3 UNE NOUVELLE VIE

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Après avoir expliqué la situation à son père, Thomas emmena la vache dans leur étable. Aristide regarda avec un air dubitatif sa femme qui semblait ravie. Solange songeait déjà à tout ce qu’elle pourrait faire avec ce lait qu’elle n’aurait plus à acheter.

— C’est une aubaine, cette vache tombée du ciel. Pourvu qu’elle reste longtemps ! se dit Solange.

Thomas installa la vache dans la petite grange. Au fond de celle-ci, il trouva l’âne qui s’était enfui. Il toisa le bourricot et s’adressa à la vache

— Peut-être qu'en te montrant des couleurs qui ne sont pas dans ta forêt, tu trouveras ton nom !

— C’est une bonne idée ! s'exclama la vache sans nom.

Il était ravi de cette véritable mission qui lui avait été confiée. D’habitude, on ne lui attribuait que les tâches ménagères. D’un air songeur, les yeux pétillant d’intérêt, le doigt tapotant sa bouche, il se voyait déjà tel un enquêteur.

— À qui parles-tu ? Demande une petite voix derrière lui.

Solange arriva timidement par la porte de la grange en tenant un seau à la main. Thomas n’eut pas le temps de répondre lorsqu’elle enchaîna :

— Penses-tu qu’elle me laissera récupérer un peu de lait ?

Thomas regarda la vache sans nom, qui ne prononça pas un mot. Elle se contenta de ruminer en acquiesçant discrètement de la tête.

— Bien sûr ! dit-il fièrement. Je vais aller lui couper de l’herbe pour qu’elle récupère des forces !

L’enfant parti heureux. Grâce à lui, sa famille aurait du lait frais durant une bonne semaine. La vache sans nom se laissa traire par la mère de Thomas. Elle eut un sourire béat lorsqu’elle vit que ses pis fournissaient une grande quantité de lait. Elle sauta au cou de la vache, une fois le seau rempli pour la remercier. Tenant fermement le seau de ses deux mains pour ne pas en perdre une goutte, elle partit à petits pas. La vache jubila de voir cet élan d’affection à son égard. Elle était si fière d’avoir rendu service qu’elle se mit à chantonner. Le petit garçon revint, ses petits bras chargés d’herbe fraîchement coupée. Quand la vache sans nom goûta l’herbe, elle ouvrit grand les yeux comme si elle n’en revenait pas.

— Que c’est bon !!! Meuuuhhhh où as-tu récupéré cette herbe ?

— Sur notre terre, ces herbes envahissent le terrain depuis des années !

— C’est la meuuuhhhilleur herbe que je n’ai jamais goûtée ! Quelle fraîcheur, quel goût sucré ! s’exclama-t-elle revigorée. À tous les coups, vous vivez sur une terre agricole sur laquelle de nombreuses choses peuvent pousser ! J’en connais une qui en mangerait tous les jours !

— Je ne comprends pas ! De qui tu parles ?

— De ma sœur Bleuvette ! Elle n’en croira pas sa langue ! Ce soir, j’irais chercher des graines pour les planter. Vous ne manquerez plus jamais de nourriture ! déclara-t-elle fièrement.

— Youpi ! Quelle chance de t’avoir rencontrée ! s’écrie Thomas en sautant de joie.

Chaque jour, Thomas ramena un objet de couleur différente à la vache sans nom. Malheureusement ceux-ci n’avaient aucun effet sur elle.

— Dorée, kaki, indigo… se mit à énumérer Thomas.

Le petit garçon tenait soigneusement un cahier, en prenant soin d’y noter toutes les couleurs qu’il avait essayées. Tout à coup la vache se leva brusquement comme si une idée de génie venait de lui traverser l’esprit.

— Cette grange est bien trop grande pour un âne et manque d’animation ! Il est temps de remplir notre ferme ! Laisse-moi partir ce soir et demain je reviendrai avec une surprise s’exclama-t-elle toute excitée.

La vache avait une idée en tête. Elle n’avait pas perdu de vu son objectif principal aider cette famille. Son problème de nom était devenu secondaire.

Telle une opération commando, Thomas attendit que ses parents soient couchés pour descendre discrètement ouvrir la grange. Il espérait qu’elle tiendrait parole et reviendrait avant les premiers rayons de soleil. En se couchant ce soir-là, il se demandait quelle surprise son amie pouvait bien lui avoir réservée.

Le lendemain matin, c’est au chant du coq que toute la maison fut réveillée en sursaut. Aristide surpris d’entendre ce chant inhabituel, dévala l’escalier un bâton à la main. Il courut voir dans la grange. À sa grande surprise, il trouva des poules et des coqs soigneusement parqués. Le surlendemain ce fut au tour de lapins puis de canards. Aristide se posa beaucoup de questions, puis finit par penser que cette vache était un véritable porte-bonheur.

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