Chapitre 10

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Naturia emmena Jack à l'intérieur d'un bâtiment en pleine montagne. Il s'agissait d'un énorme hall dans lequel étaient exposées des statues. La montagne était si haute qu'à travers les ouvertures du bâtiment, on pouvait apercevoir les nuages. À sa gauche, Jack pouvait voir que la couleur dominante des murs et des colonnes était le blanc. À droite en revanche, les nuances viraient plus vers le gris.

Il y avait deux Gnomes et un Elfe. Ce dernier se recueillait devant une statue représentant une jeune femme en armure. Jack l'identifia comme étant Flore Delaval, une guerrière morte il y a à peu près six siècles.

— Où est-ce qu'on est ? demanda-t-il.

— Le domaine des Héros, lui répondit Lady Naturia.

— Le domaine des... Qu'est-ce que c'est ?

— Un endroit où on conserve les statues des plus grands Héros de l'Histoire... et aussi où on conserve certains objets magiques.

— Magiques ? comme quoi ?

Naturia réfléchit quelques secondes avant de répondre à Jack.

— Lorsque tu étais retenu prisonnier par le Efdéème... Ils t'ont dit qu'ils avaient tué ton père, non ?

Jack hocha la tête avant d'ajouter :

— Oui... Ils me l'ont dit.

— Après la frappe orbitale qui a... tué ton père, ils ont retrouvé dans les décombres, un carnet dans lequel il mentionnait divers objets maudits, ou magiques.

Ces paroles firent l'effet d'un choc chez Jack. Il se souvint qu'en effet, l'Empereur Emilien lui avait dit qu'ils avaient retrouvé des écrits qui mentionnaient son existence. Mais il ne savaient pas que son père s'intéressaient à des épées "magiques".

— C'est probablement dans ce carnet que le Efdéème a appris mon existence... ajouta Jack. Mais je n'avais jamais entendu parler de ces épées... Elles existent vraiment ?

— Oui... Et il se trouve que l'une d'entre-elle est ici au Pays des Rêves.

— Quoi ?! Vous en avez une ?! Ici ? s'étonna Jack en veillant à ne pas parler trop fort pour ne pas perturber le calme qui semblait régner dans le Hall.

— Oui, répondit l'elfe en montrant une épée posée sur un linge blanc, exposé dans une vitrine. Regarde...

Jack se dirigea vers la vitrine que venait de lui montrer l'Elfe. Il regarda l'épée avec attention. Il n'en avait jamais vu de telle.

Au niveau de la forme, il s'agissait d'une épée rien de plus classique, un manche, une garde et une lame. Elle était pointue. Il s'agissait donc à la fois d'une lame tranchante et d'une lame d'estoc. Mais elle avait quelque chose de spécial. Elle était légèrement bleutée. Ce qui n'était pas très courant pour une épée.

— Elle est magnifique, dit Jack. Mais qu'est-ce qu'elle a de si spéciale ? Mise à part qu'elle est légèrement bleue ?

— C'est l'épée de l'Amour. Entre les mains d'un individu normal, ça n'est qu'une épée ordinaire. Mais entre les mains de quelqu'un renfermant en lui un puissant Amour, elle devient une arme redoutable. L'une des plus puissantes au monde.

Jack fixait l'épée de son regard. "Une des armes les plus puissantes au monde..." pensa-t-il. Il doutait qu'elle puisse rivaliser avec les armes à feu.

— Et avec toi ? demanda t-il le regard toujours porté vers l'épée. Elle réagit ?

Naturia ne s'attendait pas à cette question. Elle connaissait la légende de cette épée, mais jamais elle n'avait essayé de la prendre ne serait-ce qu'un court instant pour voir si elle réagissait. Pour voir si avec elle, son pouvoir se déclenchait.

— Je... je n'ai jamais essayé. Elle est enfermée là depuis quelques mois seulement. Peu de temps avant que le Efdéème n'envahisse Dalkia.

"Donc ça ne fait pas si longtemps que ça" pensa Jack en se tournant vers Naturia.

— Mais qui la apporté ici ?

— Un Ange.

"Un Ange"... Jack repensa immédiatement à l'histoire que lui avait raconté Anata dans le train. Elle lui avait dit qu'un jour elle avait cru en apercevoir un.

— Quoi ?! tu va me dire que les Anges... existent ?

— Oui Jack, répondit Naturia sourire aux lèvres. Tu ignores des tas de choses sur le monde...

— J'ai... j'ai une amie qui y croyait. Elle en aurait même peut-être déjà vu un, en forêt.

— Et bien c'est fort possible. Les anges ne sont pas très nombreux ici. Ils essaient de se faire discrets mais il arrive parfois que certaines personnes croisent leur route...

