Chapitre 7

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Lysandre était bien rentré. Martine l'accueilli avec un grand sourire et une bise sur la joue, comme d'habitude depuis qu'il vivait chez elle, sans remarquer quoi que ce soit. Il lui avait rendu son sourire et sa bise.

-J'ai préparé un truc que tu aimes bien, du hachis Parmentier ! J'espère que ma sauce n'est pas trop relevée, en tout cas ... tu m'en diras des nouvelles !

- Super ! Ça ne te dérange pas que je passe par la salle de bain avant ? La journée a été longue, je crois que je vais me prendre un bain...
- Pas du tout... on va attendre un peu ... pensa-t-elle résignée.

Martine avait dressé la table et attendait tranquillement sur sa « terrasse » en sirotant un apéritif.

Soudain elle entendit frapper à la porte. Elle se leva : « Qui est-ce qui vient à cette heure ?... »
- Bonsoir.
- Yanel ! Viens, entre ... Quel bon vent t'amène ?
- Je viens voir Lysandre en fait ... il est là ?
- Oui, bien sûr, ... il faut attendre car il est dans son bain !
- Son bain ? Yanel ne sut s'il devait être soulagé.
- Tu veux boire quelque chose ? Thé glacé, Coca, ou une bière ?
- Thé glacé, merci.
- Alors, quoi de neuf ? Demanda Martine en le servant.
- Rien de spécial, ... les cours, les révisions, et le Bac... c'est notre quotidien.
- Oui en effet, difficile de faire autre chose ! Et les révisions, ça avance bien ?

- Hé bien ... « Ces derniers temps j'ai pas vraiment eu le temps » pensa Yanel.

- J'imagine que vous révisez ensemble Lysandre et toi ? C'est plus facile non ? Enfin, moi, c'est ce que j'ai toujours fait ! En duo c'est plus sympa et plus motivant.

- Je pense que oui, ... Yanel s'impatientait un peu. Il avait besoin de voir Lysandre et là, il n'arrivait pas à tenir la conversation avec Martine.

Elle sourit le voyant perplexe. Après tout, le Bac n'était qu'une formalité pour des élèves assidus.

- Il y est depuis longtemps dans son bain ? Fit Yanel de plus en plus inquiet.

Elle regarda l'heure affichée sur le four et se mit à froncer les sourcils. Cela faisait un bon moment que Lysandre était dans la salle de bains, et elle trouvait aussi le temps long.
- En effet, je trouve bizarre qu'il mette si longtemps ...
Elle n'avait pas fini sa phrase que Yanel s'était précipité hors de la cuisine. Il s'orienta au son de l'eau qui coulait et trouva la porte de la salle de bain fermée à clé.
- Lysandre ! Lysandre ! Ouvre-moi ! Lysandre !!!!
Yanel tambourina comme un fou à la porte sans obtenir de réponse :
- Qu'est-ce qui se passe ? Cria Martine effrayée.
- Il faut que j'entre ! LYSANDRE !!! Poussez-vous, je vais la défoncer !
Il s'y reprit à trois fois et la porte céda. Ils entrèrent en même temps.
- Une ambulance, fit Yanel à voix basse ... vite !
Martine ne se le fit pas répéter, elle s'exécuta.
- Non, ... non, non ... Mon Dieu, pas ça ! Lysandre était couché sur le sol, tout habillé, dans une main, il tenait encore petit couteau effilé dont il s'était servi pour s'ouvrir les veines au niveau de ses poignets. Il avait perdu beaucoup de sang. Le tapis de couleur beige clair de la salle de bain en était littéralement imbibé. Yanel coupa l'eau qui coulait toujours et tenta de panser les deux plaies avec des serviettes éponges, puis il souleva son ami, qui avait perdu connaissance et parvînt à le glisser dans le couloir, où il le garda dans ses bras, jusqu'à ce que les secours arrivent.

