Une vie de Chienne.

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  • Je la baise, regardez comme je la baise cette salope, c'est pas un con qu'elle a c'est un cloaque, il déborde de foutre.
  • T’as qu’à l'enculer Détérius. Mais pisses pas dedans, pense aux autres. Ponctua-t-il d'un rire gras.
  • Flutus t'es qu'un connard ! donne-moi à boire. Elle m'a donné soif la bougresse.

Le légionnaire déguenillé accroupi près du feu, finissait de manger.

Alors tout en mâchouillant une cuisse de pintade sauvage, il saisit une outre de vin et négligemment la jeta à son compagnon dont un pan de la tunique de cuir délassée, reposait sur les reins d'une adolescente nue au crâne rasé. Elle, à genoux, appuyée sur les coudes, semblait presque impassible, étrangère à tout cela. À son long cou gracile, un collier de bronze brillait. Deux chaînes en partaient emprisonnant ses poignets fragiles.

Une longe de cuir tressée servant de laisse traînait à terre.

Derrière elle, Détérius tout en la pilonnant attrapa l’outre au vol. Avec les dents il arracha le bouchon de liège et but à gorge déployée, la tête rejetée en arrière. Il la leva haute, renversa du vin, qui comme une douche éclaboussa les reins de l'esclave. Elle soupirait, habituée à de tels transports, de telles extravagances.

Devant la prisonnière, Tala, un grand noir s'assit cul nu sur l’herbe rase. Il écarta largement ses jambes musculeuses, il agitait un gigantesque sexe déjà luisant de désir, il le mit sous le nez de sa victime.

  • Suce chienne.

D'une main ferme, il empoigna les chaînes à la base du collier, tirant sèchement la tête de la fille. Elle s'écrasa bouche ouverte sur le gland. Elle ne poussa qu'un petit cri avant d'engloutir difficilement le membre. Devant ses yeux ronds de stupeur et ses gémissements, les soldats rirent tous de bon cœur. Des anneaux perçaient ses tétons.

Tala tira dessus, puis de sa main libre, il les tritura pour en ressentir la fermeté et la rondeur.

  • Elle suce bien cette gueuse et j’m'en vais l'étouffer avec mon foutre.

Il tirait toujours sur les chaînes.

Les lèvres de l'esclave lui chatouillaient les couilles. Cette langue qui tournait autour du gland provoquerait jaillissement de sperme et jouissance. Chienne, puisque c'était son nom, était murée dans l’indifférence des choses.

Étrangère à elle-même, elle semblait ailleurs, tout au moins par l’esprit. Elle répétait mécaniquement, avec application, des gestes exécutés des milliers de fois, du par cœur, sans le cœur, sans les sentiments. Esclave depuis sa prime jeunesse, elle n'était qu'une chose, un animal dressé à être baisé par tous les trous, un sac à foutre, une moins que rien. À sept ans, elle avait commencé comme naninae c'était le nom des fillettes ou des naines que l’on forçait à être des jouets sexuel. Pour un denier d'argent elle avait été dépucelée sur la place d’un petit marché des provinces du nord, au cours des Ludi Florales, une des nombreuses fêtes licencieuses auxquelles participaient les courtisanes, des réjouissances où tous les débordements étaient permis, tous les accouplements possibles. Son propriétaire l’avait attaché à un piquet comme une chèvre. Presque nue à quatre pattes avec un masque de chien et une peau de chien sur le dos, elle avait jappé jusqu’à ce que la foule des badauds s’agglutine, s’assemble en cercle autour d’elle, afin de jouir du spectacle bestial dont elle serait l’actrice. Le vieux dogue de son maître au museau court, aux babines maculées d’une salive abondamment moussue s’était chargé de la besogne, d’abord il lui avait léché le con. Puis le molosse au poil ras et luisant l’avait couverte comme la petite chienne en chaleur qu’elle faisait semblant d'être.

Elle avait gémi si fort, tant joué la vicieuse et presque aboyé sous la fulgurance de ses assauts, que la foule unanime, spectatrice de cette scène obscène, quoique burlesque, l’avait traité de chienne. Et cela lui était restée, d’ailleurs elle ne souvenait plus de son ancien nom, peut-être n’en avait-elle jamais eu, comment savoir et quelle importance, puisqu’elle n’était qu’une marchandise. Depuis elle devait les jours de foire, se faire prendre sur une estrade par l’animal.

Attraction foraine, sorte de bouffonnerie zoophile, où le chien était déguisé en taureau pour simuler le mythe de Pasiphaé amoureuse. Cela avait un certain succès, surtout quand le cerbère la prenait en levrette.

