Chapitre 2: Callum

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_ Bonjour ! M'exclamais-je au nouveau venu. Je suis avec un client, installez-vous ou regardez le book, j'arrive dans dix minutes.

Tiens tiens… vu l'odeur fantastique de freesia qui me parvenait, mon client était une cliente. Mon sexe frémit tant le parfum était divin, ce qui me surprit. Je me forçais à me reconcentrer sur le tatouage que je traçais avant de foirer les simples lignes de l'encre marine sur le poignet de mon jeune client. Dix-sept ans, pour moi c'était encore un bébé, mais il avait l'autorisation de sa mère. C'était un hommage au père du garçon, ancien marine mort récemment d'une tumeur au cerveau.

Je terminais le tatouage et encaissais avant de poser les yeux sur la femme.

Putain de merde...

Mon sexe se dressa dans mon jean. Elle avait l'air fragile, douce, mais si belle... une métisse aux yeux d'un vert incroyable qui possédait une masse de cheveux bouclés mi long, dont je mourrais d'envie d'y plonger les mains. Je me demandais ce qu'elle faisait là... je n'arrivais pas à interpréter son regard... il n'était pas intimidé ni effrayé. Je n'y voyais pas d'interrogation, ni de méfiance ou encore de colère. J'essayais donc de paraitre plus avenant en m'accoudant entre ma table à dessin et la caisse.

_ Bonjour, je m'appelle Léona. J'aimerais savoir si vous pouviez me tatouer un dessin personnel.

Un frisson me parcourut de ma nuque à ma queue. J'avais trouvé : de l'excitation et de la détermination. Sa voix était douce comme une caresse, forte et super sensuelle. Je me demandais tout à coup comment elle gémirait avec une voix pareille...

Putain de merde concentre toi, Call !

_ Enchanté Léona, moi c'est Callum, répondis-je. Heureusement ma voix était normale, sans trace aucune de ma propre excitation. Je peux voir ton dessin ? Et laisse tomber le vouvoiement, je ne suis pas si vieux non ?

_ Non. C'est vrai, dit-elle en me reluquant, avant de me pulvériser les mirettes avec un sourire éclatant. C'était juste de la politesse, mais ne t'inquiètes pas, tu ne m'y reprendras plus.

J'éclatais de rire. J'adorais son franc-parler, je trouvais ça marrant. Rafraichissant, même.

Et ce putain de joli sourire... c'est quoi cette fille ??

Elle ouvrit la pochette qu'elle avait en main et sortis la première feuille parmi tous les croquis, avant de la refermer. Tant pis pour ma curiosité ! Elle plaça la feuille devant moi. Le dessin était simple et très beau. Des taches de peinture pour un croissant de lune en noir et blanc original. Une fine pluie de point et d'étoiles qui descendait avec légèreté sur des fleurs couleur indigo. Comme si les fleurs venaient de donner naissance au croissant de lune...

_ Des Ephémères de virginie ? Demandais-je.

_ Oui, effectivement. Comment tu le sais ?

_ Ma mère a toujours aimé jardiner, répliquais-je en lui faisant un clin d'œil. Tu le veux où ?

_ Dans le dos. J'ai toujours été intéressée par les tatouages mais je ne pouvais pas en faire. Je savais que quand je pourrais, ce serait à un nouveau tournant de ma vie, comme une renaissance. Je n'ai pas besoin de le voir. Je veux juste de savoir qu'il est là. Et puis mon dos est ma plus grande surface, comme une toile blanche ! Mais vu que je ne peux pas le peindre moi-même... je viens pour que tu le fasses à ma place.

_ Eh bien, ça sera un honneur, soufflais-je en riant. Voici un formulaire qui explique ce qui peut ou ne peut pas être fait avant et après un tatouage. Tu pourras le lire en rentrant. Quant à moi, j'ai besoin de quelques informations.

_ Ok.

_ Donc Léona, ta pièce d'identité, s'il te plaît.

_ Voilà, dit-elle en me fournissant son permis.

Davis... Léona Davis ça sonnait bien. Vingt-cinq ans ?

Miam...

_ Ton adresse actuelle? Ton numéro de téléphone?

Elle me donna son adresse mais hésita pour son numéro, car elle comptait le changer. Je le pris quand même. Il suffirait juste qu'elle me passe le prochain quand elle l'aurait.

_ Pas d'allergie?

_ Non, aucune.

_ Tu es humaine ?

_ Oui. Ça te pose un problème ?

_ Non pas du tout, pouffais-je. C'est juste que je n'utilise pas la même encre pour les humains et les paranormaux. Le tatouage pour moi, c'est universel, l'espèce est sans importance. Je ne suis pas humain moi-même. Mais certaines personnes dans les deux camps n'adhèrent toujours pas au fait que les humains et les paranormaux vivent en harmonie ensemble depuis près de cinquante ans. Alors il se pourrait même que, contrairement à moi, ce soit à toi que ça pose problème.

_ Ça ne me dérange absolument pas. Mais tu viens d'attiser ma curiosité, ajouta-t-elle en s'appuyant exactement comme moi tout à l'heure. Qu'es-tu alors ?

Eh bien merde... je ne m'attendais pas à ce qu'elle pose la question aussi subitement.

_ Euh... je suis un orc. Mais il ne faut pas croire tout ce qu'on dit sur les orcs, hein ?

_ Et... que dit-on sur les orcs ? demanda-t-elle le regard curieux.

Je venais de me rendre compte qu'elle semblait plus à l'aise avec moi. Bien.

_ Que nous ne pensons qu'à la guerre. Que nous sommes viles et brutaux. Dénué d'éducation, de morale et de sens des valeurs. Que nous ne prenons aucunement compte des femmes, les prenant juste comme des objets sexuels. Bref... que nous sommes la version la plus primitive et animale des métamorphes.

Je me marrais intérieurement : Les autres métamorphes étaient surtout jaloux des femmes qu'on se ramassait à la pelle grâce à nos belles queues et à notre technique au pieu !

_ Eh bien… réfléchit-elle, heureusement que je suis plus du genre à me faire une idée moi-même des gens plutôt qu'écouter les jugements des autres.

Jolie fille, tu sais que je pourrais prendre de travers la phrase qui vient de sortir de ta jolie bouche ? J'adorerais t'aider à te faire ta propre idée des orcs... Dans mon lit. Nus. Callum, Callum ! Reprends-toi putain !

_ Alors on va bien s'entendre, lui répondis-je en rangeant son formulaire dans mes dossiers. Je rentrerais ses infos ce soir dans la base de données informatique. On est jeudi... rendez-vous mercredi prochain ? 18h ? Ça te convient ?

_ Oui, mercredi prochain ça me va.

_ Cool !

_ Merci. Alors à mercredi Callum.

Son sourire me fit fondre. Comment pouvait-on être adorable et super sexy en même temps ?

_ Oui Léona. A mercredi.

Son prénom roula sur ma langue avec délectation. Avec mon odorat plus développé que les humains, son parfum de freesia m'enveloppa même après la fermeture du salon. Elle ne semblait pas vraiment se rendre compte de la puissance de sa sensualité. Même à petite dose, ça avait un effet bluffant sur ma libido. J'avais vraiment hâte de revoir cette fille.

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