Chapitre 4

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Deux heures plus tard, les deux Léonéens arrivèrent sur le lieu d'échange. Il s'agissait d'une petite place avec, au centre, un stand qui servait à enregistrer la marchandise et à payer ceux qui l'apportaient. La marchandise était ensuite stockée dans un hangar situé à quelques mètres.

Il y avait beaucoup de monde, comme ces deux Komitoses qui apportaient une cargaison de pièces détachées servant à rafistoler des chars de combat, ou encore cet Elfe qui venait revendre des morceaux de LB-01, ces robots de combat équipant l'armée personnelle de Jack Lorage. Tous des pilleurs, des ferrailleurs faisant les champs de bataille, après que la mort eut fait son oeuvre. Ils venaient récupérer les restes pour arrondir leur fin de mois, ou pour en vivre.

La plupart venaient cependant revendre des objets à moitié détruits, des choses qu'il fallait réparer si on voulait qu'ils servent à nouveau. Leo et Karh en revanche, venaient vendre une cargaison de fusils efdéèmois en état de marche. Ce qui représentait une excellente prise. Probablement l'une de leurs meilleures jamais réalisées.

— Attends ici, dit Karh à son ami. Je reviens tout de suite.

— Comme tu veux, répondit Leo.

Karh prit les deux sacs et s'avança vers le stand. Leo le regarda quelques secondes, avant de se retourner et de heurter un passant. Il s'agissait d'un humain de taille moyenne à la coupe militaire, portant un poncho noir.

— Oh... pardon, s'excusa le Léonéen. Je suis désolé.

L'homme ne semblait pas accompagné et ne traînait derrière lui aucun objet, aucune cargaison susceptible d'être vendue. Il venait les mains vides. Il n'était donc pas là pour faire affaire. Ou alors, sa cargaison était trop importante et attendait plus loin, dans un vaisseau ou autre. Ou bien, il s'agissait d'un agent de sécurité.

— Fais attention où tu marches, répondit-il d'un ton menaçant, avant de reprendre sa route.

Leo remarqua que sous son poncho, l'individu portait un plastron d'armure rouge et dissimulait une arme. Peut-être un mercenaire ou un chasseur de prime, se dit-il avant de remarquer que plusieurs personnes autour de lui, sur la place, portaient le même manteau.

Ça, c'est bizarre, pensa le jeune Léonéen, avant de se souvenir que l'armure rouge était caractéristique d'une force militaire bien particulière. Et pas des moindres.

Les hommes se positionnèrent en cercle, sur la place. D'autres personnes dans la foule, semblèrent avoir deviné, tout comme Leo, qui étaient ces hommes.

— Karh ! cria Leo, Attention ! C'est la Force Écarlate !

Les hommes sortirent leurs armes et les pointèrent sur la foule. Sans doute ne voulaient-ils pas tirer. Mais lorsqu'une dizaine de personnes sortirent elles aussi, leurs propres armes pour les combattre, ceux-ci n'eurent d'autre choix que de riposter. Les coups de feu semèrent la panique sur la place. Ceux qui n'étaient pas armés couraient partout. Les hommes du Efdéème n'arrivaient pas à distinguer les civils des assaillants. Les pertes parmi les non combattants étaient énormes.

Leo vit son ami se faire abattre sous ses yeux. Après quoi, il décida d'aller se cacher pour ne pas subir le même sort. C'était la panique. Ce qu'il restait des pauvres commerçants, couraient dans tous les sens en tentant d'échapper aux balles de la Force Écarlate. Ceux-ci ne rataient presque jamais leurs cibles, surtout lorsqu'elles se trouvaient à moins de dix mètres de leurs armes, comme c'était le cas en ce moment. Mais la panique et les mouvements de foule firent que certaines de leurs balles se perdirent sur des innocents.

Leo eut la chance d'échapper aux premières rafales et se dissimula derrière un amas de caisses dont il ignorait le contenu. Il regarda discrètement entre elles. Il voyait le corps inanimé de son ami. Il ne savait pas s'il était mort, ou juste inconscient.

Un Komitose, reconnaissable à sa peau bleu, tomba juste à côté de lui. Il venait de se prendre une balle en pleine tête. Son pistolet glissa juste devant Leo qui le ramassa.

C'était la première fois qu'il tenait une arme. Il n'y connaissait absolument rien aux armes à feu. Même pas le nom de celle qu'il tenait.

Les coups de feu se faisaient de plus en plus rare. Sans doute que pour l'un des deux camps, les cibles venaient à manquer. Leo jeta alors un coup d'œil entre les caisses et sans surprise, il comprit que les hommes de la Force Écarlate étaient en train de venir à bout de leurs adversaires. Il ne savait toujours pas pourquoi le Efdéème avait envoyé ces hommes ici, ni même qui étaient ceux contre qui ils venaient de se battre. Mais peu lui importait de comprendre. Ce qu'il voulait, c'était courir vers son ami.

Ce qu'il fit lorsque les hommes du Efdéème désertèrent la place afin de poursuivre leurs dernières cibles qui se replièrent un peu plus loin dans la rue.

— Karh ! cria-t-il en courant vers son ami. Karh !

Il s'agenouilla à côté de lui et le tourna sur le dos.

— Karh ! cria-t-il à nouveau en le secouant. Karh !

Voyant qu'il ne réagissait pas, Leo comprit que c'était fini. Karh ne reviendrait pas. Certains civils qui avaient réussi à échapper à la fusillade, sortirent de leur cachette et vinrent porter secours aux blessés, ou comme Leo, pleurer la perte d'un proche.

Le Léonéen se releva et se jura de venger la mort de son ami. Il détestait déjà le Efdéème avant même d'avoir quitté Leonea. Aujourd'hui, il le détestait encore plus. Même s'il n'était pas certain que son ami soit mort sous les balles du Efdéème.

Toujours agenouillé à côté du corps de Karh, Leo redressa la tête et poussa un rugissement de colère.

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