Chapitre 9

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En regagnant l'appartement de son amie, Sophie constata que personne ne manquait. Le petit garçon que Jo disait avoir vu dans l'ascenseur, s'il était bien réel, n'était pas quelqu'un présent à la fête. Jo de son côté, était assis sur un fauteuil, agacé par le fait que personne ne semblait vouloir le croire.

La mère de Jenny appela la celle de Sophie pour lui expliquer ce que le petit garçon disait avoir vu. Quelques dizaines de minutes plus tard, quelqu'un sonna à la porte. Les enfants arrêtèrent un instant de jouer, se demandant de qui il s'agissait. La mère de Jenny ouvrit, découvrant Ewan Robb, accompagné de deux agents de Police. À ce moment, la jeune femme comprit que ça avait sûrement un rapport avec ce que Jo avait crut voir. Pire encore. S'ils étaient là pour ça, alors le garçon avait vraiment vu quelque chose.

Sophie, qui comprit, elle aussi en voyant les policiers que son ami avait vraiment vu quelqu'un dans l'ascenseur, se dirigea vers lui et s'assit à ses côtés.

— Je te crois Jo. La police elle est là.

— C'était qui le garçon ?

— Je sais pas, répondit Sophie.

— Il est mort. Ça veut dire qu'il y a un tueur.

— Un tueur ? s'exclama un petit garçon qui avait entendu les paroles de Jo, faisant alors paniquer tous les autres.

Les enfants se mirent à crier. Le fait qu'un criminel puisse rôder dans l'immeuble les affolaient. Tous s'imaginaient des scènes atroces les concernant.

— On se calme, fit Ewan Robb, entrant dans le salon. La Police est là. Il ne vous arrivera rien. Ils ont arrêté les méchants.

— Ils vont les mettre en prison ? demanda ce même enfant qui venait de semer la panique en répétant les paroles de Jo.

— Oui, oui voilà, c'est ça. Ils vont les mettre en prison.

Un assassin en territoire Impérial n'était pas chose courante. L'Empire étant le pays utopien ayant le taux de criminalité le plus bas. La plupart des homicides étaient involontaires. De simples accidents. Et lorsqu'ils étaient volontaires, dans quate vingt-dix pourcents des cas, le meurtrier n'était pas Impérial, mais étranger. En éradiquant la présence des riches sur le territoire, et en y développant un modèle économique original, l'Empire avait fait disparaître toute forme d'inégalité économiques et sociales, à l'exception peut-être de celles qui n'étaient pas dues à l'argent, renforcant ainsi la cohésion nationale et faisant chuter le taux de criminalité. Une prouesse que l'Empire pouvait se vanter d'être la seule nation à l'avoir réalisée.

Toutefois, cela avait contribué à faire pour un temps de la police Impériale, l'une des moins compétentes d'Utopia dans la résolution d'enquêtes criminelles, du fait qu'ils n'avaient quasiment jamais à devoir élucider ce genre d'affaire. Par conséquent, pour renforcer les compétences de son personnel, la police Impériale avait, depuis quelques années, exporté sa Police en enquêtant sur des affaires étrangères, notamment dans les Royaumes-Unis, mais surtout, dans la forêt neutre, séparant l'Empire de Pacifia.

— Jo, fit Ewan Robb. Tu veux bien me suivre ?

Le petit garçon se leva et accompagna le militaire jusqu'à la sortie de l'appartement. Il s'imagina que le militaire était là pour le raccompagner à la base où il avait passé les journées précédantes. Ça nouvelle maison en somme. Mais il n'en était rien.

— Tu as vu quelque chose ? lui demanda le militaire en s'agenouillant.

— Il y avait un garçon mort dans l'ascenseur, répondit Jo après avoir hoché la tête.

— Cet ascenseur ? demanda Robb en pointant la cage du doigt.

— Oui.

— Suis moi, dit Ewan après s'être redressé. Il faut que tu vois quelque chose.

