Chapitre 12

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Principauté de Mils, 29 Octobre 2000

Depuis le début de la guerre, le Efdéème avait montré toute sa puissance. Il avait réussi à franchir les lignes de défense léonéennes, dissuadé les Flémeréens d'entrer dans le conflit en les poussant à la neutralité la plus totale et à débarquer des légions entières sur le continent Pacifique en passant par les royaumes elfiques, largement inférieurs technologiquement parlant.

Seul le Véerème et les armées robotiques de Jack Lorage leur posaient problème. Les premiers parce qu'ils avaient l'une des armées les plus avancées et des alliés non négligeables, le second, du fait qu'il disposait d'une force semblant sans limite et surtout, faisant preuve d'aucune émotion.

C'est grace à cette armée de LB-01 dont le nombre compensait la faible efficacité individuelle du modèle, que Jack Lorage était parvenu à faire plier la principauté de Mills. Cependant, la présence de l'armée du paranormal dans la cité n'était pas acceptée par tous les habitants.

Face aux protestations, le prince dut établir un couvre-feu. Une première dans toute l'histoire de la principauté. Ainsi, des LorageBots LB-01 patrouillaient régulièrement dans les rues.

Cependant, ces dernières semaines, un petit groupe de milsiens s'était rassemblé pour lutter contre la mainmise de Lorage et la "trahison" du prince Narbor. Ce mouvement se faisait appeler la voix de l'Espoir. Il opérait clandestinement la nuit, violant ainsi la loi, en placardant des affiches condamant Lorage, et la journée, en distribuant discrètement des tracts incitant les autres milsiens à rejoindre le mouvement et à se dresser contre cette tyrannie. Pour le mouvement, le prince aurait dû se tourner vers le Véerème et non Jack Lorage.

Le Paranormal eut vent de ce mouvement de rébellion et ordonna au prince de gérer le problème dans les "plus brefs délais". Il revint sur sa décision initiale de désarmer Mils et autorisa Narbor à monter une police spéciale chargée de débusquer ces "rebelles" ainsi que toute personne leur apportant un quelconque soutien logistique ou matériel.

Contrairement à ce que Narbor croyait, il n'eut aucun mal à trouver des volontaires parmi sa population. Principalement des gens qui avaient cédé à la peur de Jack Lorage et qui croyaient que le seul moyen de s'en sortir était de le satisfaire. Des membres de cette milice arpentaient les rues de la cité aux côtés des LB-01 de Lorage.

***

Il faisait nuit et la milice milsienne patrouillait à la recherche de la moindre activité suspecte.

— Eh ! Vous ! cria un milicien tombant sur un individu, seul. Ne bougez plus !

Le cliquetis de l'arme fit que l'homme s'arrêta net les mains en évidence.

— Tournez vous ! hurla un autre membres de la Milice milsienne.

Lorsque l'homme pivota, l'un des trois gardes se précipita vers lui pour le menotter.

— On vous arrête pour violation du couvre-feu.

— Je peux tout expliquer.

— C'est ça. Tu nous expliquera tout une fois en cellule.

Les gardes s'apprêtaient à emmener le pauvre homme lorsque quatre tireurs apparurent sur les toits des bâtiments alentours et les éliminèrent un par un. L'un des assaillants lança un morceau de tissus qui se déplia au vent et atterit à côté des corps sans vie des miliciens. Il s'agissait du drapeau de la principauté : un fond jaune orangé, recouvert des armoiries de Mils. Symbôle repris par le mouvement résistant.

***

Le prince Narbor entra chez lui après une journée bien chargée. Toutes les lumières étaient cependant éteintes. Ce qui était étrange étant donné que sa femme et sa fille étaient censées être présentes.

— Suzanne ! cria-t-il pour appeler sa femme.

Personne ne répondit. Cassius se dirigea vers le salon et appuya sur l'interrupteur. La première chose qu'il vit fut sa femme et ses deux enfants assis sur le canapé, un ruban adhésif sur les lèvres et le regard terrifié.

— Eh bien majesté, fit une voix qui lui était familière.

Cassius se tourna vers l'origine de cette voix et y reconnut Jack Lorage, assis à son propre bureau.

— Une longue journée je présume ? reprit le Paranormal.

— M-Monsieur Lorage, fit le prince. Qu-Qu'est-ce qui me vaut cet honneur ?

— Allons ! fit Lorage en se levant. Trêve de politesse et venons-en à l'objet de ma visite.

— Ou-oui... bien sûr.

— J'ai entendu dire que les actions de la... "voix de l'Espoir" avaient gagnés en intensité.

— Ou-oui, répondit le maire le regard plongé au sol. Mais je-je vous assure qu'on fait tout notre possible pour débusquer ces traîtres.

— Mais ça n'est pas suffisant à croire.

Cassius ne savait pas quoi répondre.

— Je ne vais pas revenir sur les raisons qui m'ont poussé à définir cette ville comme un point stratégique, reprit Lorage. Ça ne regarde que moi. Mais ces insurgés risquent de mettre mon plan en péril.

— Oui monsieur... je comprends.

Lorage détestait le prince. Pour lui, tous les monarques se ressemblaient. Tous exerçaient le pouvoir de façon assuré, mais il ne s'agissait que d'hypocrites ayant obtenu le pouvoir par leur sang, pensant d'abord à eux et à leur cercle proche avant de penser à leur peuple.

— Je vous laisse encore une semaine, répondit Lorage en se dirigeant vers son interlocuteur.

— Ou-Oui monsieur, très bien, répondit le prince. Je ferai selon vos désirs.

— Si dans une semaine le problème n'est pas réglé, je vous laisse deviner ce qu'il adviendra de votre petite famille.

La phrase de Jack fut suivit d'un puissant éclair. Après le flash, le maire réalisa que le Paranormal avait disparu. C'était sa façon à lui de prendre congé. Une façon d'impressionner les gens. Cassius se précipita vers sa femme et sa fille pour leur retirer ce ruban adhésif.

— Papa ! fit la petite fille en prenant son père dans ses bras.

— Chéri, fit sa femme. Qu'est-ce que tu comptes faire ?

— Je n'ai pas d'autre choix. Il faut que je durcisse la répression.

Le lendemain, dans les rues, on vit afficher sur les murs que le prince offrait une prime de cinquante mille unités à quiconque dénoncerait l'un de ces fameux "traîtres". De même qu'il avertit la population que toute action dénonçant les méfaits de Jack Lorage serait passible de peine capitale. Une peine qui avait disparu de la principauté il y avait plus de deux siècles.

Très peu de milsiens étaient d'accord avec la politique du prince. Ainsi, très peu de dénonciations eurent lieu. Pas assez pour porter un coup sérieux à la voix de l'Espoir qui continuait à gagner en puissance. La seule raison pour laquelle la milice milsienne arrivait à contenir la rébellion était la présence de LB-01 dans ses rangs.

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