La Canée

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L’après-midi nous remontons sur LA CANEE (en grec HANIA), au nord ouest de l’île. C’est la deuxième ville de la Crète dont elle fut la capitale jusqu’en 1913, année de son rattachement à la Grèce. Nous la préférons de beaucoup à la poussiéreuse et bruyante HERAKLION. Elle a du caractère et présente un mélange de toutes les civilisations dont elle est pétrie. Les constructions turques avec leurs avancées de bois côtoient des façades vénitiennes avec leurs escaliers extérieurs et leurs loggias. En 500 mètres vous parcourez mille ans d’histoire. Cette ville a un charme inoubliable que j’aimerais vous faire partager.

 

Mais pour la bonne chronologie de mon récit, je dois vous parler de notre installation à l’hôtel KYDON, en plein centre de la ville, face au marché couvert. Elle commence par un fou-rire car l’ascenseur de l’établissement vous promène d’étage en étage au gré des appels extérieurs si vous ne vous précipitez pas sauvagement sur la porte dès que vous atteignez votre étage. Nous avons ainsi rappelé au rez-de-chaussée des candidats au cinquième. Quant à nous, on nous a également promenés quelques fois (fou-rire garanti).

 

 

Les valises posées, nous sommes partis à la découverte de la ville mais nous n’avons pas pu aller très loin pour cause d’excès de magasins. Il y a d’abord le marché couvert avec ses boutiques essentiellement alimentaires, et de l’autre côté vous débouchez sur la rue Skridlof, la rue du cuir. Cordonniers et bourreliers se succèdent et vous proposent sandales, bottes, chaussures, sacs, cartables, portefeuilles, ceintures etc..., etc... Les prix sont intéressants et c’est peut être l’occasion d’en profiter. Cette rue grouille littéralement de gens qui parlent toutes les langues et baissent la tête pour éviter la marchandise suspendue de toutes parts. Elle rappelle un peu les souks arabes. Toutes les conditions sont remplies pour que Florent se perde une quatrième fois. Mais je passe, cet incident étant par trop banal.

 

Parvenus à l’autre bout de ce tunnel de cuir, nous débouchons sur une série de bijouteries, puis de magasins de souvenirs plus traditionnels. Mais l’heure du repas approche et nous devons faire demi-tour car Dame KETY ne supporterait pas que nous soyons en retard. D’autant qu’au restaurant de l’hôtel KYDON, il vaut mieux ne pas s’y aventurer si l’on a pas un sens aigu de la discipline. Le repas est en effet orchestré par un serveur qui a du faire l’école hôtelière sous le régime des colonels. Ou peut-être était-il gardien de prison avant de se reconvertir. Il n’est pas question de se placer à sa guise mais d’occuper les tables dans un ordre prédéfini. Vouliez-vous dîner avec des connaissances ? Pas question ! Avez-vous des enfants ? Ils n’ont qu’à compléter les tables voisines ! Le petit cerbère qui mesure guère plus d’un mètre cinquante et pèse le poids d’un pétard mouillé s’agite comme un beau diable, court dans les allées, indique les chaises à occuper. Lorsque les choses ne vont pas assez vite ou ne se déroulent pas exactement selon son désir, il se campe au milieu de l’allée, les jambes écartées et les poings sur les hanches. Vous surprendrais-je en vous disant qu’il doit faire face à quelques résistances ? Cela donne lieu à pas mal de palabres en grec, avec notre gendarmette KETY, dont nous autres Français, n’avons que faire.

Christine, en particulier, reste vissée sur sa chaise et les trépignements du petit ressort frisé n’y peuvent mais. Finalement chacun trouve sa place et le service peut commencer. Il est règlé comme du papier à musique. D’abord on nous sert notre salade de C.T.F.[1] (F.B.L.) puis c’est le tour des côtelettes de porc-frites. Vous n’aviez pas terminé votre salade de C.T.F (F.B.L.) ? Et alors, est-ce une raison pour ne pas vous retirer votre assiette de C.T.F (F.B.L.) ? Tout cela est rondement mené et nous avons largement le temps de flâner dans les rues après notre repas.



[1]Concombres-Tomates-Feta

FBL = Fromage de Brebis Local

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