A l'hôpital, quand on lui demanda combien de temps Lysandre avait été seul, Martine ne put être précise. Une demi-heure ? Plus ? Elle ne savait pas. Le médecin urgentiste la rassura, il était hors de danger à présent, mais il avait eu beaucoup de chance qu'on l'ait trouvé à temps.
Aymeric et Gwenaëlle arrivèrent au moment où l'on permettait de voir Lysandre.
- Comment va-t-il ? Demanda Aymeric au médecin urgentiste présent.
- Il est hors de danger. Il a été trouvé à temps. On lui a fait une transfusion, pour le moment il est un peu dans les vapes, mais il va bien.
Seule Martine avait l'autorisation d'entrer, étant la famille proche, cependant, elle se tourna vers Yanel.
- Viens... c'est toi qui lui a sauvé la vie.
Il ne bougea pas. Gwen le pris dans ses bras :
- Mon chéri, tout va bien, vas le voir.
Yanel soupira et suivit Martine. Lysandre était réveillé, en position à demi-assise, soutenu par des oreillers. Il avait un bandage à chaque poignet...
- Salut. Murmura-t-il lorsqu'ils furent assez près du lit pour l'entendre. Exsangue et affaiblit, il parlait à voix basse.
- Salut mon grand, répondit Martine. Comment tu te sens ?
- Très fatigué...
Elle s'approcha et déposa un baiser sur son front :
- Tu nous as fait une de ces peurs ! Elle le serra contre elle et le voyant chercher Yanel du regard, elle dit :

- Je vous laisse. A plus tard.
- Merci. Souffla Lysandre.

Restés seuls, les deux amis se firent face.
- Pourquoi ? demanda Yanel au bout d'un long moment de silence. Il s'était avancé encore, et se tenait très près du lit.
- Je suis désolé ... Je te demande pardon ...
- Pourquoi ? répéta Yanel. Sa voix était soudainement devenue rauque. Son regard vert clair était presque translucide sous le coup de la colère, car à ce stade, il était hors de lui.
- Tu m'en veux ? Lysandre leva doucement sa main droite vers son ami. S'il te plaît ... Pardonne-moi ...
Yanel fit non de la tête.
- Je... te déteste... Et il recula doucement, ignorant la main tremblante que Lysandre lui tendait.
- Non, Je t'en prie, Yanel, reste... Lysandre se redressa et ce faisant il essaya de se lever.
Mais le jeune homme tourna les talons et sorti. Il entendit Lysandre l'appeler, le supplier, même depuis le couloir. Ses parents, Martine et le médecin urgentiste le regardèrent avec étonnement en entendant les appels désespérés du jeune malade.
Aymeric retint son fils par le bras :
- Tu nous explique ?
- Non, pas maintenant. Je veux rentrer. Tout de suite !
Martine sentit Gwen la prendre par les épaules.
- Venez, alors le voir, on ne peut pas le laisser continuer ainsi. Elle faisait allusion à Lysandre qui appelait encore Yanel.
Lorsqu'elles entrèrent elles trouvèrent deux infirmières affairées à remettre le jeune homme dans son lit, dont il était tombé, en tentant de rattraper Yanel.
- Calmez-vous, disait l'une d'elles. Calmez-vous !
C'est au prix de longs efforts pour le persuader de se calmer que les infirmières, Martine et Gwen parvinrent enfin à obtenir son silence. Le médecin lui donna un sédatif et en quelques minutes, Lysandre s'endormit. Martine voulut rester encore et remercia Gwen pour son soutien. Elle lui promit de leur donner des nouvelles dès que possible.

Dans la voiture, le père et le fils attendaient que Gwen vienne.
- Tu veux m'en parler ? Demanda Aymeric. Il commençait toujours ainsi, c'était une invitation plutôt qu'un ordre et en général, Lysandre lâchait le morceau.
- Non, pas cette fois.
Aymeric le regarda dans le rétroviseur. Il le vit lutter pour retenir sa colère, ses larmes, ce tourbillon de sentiments qui le bouleversaient et qu'il arrivait à peine à maîtriser.
- OK.
Il démarra le moteur en voyant enfin sa femme arriver. Elle s'engouffra dans le véhicule sans rien dire. Ils rentrèrent chez eux, et Yanel fila dans sa chambre. Il n'eut pas la force de se déshabiller, il se jeta sur son lit et pleura. Il pleura plusieurs heures durant. Gwen n'en pouvant plus de l'entendre gémir, entra dans sa chambre finalement et le trouva ainsi : le corps secoué par les sanglots, recroquevillé sur lui-même, serrant contre sa poitrine son oreiller, il faisait peine à voir.
- Mon chéri, calme-toi... Elle s'allongea près de lui et l'attira contre elle. Il se laissa faire.
- Chut, ça va aller... c'est fini, calme-toi...
- Je... je ne peux pas... Souffla son fils entre deux spasmes.
- Tu ne peux pas quoi ?

