Dans un monde où règne l'incertitude, et la pauvreté, Ellie peut se vanter d'y avoir échappé vers un endroit incroyable, un endroit sans doute irréel aux yeux de certains, mais à ses yeux, tout est parfait. Il y a de cela deux ans, Ellie était alors âgée de dix-sept ans, l'ère de l'amour et des erreurs de l'adolescence, était ce sans doute son envie de s'échapper d'une vie triste, ou tout étaient interdit, qui lui avait fait rencontrer Tommy. C'était quelqu'un de fort et de très robuste, et n'aimait pas qu'on s'approche trop de la belle. À vrai dire, il était violent envers elle, mais les injures qu'il lui portait la faisait bien plus mal. Au fond d'elle, Ellie savait qu'elle ne passerait pas toute sa vie avec lui. Même ses parents n'étaient pas un modèle pour elle. Ellie décida donc de s'échapper, de fuir, alors, elle courut, courut sans s'arrêter et sans savoir où aller. N'est-ce pas là, un moment de folie? Elle s'arrêta net sous la pluie, et cria à plein poumon, tout le poids qu'elle avait sur son cœur sembla s'échapper de sa gorge, toute la tristesse, la colère qu'elle avait dû garder durant toutes ces années, elle avait enfin pu s'en défaire. Dans cet instant de folie, elle se sentait enfin, libre. . .

Elle erra dans les rues durant des semaines, Mike et Jill avaient signalé sa disparition, mais elle ne souhaitait pas, être retrouvé. La rancœur qu'elle avait pour ses parents, c'était dissipé et ne voulait plus ressentir la moindre douleur. "Pauvre mais libre", se répétait elle pour ne pas flancher. Ellie passait ces nuits à dormir sur de vieux cartons, ce n'était pas très confortable, mais cela lui suffisait, trouver un job était sa priorité. Elle continuait d'avancer vers je ne sais où, jusqu'à arrivé à une clairière, plus elle avançait, plus le vent lui soufflait au visage, le soleil chaud sur sa peau refroidit par les intempéries de ces dernières semaines la procurait une sensation de bien-être. Les hautes herbes lui caressaient les mains, c'était comme-ci elle avait été guidée pour arrivé jusqu'ici. Puis, pour enfin avoir trouvé la paix elle se laissa tomber au sol tant le voyage lui avait vidé de ces forces. Mais au loin, Cameron, le propriétaire des terres, l'avait remarqué par ces habits rouge vif, dans un décore emplit de vert, il était difficile de ne pas la remarquer, fusil à la main, il s'en alla à sa rencontre avec prudence, mais plus il avançait, plus il pouvait voir ces traits si parfait, il comprit qu'il avait a faire à une jeune fille qui n'avait pas encore atteint la majorité, il enfila son fusil sur son épaule et porta Ellie jusqu'une chambre , et au moment de la déposer, elle lui souffla,

- Ne les appeler pas, je vous en prie, n'appelez pas la police.

Il resta à son chevet durant toute la nuit, la fièvre au corps lui donnait des sueurs froides et Cameron lui épongeait le front avec une serviette glacé. De ses yeux bleus, il semblait inquiet, un instinct naturel paternel s'était emparé de lui.