2 Sillé-Le-Guillaume

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Il était quinze heures lorsque j'arrivais à Sillé-Le-Guillaume. J'empruntais un sentier deux centimètres de large à peu près. J'apercevais droit devant moi, un groupe de personnes. Je ne pouvais pas encore distinguer nettement qu'il s'agissait d'habitants du village ou autres. À fur et à mesure que j'approchais, je me suis rendu compte que c'était des Allemands. Certains d'entre eux reposaient sur des matelas volés dans les maisons qu'ils avaient visités. D'autre étaient couchés sur l'herbe. Leurs camions obstruaient le passage. Je devais les dévier en sautant un fossé. Aucun d'eux m'aida à le descendre, ni à le remonter, avec ma bicyclette surchargée. Quelques uns ne dormaient pas. D'autres ronflaient. Qu'importe, je devais me débrouiller toute seule. Ils paraissaient si las, qu'ils auraient eu de la peine à le faire. Je n'aurais d'ailleurs pas à les remercier. Je n'avais qu'une pensée : m'éloigner au plus vite. Malheureusement, maladroitement, je heurtai le pied de l'un d'eux dans son sommeil. Il se réveilla brusquement et me lança un regard foudroyant.

⌐ Pardon pour vous avoir réveillé.

Il ne répondit pas et se replongea dans son sommeil interrompu. Mon cœur battait très fort. Je ne pensais qu'à une seule chose : être loin de là. Peu après, je me trouvai face à trois Allemands en déroute, débraillés qui me demandèrent ma bicyclette.

⌐ Que feriez-vous avec une bicyclette à trois ?

Avec mon mauvais anglais et accent français, j'essayai me faire comprendre que cela ne servirait à rien. Ils m'ont finalement laissé partir. Mais je me disais qu'une fois installée, ils pouvaient encore me tirer dessus. Je pédalai encore plus vite. Je traversai un petit village inconnu. Des pancartes portaient la direction opposée.

Je me mis à la recherche d'un gîte pour la nuit. J'en trouvai un chez les fermiers qui avaient l'air bien compréhensifs. Ils m'ont questionnée. Je leur ai raconté mon histoire le soir. J'ai dîné avec eux. Puis, ils m'ont donné une couverture pour la nuit. J'ai passé une bonne nuit dans le foin, enveloppée dans mon sac de couchage et ma couverture. La pluie tombait, mais, il fallait partir quand même. En partant, j'ai donné un paquet de cigarettes au fermier, pour sa gentillesse. Il était très content. La pluie incessante m'obligea ce jour-là, à établir une courte étape.

Assise sur le bord de la route, je consultai ma carte. Après avoir parcouru une cinquante de kilomètres, je cherche à nouveau un nouveau gîte. Il m'était impossible de continuer et trouva une autre ferme. Dans un coin de la grange, je pris une douche. Ensuite, je dînai avec la fermière et son jeune fils. À la fin du repas, elle me conduisit dans une chambre à deux lits. Son fils dormait dans l'un et je m'installai dans l'autre. Je n'ai pas tant regretté la paille. Je n'ai pas pu fermer l'oeil de la nuit, j'étais dévorée par les puces. Enfin, lorsque le jour se leva, je déjeunai, je m'en allai sans oublier de payé le repas et la nuit.

À peine ma bicyclette enfourchée, je me trouvai face à des Allemands. C'est alors que je me dis :

⌐ Ils vont encore me demander mon vélo.

C'était un mode de transport très convoité à ce moment-là, car il ne nécessitait pas de carburant et permettait de se déplacer plus vite qu'à pied. Ils me demandaient la direction de Bruz. Je leur montrai du doigt le chemin.

⌐ Avez-vous vu des Américains dans les parages ?

⌐ Non.

Je continuai vers la direction de Bruz. Lorsque j'y arrivai, tous les habitants étaient en effervescence. Que se passe-t-il ici ? En me promenant dans les rues, un prisonnier Allemand à califourchon sur le capot d'une Jeep. La population criait :

⌐ À mort ! Tuez-le.