- Je regrette, mais... je ne peux pas...

- De quoi parles-tu mon chéri ?
Mais il ne répondit pas, sombrant peu à peu dans un sommeil profond. Elle le garda contre elle près d'une heure encore. Il était quatre heures et demie du matin quand elle rejoignit Aymeric dans leur lit.
- Il s'est endormi ?
- Oui, enfin... le pauvre, il est choqué.
- J'imagine oui... je crois que moi aussi ça m'a bouleversé. Qu'est-ce qui s'est passé avec Lysandre ? Je n'ai rien vu venir...
- Tu n'es pas le seul. On en saura plus demain j'espère... Dormons à présent, il est tard.
Elle se lova dans ses bras et ils s'endormirent le cœur lourd.

Le lendemain, Martine retourna au chevet de Lysandre. Le jeune homme était abruti par les calmants, mais il semblait au moins avoir retrouvé un peu ses esprits.
- Comment tu vas mon grand ?
- Je crois que ça va... il hésitait encore, puis il haussa un peu les épaules. Je me sens encore faible, mais je récupère.
- Tu te souviens de ce qui s'est passé hier ?
Il baissa les yeux, honteux, il regarda les bandages à ses poignets.
- Oui... Je m'en souviens un peu. Je me rappelle la dispute au lycée...
Voyant l'air interrogateur de Martine il lui raconta la genèse du coup de poing. Elle comprit à demi-mot la suite. La remarque de Stephan, le choc et la douleur mêlés, et tout cela avait amené Lysandre à un point de non-retour. Pourtant il avait eu l'air « normal » en rentrant chez elle le soir...

- Je suis désolé, j'ai agi sous le coup de ... la tristesse je crois. Il la regarda ne pouvant plus vraiment parler.

- Ne t'en fais pas mon grand, ça va aller, je ne t'en veux pas. J'ai juste eu très peur, tu comprends ? Heureusement que Yanel est arrivé. C'est lui qui t'as sauvé.
Lysandre resta interdit, Yanel ? Mais alors... cela pouvait-il en partie expliquer sa réaction ?

- Je ne savais pas que c'était lui, ... quand je me suis réveillé, j'étais dans l'ambulance et j'ai cru que c'était toi !

- Non mon grand, et en plus, je ne suis pas certaine que j'aurai eu assez de force pour défoncer une porte ... Et j'étais loin de me douter que tu ... enfin, je ...
- C'est Yanel alors ? Repris Lysandre d'un air absent. Il est venu, mais quand ?

- Je ne sais plus exactement, mais, en tout cas tu étais déjà dans la salle de bain depuis un moment.
- Est-ce que je peux sortir ? Demanda-t-il soudain.
- Heu... je n'en sais rien. Je vais allez me renseigner. Le hasard voulut que le médecin entre à ce moment-là dans la chambre.
A la question que lui posa Lysandre, le médecin sembla hésiter, puis dit :
- Vous revenez de loin, et j'aimerai que vous rencontriez un confrère...
- Psy ?
- Un psychologue oui.
- J'y suis obligé ?
- A dire vrai non, cependant je vous le recommande.
- Et sinon, je peux sortir ?
Le médecin le regarda droit dans les yeux et sans un battement de cil dit :
- Non. Pas encore. Vous restez ici jusqu'à lundi. Le ton ne souffrait aucune contrepartie.
Lysandre baissa les yeux, vaincu. Le médecin lui adressa un sourire bienveillant malgré tout et attira Martine dans le couloir.
- Il est trop fragile pour rentrer, vous êtes sa mère ?
- Non. Plutôt sa tutrice. Depuis la mort de ses parents il y a un peu plus d'un mois, c'est moi qui m'occupe de lui. Sa mère était ma cousine.
- Faites attention à lui, il se peut qu'il essaie de recommencer.
- Vous croyez ?
- Il va rester ici ce week-end, je veux le surveiller. Est-ce qu'il a des amis ?
- Oui. Un en particulier. C'est lui qui l'a trouvé et qui a donné l'alerte. Mais il est choqué lui aussi et il lui en veut pour son geste.
- Je vois. Il faudrait qu'ils se réconcilient vite, car ajouté au reste, ne va pas aider Lysandre à remonter la pente.
- J'ai compris, merci docteur...
Une fois seule, Martine décida d'aller voir Yanel. Elle s'inquiétait pour Lysandre, certes, mais Yanel avait subi un choc lui aussi.

