Interlude

Une minute de lecture

 Après la Guerre des Cols, une période de cinquante ans s’écoula sans conflit, le temps que les traumatismes subis par les deux camps s’atténuent. Malheureusement, les rancœurs restèrent bien vivaces dans les mémoires. Exodia ne disposait pas d’une flotte suffisamment importante pour espérer remporter un conflit naval. C’est pourquoi il avait été l’initiateur de la guerre des montagnes, avant d’en être le grand perdant. L’empire du sud se résigna alors à reprendre son harcèlement maritime, de moins en moins efficace à cause des escortes kelciennes. C’est à cette époque que débuta la construction de la forteresse de Devon, destinée à renforcer la surveillance du détroit des Larmes.

 Exodia ne resta pas résigné longtemps. L’empire attaqua une nouvelle fois son voisin, par la voie terrestre cette fois. Ses navires débarquèrent leurs troupes au niveau de l’embouchure du fleuve Caluha, profitant de l’obscurité de la nuit pour déjouer le guet kelcien. L’ost exodien put entamer le siège de Fort Daeron, avant que celui ci soit brisé par une sortie combinée à un renfort massif de cavalerie venu de la capitale.

 S’ensuivit une nouvelle période de paix approximative, jusqu’à une grande bataille navale sur l’Océan Intérieur, dont personne ne sortit réellement vainqueur. Kelcia tenta également un assaut sur Aeryn, facilement déjoué grâce aux fortifications bâties là en réponse à la construction de Devon.

 Ce fut ensuite le tour d’Exodia, bien sûr. Ayant déjà essayé les autres approches, l’empire austral essaya cette fois d’atteindre les rives occidentales de son ennemi en traversant le Grand Océan. L’opération fut un succès relatif. L’armée exodienne parvint à prendre la ville de Riverhall avant que ses lignes d’approvisionnement ne soient coupées et qu’elle ne soit obligée de refluer vers la mer.

 Après nombre d’autres tentatives avortées de part et d’autre, le conflit prit une forme larvée, davantage basée sur l’espionnage et l’assassinat que sur le clairon et les épées. Jusqu’à ce que l’empereur Aldebert d’Exodia et son épouse décident de faire le premier pas en vue d’une cohabitation pacifique.

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