Je m'approchai des conducteurs. Ils étaient deux et leur demandai :

⌐ Qu'allez-vous faire ? Vous n'allez pas le tuer ?

⌐ Non, les lois de la guerre s'y opposent, me disent-ils.

Je m'en allai rassurée. Je pensais à mes camarades prisonniers depuis quatre ans. Ils allaient subir le même sort. Peut-être une longue captivité mais, pas la mort.

Tout en pédalant, de joyeuses pensées me venaient à l'esprit. Nos prisonniers allaient revenir. Mais dans quel état ? Quatre ans de souffrance physique et morale avec une santé bien compromise.

Pour leur donner un peu de courage, nous trouvions le moyen de correspondre secrètement de diverses façons. L'une d'entre elles, lorsque nous confectionnâmes un colis, nous vidions une noix de son contenu. Puis, introduire une lettre écrite sur papier avions, en ayant bien soin de recoller solidement les deux coquilles. Il ne fallait pas recommencer deux fois la même opération. La fois suivante, on avait une nouvelle idée.

Je me mis à la recherche d'un gîte pour la nuit. J'en trouvai un chez les fermiers qui avaient l'air bien compréhensifs. Ils m'ont questionnés. Je leur ai raconté mon histoire le soir. J'ai dîné avec eux. Puis, ils m'ont donné une couverture pour la nuit. J'ai passé une bonne nuit dans le foin, enveloppée dans mon sac de couchage et ma couverture. La pluie tombait, mais, il fallait partir quand même. En partant, j'ai donné un paquet de cigarettes au fermier, pour sa gentillesse. Il était très content. La pluie incessante m'obligea ce jour-là, à établir une courte étape.

Assise sur le bord de la route, je consultai ma carte. Après avoir parcouru une cinquante de kilomètres, je cherche à nouveau un nouveau gîte. Il m'était impossible de continuer et trouva une autre ferme. Dans un coin de la grange, je pris une douche. Ensuite, je dînai avec la fermière et son jeune fils. A la fin du repas, elle me conduisit dans une chambre à deux lits. Son fils dormait dans l'un et je m'installai dans l'autre. Je n'ai pas tant regretté la paille. Je n'ai pas pu fermé l'oeil de la nuit, j'étais dévorée par les puces. Enfin, lorsque le jour se leva, je déjeunai, je m'en allai sans oublier de payer le repas et la nuit.

A peine ma bicyclette enfourchée, je me trouvai face à des Allemands. C'est alors que je me dis :

⌐ Ils vont encore me demander mon vélo.

C'était un mode de transport très convoité à ce moment là, car il ne nécessitait pas de carburant et permettait de se déplacer plus vite qu'à pied. Ils me demandaient la direction de Bruz. Je leur montrai du doigt le chemin.

⌐ Avez-vous vu des Américains dans les parages ?

⌐ Non.

Je continuai vers la direction de Bruz. Lorsque j'y arrivai, tous les habitants étaient en effervescence. Que se passe-t-il ici ? En me promenant dans les rues, un prisonnier Allemand à califourchon sur le capot d'une Jeep. La population criait :

⌐ A mort ! Tuez-le.

Je m'approchai des conducteurs. Ils étaient deux et leur demandèrent :

⌐ Qu'allez-vous faire ? Vous n'allez pas le tuer ?

⌐ Non, les lois de la guerre s'y opposent, me disent-ils.

Je m'en allai rassurée. Je pensais à mes camarades prisonniers depuis quatre ans. Ils allaient subir le même sort. Peut-être une longue captivité mais, pas la mort.

Tout en pédalant, de joyeuses pensées me venaient à l'esprit. Nos prisonniers allaient revenir. Mais dans quel état ? Quatre ans de souffrance physique et morale avec une santé bien compromise.

Pour leur donner un peu de courage, nous trouvions le moyen de correspondre secrètement de diverses façons. L'une d'entre elles, lors la confection d'un colis à vider une noix de son contenu. Puis, introduire une lettre écrite sur papier avions, en ayant bien soin de recoller solidement les eux coquilles. Il ne fallait pas recommencer deux fois la même opération. La fois suivante, on avait une nouvelle idée.

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