La Police avait été alertée par un habitant de l'immeuble, qui avait relevé, au cours des derniers jours, le comportement étrange de ses voisins de pallier, deux hommes et une femme approchant tous les trois la trentaine, ainsi qu'un garçon d'une vingtaine d'années.

Tous les quatre, avaient été appréhendés et étaient en route vers le commissariat de la ville, où ils seraient interrogés sur leurs activités et sur la présence de nombreuses pièces d'apparence "ennemie" dans leur logement.

Deux policiers montaient la garde à l'entrée de l'appartement. Ils étaient surpris de voir l'officier militaire entrer dans la zone, accompagné d'un enfant.

Ewan et Jo entrèrent dans l'appartement. Des centaines de composants d'armures de la Force Ecarlate Efdéème jonchant le sol. De quoi assembler des dizaines d'armures.

— Tu sais ce que c'est ? demanda Ewan au petit garçon, qui lui répondit d'un non de la tête. Ce sont des armures de la Force Ecarlate. Des soldats du Efdéème. Des... ennemis. Comme les robots de Jack Lorage.

"Comme les robots de Jack Lorage". Cette phrase suffit à faire comprendre au petit garçon, le danger que pouvaient représenter les soldats de la Force Ecarlate. Ewan se cacha néanmoins de lui révéler qu'ils étaient cent fois plus efficaces que les LB-01 qu'avait croisé Jo.

Mais deux questions se posaient au colonel. Que faisaient ces armures ici ? Et pourquoi les étaient-elles blanches ? La tenue de la Force Ecarlate étant normalement rouge. S'agissait-il de contrefaçons qui attendaient encore d'être peintes ?

Le militaire se saisit d'un plastron. La matière ne semblait pas de bonne qualité. Pour lui, ça ne faisait donc aucun doute, il se trouvait au milieu de fausses armures. Mais pourquoi fabriquer et stocker des immitations d'armures efdéèmes ?

Jo faillit trébucher sur un casque qui roula avant de heurter le pied d'une chaise. Le petit garçon pu alors voir la visière du casque. Il n'y avait rien d'autre que deux "yeux" noirs en dessous desquels se trouvaient deux petites fentes, servant sans doute à faire entrer l'air.

Pendant ce temps, Ewan Robb qui avait réussi à se frayer un chemin parmi les parties d'armures, atteignit une autre pièce de l'appartement. Celle-ci était vide d'armure et uniquement meublée de caisses, dans lesquelles le colonel ne fut pas surpris d'y trouver des fusils d'assaut ARK-45, arme emblématique de l'armée efdéème. Après la guerre de Dalkia, beaucoup de caisses stockées en territoire dalkien durant l'invasion, passèrent entre les mains de pirates et se retrouvèrent ensuite sur le marché noir. C'était probablement de là que venaient les présents exemplaires.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Jo qui, lui aussi s'était taillé un chemin pour rejoindre Ewan.

— N'approche pas, lui répondit ce dernier. C'est... dangereux. Viens, on sort.

Ewan sortit de l'appartement avec le petit garçon, puis demanda aux policiers de rester poster à l'entrée. Personne à part la Police ou l'armée Impériale ne devaient entrer.

— Vous avez fait entrer le petit ? demanda le lieutenant de Police, un homme d'une cinquantaine d'année, assez grand, nouvellement arrivé sur les lieux. Vous n'avez pas peur de le choquer ?

— Il a passé quelques mois avec les Commandos MOCH, survécu à une attaque de Lorage Bots et accrochez vous bien... Il a même déjà croisé Lorage en personne. Bref... C'est pas la vue de fusils d'assaut et de quelques armures factices qui va le traumatiser.

Les trois policiers présents, dont le lieutenant, furent stupéfaits. Des trois, aucun n'avait jamais vu de Commando MOCH, ni croisé Jack Lorage ou l'un de ses robots de combat. Sur ces derniers points, ils pouvaient d'ailleurs s'en féliciter. Personne ne rêvait de tomber un jour sur Jack Lorage ou son armée personnelle.

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