****

Aymeric se prépara un café, bien fort, il en avait besoin après les évènements de la veille, il était éreinté, la nuit avait été très courte. Gwen et lui s'étaient relayés pour veiller Yanel qui dormait encore. Sa femme arriva alors qu'il somnolait presque assis à la table de la cuisine, sa tasse de café à la main. Elle l'embrassa sur le sommet du crâne, il sorti de sa léthargie :
- Ça va toi ? Demanda-t-elle en se servant une tasse de café.
- Bof... crevé, inquiet, énervé, penaud... mais à part ça, ça va. Et toi ?
- Pareil. Elle s'assit en face de lui. Il faut qu'on parle à Yanel, et rapidement.
- Mmm ... c'est plutôt lui qui doit parler.
- Oui, enfin, tu me comprends... Cette nuit, quand je lui ai dit que tout irait bien, que c'était fini et qu'il fallait qu'il se calme, il a répondu qu'il ne pouvait pas. Je ne pense pas qu'il parlait du fait de ne pas pouvoir se calmer.
- De quoi alors ?
- Tu as entendu comme moi Lysandre à l'hôpital hier soir. Je ne pense que ça à avoir avec ce qu'ils se sont dit.
- Et dont Yanel ne veut pas parler. Je vois.
- Je ne sais pas pour toi, mais je ne m'attendais pas du tout à ça, à ce que Yanel parte et laisse Lysandre dans cet état.
- Moi non plus. Mais il a subi un choc, et il ne doit pas savoir comment le gérer.
- Je n'ai rien vu venir... en tout cas rien d'aussi grave. La dépression, oui, mais une tentative de suicide, non...
- Il devait être au bout du rouleau et pourtant, on ne pouvait rien soupçonner, il avait l'air de tenir le coup.

Ils ne l'avaient jamais exprimé à haute voix, mais l'un et l'autre s'était déjà demandé comment réagirait Yanel, s'ils venaient à disparaître. Rien que le fait d'essayer d'imaginer la chose, ils réalisaient à quel point cela pouvait être horriblement douloureux pour Lysandre de vivre une telle situation.
- Lysandre me fait tellement de peine, soupira Gwen.
- Oui, et à côté de ça, notre Yanel qui vit un cauchemar pareil... quelle horreur ... Aymeric bu une gorgée de café, pour cacher son émotion. « Comme si des cauchemars, il n'en faisait pas assez ces derniers temps ! »
Ils en étaient là de leur conversation quand leur fils entra dans la cuisine.
Il avait les yeux cernés, ce qui faisait encore plus ressortir leur couleur vert clair. Ses joues étaient creusées et il était pâle. Néanmoins, il leur adressa un faible sourire en guise de bonjour.
- Comment tu te sens ? Demanda Gwen.
- J'ai mal au thorax, et à l'épaule, .... « Sans doute parce que j'ai défoncé une porte... »

En effet, il se tenait devant eux, une main posée sur le thorax, et il semblait respirer avec difficulté. Il voulut prendre une tasse dans le placard, mais y renonça. Son épaule lui faisait trop mal.
- Viens t'assoir, je vais te préparer un chocolat chaud. Dit Gwen en le guidant vers une chaise. Quand il fût servi, et qu'il eut repris quelques forces, Aymeric revînt à la charge :
- Tu veux bien nous dire ce qui s'est passé hier ?

