1 Le départ d'une nouvelle aventure

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Le lundi 31 juillet 1944, deux mois après le débarquement, je quittais Paris afin de me rendre dans ma famille. J'étais sans nouvelles depuis le Jour"J".

Après avoir fait part de mon projet, quelques jours auparavant à mes collègues de travail et mes patrons, je fus traitée de folle que c'était aller directement à la mort.

Un ingénieur me dit également :

⌐ Vous allez rencontrer des troupes alliées, vous allez être seule sur la route !

Ma décision était prise rien ne pouvait m'en dissuader.

Ma destination était Pommerit-le Vicomte, petite commune de deux mille habitants, à trente-deux kilomètres de Saint-Brieuc résidence de ma famille. La distance que j'avais à parcourir était cinq cents kilomètres. Sur des routes pleines d'embûches, j'étais consciente. Je me dirigeais vers la porte de Versailles pour suivre la ligne grosso modo la ligne Paris-Brest. Puis, par Versailles, Chartres, Le Mans, Laval, Rennes, St Brieuc. Il n'était pas question de prendre les routes nationales dangereuses, occupées par les troupes et bien entendu déconseillées.

Depuis deux mois, la bataille faisait rage aux environs de Cherbourg, les Alliées avançaient péniblement devant l'ennemi supérieur en nombre. J'étais arrivée ans un village dans l'Eure, je vis les habitants en grande conversation sur la place. De quoi pourraient-ils parler si tôt ? Il était six heures du matin. Certainement, quelque chose les tracassait. L'un d'eux vint vers moi et me demanda où j'allais. Je lui dis :

⌐ Dans les Côtes du Nord en Bretagne. Vous ne pouvez pas passer. La radio annonce ce matin que les troupes Alliées sont descendues directement sur Rennes. Il serait plus sage que vous fassiez demi-tour.

⌐ Jamais ! J'ai déjà fait deux cents kilomètres, je veux continuer !

Il n'y avait personne sur les routes, tout paraissait paisible. Je n'entendais que les avions au-dessus e ma tête. J'étais chargée sur ma bicyclette. On ne voyait que ma tête qui dépassait les emballages vides. Je les retournais à ma mère. Elle m'adressait régulièrement de province. Le soir, fatiguée d'avoir roulé toute la journée sous un soleil de plomb, je m'arrêtais dans une ferme. Quelquefois, j'étais prise pour une espionne.

La plupart du temps, je couchais dans la grange sur la paille. Je demandais un seau d'eau et prenais une douche improvisée, dans l'étable. J'étais en compagnie des vaches. J'étais bien souvent réveillée par le hennissement d'un cheval, le beuglement d'une vache ou le trottinement de souris grignotant un sac de pommes de terre non loin de moi. En général, les fermiers me questionnaient sur la vie à Paris. Puis, je repartais en pleine forme, après avoir bu du bon lait frais et de la crème fraîche. Une autre journée s'annonçait, pleines d'imprévus et d'incertitudes.

Le soir, quand la nuit tombait, je m'arrêtais dans une autre ferme et demandais asile.

Un matin, je me suis réveillée à cinq heures et j'ai décidée d'aller me baigner dans le petit ruisseau. Il coulait derrière la ferme. Je me disais qu'à cette heure, personne ne me verra. Après avoir procédé à mes ablations, je m'apprêtais à reprendre ma bicyclette. Je me sentais plus légère et en forme.

Soudain, je m'aperçus sur l'autre côté de la rive, un berger qui ne perdait pas une miette du spectacle. Une aubaine qui ne se présentait pas tous les jours. Je m'enfuyais en toute hâte. Je crois bien que je roulais encore plus vite que d'habitude. Je profitais de cette opportunité avant que le soleil ne soit trop chaud. Après déjeuner, je faisais la sieste. Je choisissais toujours un joli site, cela ne manquait pas. Je ne pouvais pas prendre les routes nationales, elles étaient occupées par les troupes allemandes. Il me restait donc les petites routes mauvaises et fatigantes. De plus, mes pneus étaient fatigués aussi, cela m'inquiétait.

Depuis deux mois, la bataille faisait rage aux environs de Cherbourg, les Alliées avançaient péniblement devant l'ennemi supérieur en nombre. J'étais arrivée ans un village dans l'Eure, je vis les habitants en grande conversation sur la place. De quoi pourraient-ils parler si tôt ? Il était six heures du matin. Certainement quelque chose les tracassait. L'un d'eux vint vers moi et me demanda où j'allais. Je lui dis :

⌐ Dans les Côtes du Nord en Bretagne. Vous ne pouvez pas passer. La radio annonce ce matin que les troupes Alliées sont descendues directement sur Rennes. Il serait plus sage que vous fassiez demi-tour.

