Un dessert glaçant

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Après avoir flânés de boutiques de souvenirs en bijouteries le long de rues piétonnes qui nous conduisent jusqu’à une très belle fontaine de l’époque vénitienne - la fontaine « Morosini » - nous décidons d’effacer les émotions du voyage avec une bonne glace consommée à une terrasse.

Le choix est difficile car, en Crète, lorsque vous passez devant la terrasse d’un café ou d’un restaurant, les serveurs vous hèlent, vous racolent, vous invitent à rentrer et à consommer chez eux, un peu à la manière des portiers de cabarets à Pigalle. Finalement, nous optons pour un de ces établissements dont la carte des desserts en papier glacé (c’est la moindre des choses) promet des échafaudages de glaces variées, couronnés de crème chantilly et agrémentés d’ombrelles japonaises.

 

Nous passons commande, à l’exception d’Aurélien, très sage, qui suit les conseils de modération de sa maman. A moins que ..., car ce garçon intelligent a certainement un sixième sens...

 

Notre commande réclame une longue préparation et nous attendons patiemment. Lorsque les compositions arrivent enfin, nous sommes heureux de constater qu’elles sont exactement comme les modèles. Des verts « fluo », des bleus « électriques », des jaunes « cathodiques »... Mais alors que nous nous apprêtons à les savourer longuement, à la mesure de notre patience, nous sommes stoppés net. Ca n’est pas de la glace, c’est chimique. On ne sait pas ce que c’est. On est seulement sûrs que ce n’est pas de la glace! Le citron n’a pas le goût de citron, la vanille n’a pas le goût de vanille. Rien n’a le goût de rien. Des filets de sucre dégoulinant collent à la cuillère. La chantilly n’est sûrement pas de la chantilly. La banane-split de Florent n’est pas mûre, à moins qu’elle n’ait pas fini de décongeler? La panique nous prend et nous cherchons à faire goûter ces bizarreries à notre voisin, mais, comme dit Florent « Tout le monde n’en veut pas! ». Et Aurélien, le sage, moins que jamais.

 

Le temps passe à ce petit jeu et les « compositions artificielles » se mettent à fondre. C’est l’horreur intégrale. Les couleurs se mélangent. Des traînées de bleu phosphorescentes recouvrent le jaune soufré. Le vert « canard W-C » fait des étoiles sur le violet « AJAX ». L’échafaudage s’effondre dans la coupe de Florent. Le contenant n’est plus assez grand pour le contenu qui déborde de toutes parts. Il faut fuir. Payons et fuyons!

On n’ose imaginer la couleur des pustules dont nous aurions été recouverts si nous avions mangé cela.

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