir, et l'un des garde a déclaré :

  • Madame Marie est de retour. Portail, je répète. Madame Marie est de retour.

La jeune fille mentionnée n'écoutait pas les gardes, plongée dans son téléphone éteint où seule la musique retentissait dans ses oreilles. Arnold s'est tourné vers sa tendre fille, toute souriante avec les yeux rivés sur son téléphone noire. Le grand portail gris anthracite s'ouvrit, accompagné des grincements du métal contre le sol de bitume, et la voiture continuait d'avancer jusqu'au parking destiné aux invités.

ils descendaient tous, se rapprochant de la porte d’entrée de ce grand manoir, la porte s’ouvrit sur Georges, à côté d’une fille à la forte poitrine, en costume noir et blanc. Un bustier Noir en cuir sur sa chemise blanche qui cachait des dagues aiguisées.

Tous les gardes de la maison sont sortis à l’extérieur, et se sont mis en fil à chaque extrémité du grand chemin de bitume rejoignant la porte d’entrée au grand portail. Ils se sont inclinés, ils faisaient leur révérance envers quelqu’un. Mais à qui ?

Au départ, Arnold pensait que ça lui était dédié, après toutes ces années loin de la maison. Cependant, quand Marie s’est rapprochée de son grand-père, ils ont tous souris et ont crié avec fierté :

  • Bienvenu à la maison, Madame Marie. Espérons que vous passerez une merveilleuse journée !

Marie enlevait ses écouteurs et les rangeait dans son sac, elle levait légèrement la tête et leur souriait. Depuis ces dix ans, elle n'était pas retournée dans cette maison, qui lui était plus familière que l'appartement dans lequel elle vivait avec sa mère. La nostalgie et la joie se lisait sur son visage, elle a soulevé sa main, paume ouverte, et les a salué énergiquement.

Rubis saisit l’épaule de sa fille et lui a hurlé au visage de lui expliquer ce qui se tramait, elle était perdue. Sa mère n'acceptait pas que sa fille ait une place plus importante qu'elle dans la famille, et qu'elle soit inférieure à elle. En vérité, Rubis était une adulte avec un fort sentiment d'infériorité vis à vis de sa fille, à cause de son sourire qui ne disparaissait pas. La jeune fille la regarda dans les yeux, dans cette maison, elle n’avait plus l’obligation de l’écouter, et d’un sourire niais, sur le visage, elle lui a demandé de se préparer sérieusement. Un frisson a parcouru le dos de la femme excentrique, elle commençait déjà à regretter son choix de venir ici. Marie entrait dans le manoir en retirant la main de sa mère de son épaule, et déclarant d’une voix puissante :

  • Mes chères, préparons le châtiment de la pécheresse, Rubis Vertraugen.

C’est un amusement pour elle de parler comme une prêtresse de dieu, d’un accent humble et soutenue. Mais chaque résident de la maison savait ce qu’impliquait ces mots, et ce qui devait se préparer. Une phrase de la jeun fille, un rire d’elle, juste l’entendre les remplissait de joie, ils ne voulaient plus jamais voir sur son visage des larmes, et une expression de douleur.

Un grand sourire sur son beau visage ravirent chaque garde, qui se sont mis en marche pour créer une arène spéciale pour le « duel ». Ils avaient prévu d’utiliser le gymnase de la famille McGarden, tout proche de la maison traditionnelle, et d'y convier tous les membres de la famille Hamilton. Les invitations envoyée ont réjoui une dizaine de cousins, cousines, ainsi que leur parents.

Mardi 26 Mars : 11 heures.

Marie était dans le salon à regarder des magazines de mode, assis sur une chaise longue sous les rayons du soleil, et à côté d'elle, une tasse de thé au citron. Annie, son garde du corps personnel, la femme qui était aux côtés de son grand père la veille, elle coiffait les cheveux de sa jeune demoiselle avec un sourire béat sur les lévres. Une crème apaisante aux herbes avait été appliqué sur tout son corps pour soigner les blessures éparpillés sur son corps.

Arnold cherchait dans tout le manoir sa fille pour avoir des explications, ils étaient traité froidement, mais sa fille était considérée comme une princesse dans cet endroit. Il la vit dans le salon et s'assit sur une chaise de bois, juste en face d'elle.

Renonce à ce duel. Tu ne connais pas la brutalité de ces duels. Ordonnait son père, avec insistance.

Marie relevait la tête de son magasine et regardait son père, puis est retourné lire son magasine, elle agissait avec arrogance aux yeux de son paternel. Elle voulait juste ignorer ce qu'il disait, elle connaissait très bien la brutalité de ces duels, elle les connaissait même trop bien. Il s'est énervé, contre l'attitude de sa fille, il persistait à lui ordonner d'abandonner.