— Donc tu as rencontré celui qui a déposé l'épée ici... déduisit Jack.

— Oui. C'est une longue histoire, mais oui...

— Et là tu ne sais pas où il est ?

— Non. Après avoir apporté l'épée ici, il a... disparu.

"Le Mal", les "épées magiques", les anges... Tout était nouveau pour Jack. Il regarda autour de lui. Son regard passa sur de nombreuses statues puis s'arrêta sur une autre vitrine dans laquelle était enfermé quelque chose qui lui était familier : une espèce de manteau rouge qu'il identifia immédiatement. Non pas parce qu'il l'avait déjà vu... Mais parce qu'il en avait déjà entendu parler dans des histoires.

— Mais... C'est le chaperon rouge ! S'exclama Jack en se précipitant vers la vitrine. Il a réellement existé lui-aussi ?

— Oui mais celui-là est différent des histoires que tu as pu entendre, répondit Naturia sur un ton assez triste.

— Comment ça ?

— Dans les histoires, il n'est pas dangereux... Celui-ci est maudit.

— Ah oui ? demanda Jack en regardant le vêtement exposé.

— Oui. On dit que celui qui l'enfile perd le contrôle de lui-même. Le chaperon rouge ferait de n'importe qui, un tueur sanguinaire des plus dangereux qu'il n'ait jamais existé.

"Encore une arme dangereuse gardée au Pays des Rêves..." se dit Jack avant de se tourner vers l'Elfe.

— Et vous le gardez ici ? Pourquoi ?

— Précisément parce que personne ne penserait à venir le chercher ici... En quelque sorte, nous protégeons le monde contre le Mal.

— Le Mal ?

— Oui Jack. Le Mal. Les vraies forces du Mal.

— Tu veux dire... Comme le Efdéème ou la Mortalie, ces choses là ?

Naturia se mit à rire.

— Non Jack. les vraies forces du Mal. À l'état pur. Le Efdéème et la Mortalie ne sont que des états autoritaires.

Jack comprit alors que Naturia l'avait fait venir dans cet endroit pour lui parler de ce "Mal".

— Naturia... reprit Jack. Avant de m'amener ici... tu me parlais de mon père. Il a recherché les épées magiques... Tu m'as dit tout à l'heure qu'il ne se servait pas de ses dons pour faire le bien... Donc... lorsque tu parles des... forces du Mal, tu parles de... mon père... c'est ça ?

Naturia s'en voulait un peu de lui avoir parlé de tout ça. Mais il devait connaître la vérité.

— Jack... ton père a fait beaucoup de mal... de nombreuses vies ont été anéanties à cause de lui. Je ne l'ai jamais rencontré, mais pour ce que j'en sais, il a toujours voulu une seule chose... Dominer le monde.

Tout ça était dur à comprendre pour Jack. Les épées magiques, les objets maudits, le Mal... Des choses dont il ignorait autrefois l'existence.

— Mais... pourquoi ?

— Le pouvoir Jack. Les paranormaux ne représentent même pas un pourcent de la population... Et certains d'entre-eux pensent qu'avoir des dons fait d'eux des êtres supérieurs. Pendant que le Efdéème et le Véerème mènent leurs guerres, ils ignorent que d'autres forces sont à l'oeuvre et pourraient bien un jour faire basculer Utopia. Tu es très loin d 'imaginer la puissance de ces êtres.

— Mais là... ils ne sont pas là. Je veux dire... s'ils sont si puissants, pourquoi n'en entend-on pas parler ?

— Autrefois c'était le cas. Aujourd'hui ils se cachent. Vous les Humains, avec votre technologie, vous avez réussi dans un premier temps à égaler leur puissance puis à la dépasser. Il y a encore cent ans, aucune armée n'aurait été capable de vaincre ton père. Ou du moins pas aussi facilement.

Jack resta quelques secondes sans rien dire. Il réfléchit un instant avant de continuer.

— C'est aussi pour ça que tu m'a fait venir ici, pas vrai ? Tu veux m'aider à me contrôler, à maîtriser mes pouvoirs... mais tu veux aussi que je sois comme un rempart contre le Mal.

Naturia était gênée. C'était en effet l'une des raisons pour lesquelles elle avait besoin de Jack. Mais elle ne savait pas comment était en train de le prendre son nouvel ami.

— Utopia a besoin de personnes comme toi et moi...

Jack repensa à tout ça. Le Mal, son père, les gens qu'il aurait tués... Puis il repensa à ses amis, à Olympe. Il donnerait tout pour pouvoir les protéger. Il resta quelques secondes sans rien dire... Puis il redressa son regard vers sa nouvelle amie.

— Tu peux compter sur moi Naturia.

Sur ces paroles, un sourire se dessina sur le visage de la Lady.

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