Yanel leur raconta absolument tout. Depuis la convocation suite au coup de tête de Stephan, jusqu'au moment du pétage de plomb de Lysandre quand il lui rendit la monnaie de sa pièce. La course folle à travers la ville jusqu'au cimetière en compagnie des policiers et la journée passée à suivre Lysandre partout.
- Il y avait tout ce sang ... termina Yanel avec difficulté. C'était horrible. J'ai cru mourir rien qu'en le voyant couché là, comme ça, ...
- Vous vous êtes disputé à l'hôpital ? Insista Gwen.
- Disputé n'est pas le mot ... J'ai refusé de lui pardonner, alors qu'il me le demandait.
- Vraiment ? Aymeric fut très surpris. Tu as refusé ?
- J'étais hors de moi... je lui en voulais...
- Pourquoi ?
- Pour ce qu'il avait fait, ... « L'idée de le perdre me rend fou ... » les lèvres de Yanel tremblèrent, et des larmes coulèrent.

Il les essuya d'un revers de main et continua :
- Je lui ai dit que je le détestai ... Il s'interrompit soudain, se mordant les lèvres, il baissa la tête confus et poursuivi :
- Lui pardonner, c'était au-dessus de mes forces...
- Je pense qu'il faudrait que vous vous parliez tous les deux. A cœur ouvert. S'il t'a demandé de lui pardonner son geste, ce n'est pas pour rien, tu ne crois pas ? Dit Aymeric.
Yanel ne répondit pas. Il était encore trop bouleversé par tout ça, mais ses parents sentirent très clairement qu'il luttait pour ne pas courir directement à l'hôpital, simplement, par fierté, il s'en empêchait.
- Bon, je vais contacter le lycée ... fit Aymeric en se levant de table, et c'est là qu'il vit Martine arriver dans l'allée.

Il ne dit rien, il préféra laisser son fils tranquille encore un peu. C'est pourquoi il accueilli leur visiteuse, avant qu'elle ne frappe à la porte.
- Bonjour. J'espère que je ne vous dérange pas ?
- Non, pas du tout, venez. Et il l'entraîna dans son bureau.
- Je venais voir Yanel, je m'inquiète pour lui. Comment va-t-il ?
- Choqué, comme vous pouvez l'imaginer, et encore furieux contre Lysandre.
- Justement, c'est aussi le but de ma venue. Il faudrait qu'on arrive à les réconcilier, vous ne pensez pas ?
- Si, je suis d'accord. Pour le moment, il est encore clos à toute discussion. Et Lysandre ?
- Il est hospitalisé jusqu'à lundi. Le pauvre, il voulait sortir pour venir ici, il est dans un sale état.
- J'imagine bien. On va leur laisser un peu de temps à tous les deux. Forcer les choses ne servirait à rien actuellement.
- Entendu, en tout cas, je vous remercie et surtout, je remercie Yanel pour son pressentiment. Sans lui, je n'aurai rien suspecté et... Dieu seul sait ce qui aurait pu arriver.
- Ne vous en faîtes plus, Lysandre est sauf. Ils vont se rabibocher, il leur faut juste un peu de temps.
- J'espère que cela ne sera pas trop long, pour l'un comme pour l'autre, ils ont besoin de se retrouver très vite, enfin, c'est mon sentiment ...
Aymeric acquiesça, elle avait entièrement raison. Et puis, il avait relevé que Yanel parlait au passé quand il exprimait ses sentiments. - J'étais hors de moi... je lui en voulais... Preuve que sans doute, il avait revu son jugement.

-Et vous ? Comment vous encaissez ? Demanda Aymeric.

-Oh, je... ça va. Tant qu'il s'en sort, pour moi, ça ira.

Aymeric la pris dans ses bras et la serra bien fort :

-Ne vous en faites pas, répéta-t-il, ça va aller.

Aymeric connaissait très bien son fils aussi, et depuis que les deux jeunes gens se fréquentaient, Yanel était différent. Quelque chose en lui avait changé, et de manière soudaine, ce jour de rentrée des classes au cours élémentaire. C'était comme si Yanel avait trouvé son pendant, sa moitié, en tout cas, son équilibre. Et depuis lors, les deux amis ne s'étaient plus quittés. Il s'était même fait un jour la réflexion que s'il devait y avoir une idylle entre ces deux-là, il n'en serait pas du tout surpris. Mais de ce côté-là, les choses semblaient ne pas s'être déclarées. Les deux amis passaient le plus clair de leur temps ensemble, ils étaient fusionnels, pourtant, ils ne semblaient pas se rendre compte à quel point...

Il raccompagna discrètement Martine et ne dit rien de sa visite.  

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