La semaine passa rapidement. Thomas conscient du marché qu’il avait passé s’apprêtait un soir à libérer la vache en lui promettant qu’il lui ramènerait de nouvelles couleurs dans la forêt enchantée.

— Tu as ramené tant de couleur dans mon cœur Thomas ! Pour ma part tu as rempli ta mission !

— Je tiens à te ramener de nouvelles couleurs ! Un marché est un marché ! s’exclama Thomas décidé. Tu es ma meilleure amie ! Tu me manqueras dit-il en se jetant à son cou.

Alors que Thomas enleva la corde autour du cou de la vache, son père surgit dans la grange en le grondant :

— Que fais-tu Thomas ?

— Elle ne devait rester qu’une semaine !

— Je refuse qu’elle s’en aille ! De plus, au marché aucun agriculteur ne possède de vache ! Peut-être que son maître l’a abandonné ! Notre chance s’envolerait si nous la laissons partir ! Donc nous allons la garder jusqu’à ce que son maître vienne la récupérer !

— Mais je lui ai promis… elle doit retrouver ses sœurs colorées dans la forêt enchantée ! dit Thomas en le suppliant les larmes aux yeux !

— Tu lui as promis ? Des vaches colorées ? Ça suffit les mensonges ! Va dans ta chambre tu es puni ! Je vais t’apprendre à mentir ! gronda Aristide sévèrement.

— Dis quelque chose… Montre-lui que ce ne sont pas des mensonges ! Supplia Thomas en regardant la vache.

Mais la vache se mura dans le silence. Elle imagina la famille désemparée après son départ. Elle ne pouvait se résoudre à les quitter. Triste, elle retourna au fond de l’étable sans rien dire. Thomas s’enfuit les larmes aux yeux.

Depuis ce jour, le beau temps disparu. La vache ne put plus fournir le lait tant attendu, les poules ne pondirent plus. C’était comme si le temps s’était arrêté. Les couleurs vives des fruits récoltés devinrent ternes. La tristesse de la vache accompagnait le temps qui se délabrait de plus en plus.

Dans la maison l’ambiance était devenue triste et morose. La mère de Thomas constata le changement, mais ne comprit pas ce qui s’était passé. Après plusieurs jours, elle réussit à savoir par son mari pourquoi son fils était devenu aussi triste.