⌐ Jamais ! J'ai déjà fait deux cents kilomètres, je veux continuer !

Il n'y avait personne sur les routes, tout paraissait paisible. Je n'entendais que les avions au-dessus e ma tête. J'étais chargée sur ma bicyclette. On ne voyait que ma tête qui dépassait les emballages vides. Je les retournais à ma mère. Elle m'adressait régulièrement de province. Le soir, fatiguée d'avoir roulé toute la journée sous un soleil de plomb, je m'arrêtais dans une ferme. Quelquefois, j'étais prise pour une espionne.

La plupart du temps, je couchais dans la grange sur la paille. Je demandais un seau d'eau et prenais une douche improvisée, dans l'étable. J'étais en compagnie des vaches. J'étais bien souvent réveillée par le hennissement d'un cheval, le beuglement d'une vache ou le trottinement de souris grignotant un sac de pommes de terre non loin de moi. En général, les fermiers me questionnaient sur la vie à Paris. Puis, je repartais en pleine forme, après avoir bu du bon lait frais et de la crème fraîche. Une autre journée s'annonçait, pleine d'imprévus et d'incertitudes.

Le soir, quand la nuit tombait, je m'arrêtais dans une autre ferme et demandais asile.

Un matin, je me suis réveillée à cinq heures et j'ai décidé d'aller me baigner dans le petit ruisseau. Il coulait derrière la ferme. Je me disais qu'à cette heure, personne ne me verra. Après avoir procédé à mes ablations, je m'apprêtais à reprendre ma bicyclette. Je me sentais plus légère et en forme.

Soudain, je m'aperçus sur l'autre côté de la rive, un berger qui ne perdait pas une miette du spectacle. Une aubaine qui ne se présentait pas tous les jours. Je m'enfuyais en toute hâte. Je crois bien que je roulais encore plus vite que d'habitude. Je profitais de cette opportunité avant que le soleil ne soit trop chaud. Après déjeuner, je faisais la sieste. Je choisissais toujours un joli site, cela ne manquait pas. Je ne pouvais pas prendre les routes nationales, elles étaient occupées par les troupes allemandes. Il me restait donc les petites routes mauvaises et fatigantes. De plus, mes pneus étaient fatigués aussi, cela m'inquiétait.

Me trouvant dans la Mayenne, je consultais ma carte Michelin. J'étais près de Sillé- Le-Guillaumme, non loin de Saint-Pierre-Sur-Orthe, où était repliée, ma voisine avec ses trois enfants. C'était à vingt kilomètres de là, donc je me décidais de faire un crochet et lui faire une surprise.

Au bout de quelques kilomètres, je trouvais ce petit village et enfin, la maison de mon amie. La fenêtre était entrouverte, je l'appelais. Elle n'en croyait pas ses yeux. Elle me fit entrer. ⌐ ⌐ ⌐ Vous ici ?

⌐ Oui. Voici une lettre de votre mari. Il m'avait confié ce pli, au cas où, je passerais.

Elle lut la lettre et me prépara un repas fut la bienvenue.

⌐ Inutile de vous demander où vous allez.

⌐ En Bretagne rejoindre ma famille dont je suis sans nouvelles.

⌐ C'est prendre de grand risques ! Restez donc ici. Les Américains seront ici demain, peut-être même ce soir.

⌐ Non, vous êtes gentille et je vous remercie. Mais, je tiens à continuer mon chemin.

⌐ Avant de partir, puisque vous y tenez, venez avec moi, nous écouterons la radio du Moulin. C'est le seul endroit où l'on peut encore entendre quelque chose. Nous n'avons pas d'électricité. En effet, la radio annonçait que les Américains avançaient rapidement. De retour à la maison, nous vîmes deux avions en bataille, l'un d'eux, en flammes tomba dans le champ à côté. Les enfants effrayés criaient et pleuraient.

⌐ Je vous en supplie, ne partez pas. Je n'ai pas de lit pour vous coucher, mais la ferme où je prends mon lait tous les jours, vous hébergerait volontiers.

Sur l'insistance de mon amie, elle me conduisit à la ferme, où je passais la nuit. Puis, le lendemain, je repris la route vers la Bretagne.

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