Elle n’avait aucun sentiment d’humiliation, elle avait même de l’affection pour son bestial amant, compagnon de chaîne et de gamelle. Elle aimait quand il lui léchait la vulve, elle se tenait assise jambes largement ouvertes yeux mi-clos, elle attendait souriante et impatiente la truffe humide, les coups de museau, alors elle se laissait choir sur le dos offerte à sa langue, offerte aux regards de tous. Après sous les rires gras et à la demande des spectateurs moqueurs, elle se mettait à quatre pattes, remontait sa croupe, l’agitait, patientait jusqu'à la pénétration frénétique du chien, qui invariablement l’inondait d’un foutre laiteux et chaud.

Ce qui la gênait le plus c'était deux choses :

Ce n’était pas d’être ainsi baisée, ni le goût du sperme, ni d’être l’attraction de la foule.

Elle n’avait ni pudeur, ni orgueil, non ce qui la dérangeait... c’était les griffes de son partenaire qui lui égratignait le dos et les cuisses et surtout le nœud à la base de la base du phallus qui souvent la pénétrait. Ces ébats réjouissaient beaucoup son maître qui avait plus d’attention pour son animal, que pour elle qui n’était qu’une esclave plus facile à dresser que le chien. Prostituée elle couchait avec tous ceux qu'on lui désignait, pour elle c'était son ordinaire, son pain quotidien.

Dès qu’elle avait été réglée on l’avait ceint d’une cordelette faite de jonc symbole de sa condition de schoeniculae c'était le nom qu'on donnait aux putains bon marché, elle racolait les soldats, la plèbe et même les esclaves, les passes se faisaient le plus souvent à la va vite, debout dans une ruelle ou sur un quai encombré de marchandises, mais toujours sous la surveillance de son proxénète et maître. Trop souvent elle avait droit à la morsure du fouet, la plupart du temps elle était en laisse, presque toujours dénudée, rarement attifée d’un chiffon jaune qui ressemblait vaguement à un péplum. En plus des passes, elle remplissait les corvées du mousse.

Son maître Lucius Optus possédait un bateau acheté dans les terres boréales, il l’avait armé pour le commerce fluvial et les petits trafics. L'équipage était composé de huit affranchis, tous franches canailles ; recrutés au hasard des mauvaises rencontres.

Elle leurs devait à tous, obéissance et soumission.
Alors que Détérius la sodomisait méchamment, elle ressentait une vive douleur due au collier qui lui cisaillait le cou.

Elle se souvint du jour ou le chien était mort de plaisir sur l'estrade, l'acteur principal ayant trépassé, il fallait bien renouveler l'attraction, or elle ne savait rien faire d'autre que d'écarter les cuisses.

Lucius trouva judicieux de la gager dans un lupanar, afin qu'elle acquière les rudiments dans l'art de la puttasserie, pour ce faire, ils allèrent dans la grande cité d'Aquilata. Il l’avait conduite en laisse comme souvent à son habitude dans le quartier populeux des Quais, plus connu pour ses lupanars que pour ses temples.

Si Saburre était à l’origine un quartier de Domina le mot était devenu commun et désignait maintenant les endroits réservés à la débauche. Là devant l'entrée d'une grande domus aux murailles borgnes, qui en d’autres temps avaient dû être d’un rouge carmin, il lui avait dit :

  • Regarde bien le ciel et le soleil petite chienne, tu n'es pas prête de contempler Phébus de sitôt.

Dès le porche mineur franchi, ils avaient pénétré tout de suite dans un corridor très faiblement éclairé.

Les murs ocre à la base écaillés et poudreuse, sentaient l’urine et le moisi, mais depuis bien longtemps cette odeur ne dérangeait plus les habitués des lieux.

La galerie ouvrait sur plusieurs petites chambres.

La porte de chacune des cellules portait non pas le nom de l’esclave mais un numéro, celui ou celle qui y était cloîtré était enchaîné par le cou comme un animal.

Au linteau était peinte une scène obscène et à côté était inscrit la spécialité et le prix exigé.

Après cette obscurité fraîche quoique mal odorante, ils débouchèrent dans un grand atrium inondé par la lumière verte des rayons du soleil qui ricochaient et fusaient sur des petits bosquets savamment taillés.

Le doux gazouillis du jet d’eau au milieu de l’impluvium avait attiré deux colombes qui s’ébrouaient dans l’onde fraîche, à leur approche elles s’envolèrent.

À l’ombre sous les colonnades polychromes du péristyle, Carretus-Ictus le propriétaire des lieux, l’un des plus important proxénètes de la ville et même de l'empire attendait debout devant un tabouret.

J’arrête ici.

La suite, oui, il y en a une est bien pire.

Oui, oui c'est possible.

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