Chapitre 143 : Le temps des semailles, quatrième semaine septième jour (Don Artaud)

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Chapitre 143 : Le temps des semailles, quatrième semaine septième jour (Don Artaud)

« Cabinet de travail de l’archiprêtre »

Don Artaud fulmine de colère depuis son lever, les nouvelles qui lui arrivent ont rapidement effacé la bonne humeur de la veille au retour de ses dernières troupes d’hommes d’armes, rappelées pour protéger la citadelle des seigneurs des domaines.

La découverte fortuite de l’arrivée imminente d’un maître guerrier accompagné d’un si grand nombre de disciples, lui ôte tout espoir de sortir gagnant d’un éventuel conflit.

Don Artaud doit maintenant faire contre mauvaise fortune bon cœur en calmant dans un premier temps sa colère, pour réfléchir ensuite sur la situation pour le moins embarrassante dans laquelle il s’est mis.

Plus question de se débarrasser de son prisonnier comme son premier plan le prévoyait et ce déjà pour la simple et bonne raison qu’il ne lui est plus accessible, ce qui d’ailleurs le laisse dans l’incompréhension totale de la façon qu’il s’y est pris pour isoler à ce point le dernier niveau de cachots.

Le haut prélat est pourtant certain qu’aucune magie n’imprègne le jeune maître guerrier et cela pour deux raisons majeures, la première venant de l’anneau qu’il lui a passé lui-même au doigt et la deuxième venant de sa haute fonction au sein du temple de Linn, temple qui honnit la magie autant que l’église.

Reste la seule solution logique, qu’il ait pu d’une façon ou d’une autre ouvrir les grilles des deux geôles pour libérer Wulfoald de l’emprise du second anneau.

Cette seule pensée lui amène des sueurs froides depuis le premier jour où le gardien lui a annoncé qu’il semblait tourner en boucle dans l’escalier, sans jamais en atteindre le dernier palier.

Ils ont tenté tout ce qui était possible de faire pour y parvenir, allant même jusqu’à tenter de percer le sol du niveau supérieur pour recevoir en retour les gravats sur la tête du plafond de leur propre niveau.

Don Artaud s’étonne quand même qu’après tout ce temps de douleurs et de privations, Wulfoald ait encore pu trouver l’énergie suffisante pour avoir mis en œuvre un sort aussi puissant mais surtout de pouvoir l’y maintenir depuis lors.

L’archiprêtre a rameuté depuis, le ban et l’arrière-ban de ses troupes, pour fortifier la citadelle le temps nécessaire à ce que son nouveau plan d’action se réalise, mais c’était sans compter sur l’arrivée dans la matinée des renforts envoyés par le temple pour secourir son jeune maître guerrier.

Il comptait attendre encore quelques semaines avant justement de leur réclamer de l’aide, jugeant alors que le défaut d’eau et de nourriture aurait eu raison de son prisonnier des plus encombrants, dénonçant ensuite les manœuvres d’un vieux magicien détenu par l’église pour faire reconnaître sa bonne foi.

Don Artaud ayant tout organisé depuis pour que dès l’accès aux cellules, celui-ci ne soit plus en état de proférer de quelconques dénégations sur ses accusations.

De toute façon se dit-il, il n’aura certainement pas survécu beaucoup plus longtemps et le haut prélat s’étonne même que ça ait été encore le cas, Wulfoald étant emprisonné par l’église depuis la construction de la citadelle.

L’archiprêtre d’alors voulait garder en vie le dernier des rois dragons dans le seul but d’éviter qu’un autre haut mage encore vivant ne se voie attribuer le titre à sa mort, ce qui était sans doute la chose à faire à cette époque, mais qui à présent n’a plus lieu d’être depuis que l’église a éradiqué l’ancienne race dominante de Penn.

Il s’apprête donc à diligenter un émissaire, pour porter au maître guerrier qui arrivera dans la matinée un courrier écrit de sa main expliquant à sa façon bien particulière mais surtout mensongère, la présence d’un de ses pairs dans les sous-sols de la cathédrale du dieu unique, en lui demandant l’assistance nécessaire pour lui prêter main-forte.

C’est donc en peaufinant son histoire que Don Artaud retrouve quelques couleurs, se doutant bien qu’il n’arrivera pas plus que lui à atteindre le niveau concerné et que ce temps jouera en sa faveur en faisant périr d’inanition ce gamin imbu de sa personne qui pourtant s'est laissé capturer sans combat, pensant sans doute qu’une fois avoir justifié de sa qualité il serait libre de reprendre sa route.

Le haut prélat en apposant son sceau sur le courrier, se maudit intérieurement de n’avoir pas pris cette décision, plutôt que celle complètement idiote il s’en rend compte maintenant qu’il a le couteau sous la gorge, consistant à s’en débarrasser.

Il fait mander celui qui sera le porteur de son courrier, en lui spécifiant bien qu’il devra avoir l’air étonné de trouver là un maître guerrier, alors qu’il prévoyait un long voyage jusqu’au temple de Linn pour y porter sa missive.

***/***

« Quelques minutes plus tard, campement de Voldarian. »

Aerandir qui surveillait les portes de la citadelle, voit le pont-levis descendre lentement et va de suite en avertir ses compagnons qui tous s’approchent alors de façon à suivre la manœuvre, mais surtout pour assouvir la forte curiosité qu’ils ont d’en connaître la raison.

Ils voient alors le cavalier piquer des deux comme s’il avait le diable aux trousses.

- Il va crever son destrier avant la mi-journée à ce rythme !!
- C’est étrange en effet, sauf s’il ne compte pas aller bien loin !!
- De toute façon il n’ira pas loin où qu’il aille, il se dirige droit sur mes frères d’armes !!
- Je ne sais pas pour vous les gars, mais ça sent la carabistouille !!

Voldarian se tourne vers Conrad, l'auteur de cette dernière affirmation.
- Explique toi ??
- Il porte les couleurs des émissaires de l’église, je ne vois rien dans la direction qu’il vient de prendre à moins d’une journée de cheval !!
- Sauf s’il porte un courrier à Maître « Yoo » !!
- L’archiprêtre serait donc déjà informé de son arrivée ??
- « Yoo » ne se cachait pas non plus, il aura sans doute croisé en chemin une des dernières troupes rentrées à la citadelle hier soir !!
- Intéressant !! Ne reste plus qu’à connaître ses intentions !!
- J’en suis curieux également !! J’imagine que la nouvelle a dû le perturber plus que de raison, il a dû en mouiller sa soutane ! Ha ! Ha !

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