Chapitre 5

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Après avoir marché pendant près d'une heure, Leo arriva dans une petite ville katalonienne, Mevan. La ville était connu entre autre pour abriter un repaire de pilotes freelances prêts à conduire n'importe qui, n'importe où, en échange d'une certaine somme d'argent. Dans les cours de Géographie dispensés auprès de ses maîtres, Leo avait appris qu'il s'agissait de l'une des villes les plus malfamées du pays.

Les bâtiments étaient fait de bois et de pierre, rappelant les maisons que les Humains fabriquaient lorsqu'ils se battaient encore à l'épée, il y avait de cela quelques siècles. Rien à voir avec les villes "futuristes" que l'on pouvait trouver à Dalkia, au Véerème ou encore dans l'Empire. Leo rêvait de s'y rendre un jour, pour y découvrir ces paysages modernes et ces bâtiments "touchant le ciel" dont parlaient certains maîtres Léonéens. Mais la mort de son ami, lui avait oté tout désir d'aventure.

Les gens qu'il croisait à Mevan étaient de diverses espèces, même si la plupart étaient des Elfes. Personne ne semblait étonné par la présence de Leo. Les gens de son espèce étaient pourtant très rares sur le continent Pacifique.

Au bout de quelques minutes, il arriva devant ce fameux repaire. À l'entrée, il y avait un homme semblant être le vigile à en juger par son uniforme et l'arme qu'il portait à sa ceinture. En temps normal, il l'aurait sûrement interdit d'entrer. Ou du moins lui aurait demandé ses papiers d'identité pour contrôler son âge. Mais là, il semblait trop occupé à embrasser une jeune femme rousse à la tenue très légère. Il put donc entrer sans problème.

Une fois à l'intérieur, il se rendit compte qu'il ne s'agissait, ni plus ni moins, qu'un bar où n'importe qui pouvait entrer et consommer à condition d'avoir l'âge légal de la majorité.Tous n'était pas ici pour faire appel aux services de l'un des pilotes présents à l'intérieur. D'ailleurs, la plupart de ces derniers étaient eux-même en train de consommer toutes sortes de boissons alcoolisées ou non.

Leo s'avança timidement dans la salle. C'était la première fois qu'il s'aventurait dans ce genre d'endroit, seul. D'habitude, c'était toujours avec Karh qui avait dépassé la majorité léonéenne, c'est à dire, quinze années. Lorsque la crinière commençait à apparaître chez les mâles. Karh s'était toujours venté de faire partie de l'espèce qui accédait le plus rapidement à la majorité, en comparaison avec les Humains qui étaient ceux chez qui on y accédait le plus tardivement, à dix-huit ans.

Il voulait trouver quelqu'un capable de le ramener chez lui, moyennant rémunération bien entendu. Pour cela, il disposait de mille unités. Il espérait que cela suffise.

Le premier pilote qu'il croisa était ivre. Il s'agissait d'un Komitose d'une cinquantaine d'années qui avait un peu trop forcé sur la bouteille et semblait, comme le vigile, accro aux jolies demoiselles, qu'elles soient Komitoses ou non, comme l'attestait la présence de cette serveuse Elfe qui avait laissé de côté son service pour s'amuser un peu avec lui.

Comment est-ce qu'il peut espérer attirer des clients en se comportant comme ça celui-là ? se dit Leo tout en continuant d'avancer jusqu'à tomber sur un homme à l'apparence suffisamment sérieuse et sobre pour lui demander ses services. L'homme en question était assis à une table et était en train de boire un liquide de couleur pourpre. Certainement un alcool, pensa Leo, Ou peut-être pas. Il portait un chapeau couleur marron, un long manteau de la même couleur et semblait avoir la quarantaine.

— Bonjour, fit le Léonéen peu sûr de lui en gardant ses distances.

— Bonjour, lui répondit l'homme au chapeau. Tu n'es pas un peu jeune pour traîner ici toi ?

— Euh... si mais, on m'a laissé entrer.

— C'est étonnant, répondit l'homme sur un ton ironique. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

Leo s'avança de quelques pas jusqu'à se trouver à moins de trois mètres de son interlocuteur.

— Je cherche quelqu'un qui pourrait me conduire loin d'ici pour mille unités... ou... moins.

— Eh bien tu as frappé à la bonne porte petit, répondit l'homme qui n'avait pas l'habitude que des personnes aussi jeunes fassent appel à ses services. Je suis le capitaine Nathaniel Kesselius et le Rêveur pourrait te conduire là où tu le souhaites.

— Le Rêveur ?

— C'est le nom de mon vaisseau, répondit Kesselius en se levant.

— Ah... Ou-oui... bien sûr je...

— Et... tu souhaites te rendre où exactement ? Tes parents ne t'accompagnent pas ?

— Non je... En fait je voudrais retourner chez moi... Pour les retrouver justement. C'est à Gryysh'a à Léonéa.

Kesselius éclata de rire.

— Quoi ? demanda le Léonéen qui ne comprenait pas pourquoi l'homme se moquait de lui.

— Nan sérieusement, reprit Kesselius.

— Je suis sérieux... C'est de là que je viens. Je voudrais y retourner pour retrouver ma famille... et aussi celle d'un ami, pour leur apprendre qu'il... ne reviendra jamais.

Kesselius perdit son sourire, voyant que le Léonéen était on ne peut plus sérieux.

— Alors tu n'es pas au courant ? demanda sérieusement le capitaine. Personne ne te l'a dit ?

— Me dire quoi ?

— Gryysh'a a été rasé de la carte petit.

— Quoi ?!

— Détruit. Le Efdéème a envahi une partie de Léonéa... Gryysh'a en faisait partie. Et les Death Claws ont décidé de mettre le feu à la ville pour éviter toute révolte.

— Non... C'est impossible ils n'ont pas... Et... et les familles qui vivaient là-bas ?

Kesselius secoua la tête.

— Je n'en sais rien. Certains ont eu le temps d'évacuer. L'armée léonéenne a peut-être tenu assez longtemps pour que tout le monde puisse évacuer. J'en sais pas plus.

Le regard de Léo se perdit sur le sol de la taverne, un parquet tâché par les nombreux verres qui s'y étaient sûrement renversés. Il essaya d'encaisser la nouvelle, mais c'était trop dur pour lui. Les larmes commencèrent à couler le long de ses joues. C'était très probablement la première fois que Kesselius voyait un Léonéen pleurer. Eux qui avaient la réputation d'être forts et de ne pas laisser transparaître leurs émotions.

— Petit, reprit le capitaine. Je suis profondément désolé. Je peux te conduire à Léonéa pour sept-cent cinquante unités. Mais pas à Gryysh'a. C'est trop dangereux pour mon équipage et moi, tu comprends ?

— Je... je comprends.

— Le mieux que je puisse faire c'est te conduire à Nahla. Aux dernières nouvelles, le Efdéème n'y est pas encore. De là, tu pourras si tu le souhaites, trouver un autre moyen pour regagner Gryysh'a.

— D'accord. Conduisez-moi à Nahla.

— Mais entre nous... Je te déconseille de retourner à Gryysh'a.

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