Nous avons raison car le plus dur est à venir: la visite du palais minoen de KATO ZAKROS. C’est le site qui a livré le plus grand nombre de vestiges en excellent état: des milliers de vases (dont un célèbre rhyton de cristal), ainsi que des outils en métal et en ivoire. L’équivalent de 35 containers géants. On a même trouvé un récipient contenant des olives vieilles de trois millénaires et demi. Et elles étaient, paraît-il, parfaitement comestibles. Hélas, toute cette belle marchandise n’est plus là, et je ne peux pas goûter les olives. Elle occupe une partie spécifique du musée archéologique d’Héraklion. Sur place, il ne reste que quelques vieilles pierres. Pardon, je voulais dire: « très très vieilles pierres ». Elles ont été posées là, il y a environ 4000 ans, tout de même. Elles émergent du sol d’à peu près 50 centimètres et sont alignées d’une façon que je ne saurais décrire. On nous explique alors que là se trouvaient les appartements royaux, ici la salle des Cérémonies, et puis là les cuisines, et plus loin, sur votre gauche, ce sont les petits pâtés de maisons des gens de condition inférieure. Nous, on veut bien, mais il nous faut faire des efforts d’imagination surhumains, et la chaleur est à son comble à ce moment là de la journée.

Nous visitons l’endroit à l’envers, au plus mauvais moment. Le soleil est trop incisif. La lumière, trop dure. On ne voit rien : un fatras de cailloux alignés, écrasés, indiscernables. Dommage.

Nous ne traînons pas pour nous rendre à la terrasse de l’unique et minuscule taverne où notre repas nous attend. Nous sommes au bout du monde, à deux mètres de la plage et de la mer. Comment peut-on imaginer que cette rive isolée abritait autrefois un port « international » ? D’ailleurs, nous ne l’imaginons pas. Nous dégustons notre assiette de concombres-tomates et Feta par dessus (le fromage de brebis local).

Nous avons notre compte d’antiquités pour la journée. L’après-midi est consacré au retour sur SITIA où nous avons « temps libre ». Cependant que je commence à vous raconter tout cela, le reste de la troupe va goûter les beignets crétois ou loucoumades et faire la connaissance des mascottes de SITIA : deux magnifiques pélicans comme on n’en voit qu’une seule fois dans sa vie.

Le soir, à la cantine, on nous apporte une assiette de crudités. Je veux dire une assiette de concombres-tomates avec un morceau de Feta par dessus (F.B.L.) [1]. Miam miam. Cette variété nous sied!

[1] Fromage de Brebis Local.