"Ce duel est beaucoup trop dangereux"

La jeune fille a fermé son magasine et l'a posé sur la table basse, près de son thé. Elle a regardé son père droit dans les yeux et lui cracha son avis en pleine figure :

  • Père, je vous avais dit que Mère était dangereuse, m'avez-vous écouté ? Demandait Marie, d'une voix monotone et froide, puis elle vit son père détourner son regard. Vous avez votre réponse...
  • Ce n'est pas la même chose, Marie ! Criait Arnold en frappant la table de son poing.
  • En effet. Ce n'est pas la même chose, parce que vous n'avez rien fait. Vous avez niez l'évidence, et avez assumé que j'étais en tort. Souriait Marie, son index dirigé vers son père. Etiez vous heureux, quand je n'étais pas là ?
  • Marie ?
  • Ce n'est rien. Répondit Marie,

Rubis entrait dans la pièce, et criait sur sa fille de lui montrer un minimum de respect, autant à elle-même qu'à son mari. Annie finissait de coiffer les cheveux de sa protégée, ignorant les grondements de cette femme puérile, elle écoutait seulement Marie. Elle avait toujours une cigarette au bec, une fine cigarette au gout menthe, pour ne pas déranger l'odorat de la jeune fille.

Le téléphone de Marie vibrait et un message la surprit, les réponses aux invitations ont été reçu avec approbation pour tous, et le jour du duel a été mis à jour. ce soir, à 20 heures 30, Rubis Vertraugen et Marie Hamilton allaient se battre au grand gymnase McGarden. Marie s'est levée élégament et a baissé sa longue robe blanche ample, elle avait un grand sourire aux lèvres.

  • Réjouissons nous, le duel commencera ce soir, à 20 heures 30 ! Préparons nous munitieusement, adultes hypocrites ! S'extasiait Marie d'un sourire heureux.

La bonne humeur de Marie irritait sa mère, qui, en réfléchissant plus sérieusement, pensait que le soi-disant "duel" ne devait pas être aussi terrifiant. Elle était bien loin de la vérité. Dans le couloir qui rejoignait le salon à sa chambre, elle sentit sa gorge s'irriter et son esprit s'absenter petit à petit. Elle se réfugiait dans sa chambre et s'est mise à tousser, elle avait la sensation de ses poumons pouvaient s'arracher. Contrairement aux apparences, Marie avait une santé fragile, qu'elle cachait à son père, sa mère et ses frères. Ou plutôt, pourrait-on dire qu'ils n'ont jamais prêté attention à Marie, pour s'en aperçevoir.

Sa chambre était complètement noire, remplie d'une centaine de livres, de tous genre, avec une grande fenêtre qui rejoignait une véranda recouvert d'un dome de verre. Mis à part sa grande bibliothèque, les murs étaient recouvert de photos d'elle-même avec les gardes, avec Annie, ou encore avec ses cousins et cousines. A l'intérieur de la véranda était l'espace entraînement de Marie, où elle s'entraînait avec des poids, et améliorait son endurance.

Elle s'est allongé sur son lit douillet, après avoir pris ses médicaments, elle voulait se reposer pour être en forme pour le duel. Sa faible santé ne l'a jamais dérangé, elle a toujours vécu ainsi, supportant les symptômes par elle-même, grâce à Annie et son grand-père. Plus gentille que quiconque, Annie voulait toujours le bien de Marie, elle serait prête à tout faire pour elle, même à mourir. Sa fidélité était parfois étouffante, suffoquante pour son entourage, parce que Marie était la seule personne en qui elle pouvait croire.

La jeune fille, endormie dans sa chambre ne voyait que des visages froids, et ressentait tous les coups que sa mère lui avait porté jusqu'à maintenant, ce n'était que des cauchemars qu'elle voulait éliminer. Elle n'arrivait pas à dormir tout en sachant que sa mère était dans la même maison qu'elle. Elle ouvrait les yeux, et a changé de vêtements, elle a abandonné ses belles robes et a préféré ses leggings de sport et ses longs pulls anti-transpirant. Le gros pansement sur le visage enlevé, elle se préparait enfin pour le "duel", elle se dirigeait vers le garage. Arnold et Rubis l'ont suivi en voyant son visage sérieux, si différent de ce qu'ils connaissaient, et l'ont vu devant le grand garage du manoir. Deux gardes ouvraient le fameux garage et ont sorti une moto élégante complètement noire, lustré soigneusement.

  • Marie ! Intervint Rubis, d'un ton maternel. Qu'est-ce que tu fais avec cette moto ?
  • C'est la mienne. Déclarait Marie en montant dessus, tout en mettant son casque sur sa tête.
  • Nous ne le savions pas... marmonnait Arnold, la main devant sa bouche.
  • Si vous saviez tout ce qui me concerne, vous seriez choqués. Répondit Marie froidement.

Le moteur ronflait et ils virent Marie partir à toute vitesse, ses cheveux s'envolaient dans le vent, rayonnant face au soleil brûlant. Elle devait récupérer quelque chose dans sa chambre qui pourrait lui être très utile, elle partait comme le vent, libre et légère.

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