Chapitre 1

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Plage vierge, Empire, Utopia, 5 septembre 2000, 13h45, heure locale

Jo était un petit garçon d'à peine six ans. Il ne connaissait rien de ses origines lorsqu'il rencontra il y avait environ deux ans, la protectrice d'un lieu merveilleux que l'on nommait Pays des Rêves, une Elfe que l'on appelait Lady Naturia. Après avoir passé quelques mois dans ce pays, il y avait rencontré un homme dont l'Elfe avait craint qu'il ne se soit trop intéressé à lui au point de vouloir un jour revenir pour l'enlever. Ainsi elle l'avait confié à un groupe de guerriers dont faisait parti l'un de ses amis, pour qu'il y soit en sécurité. Jo devait un jour devenir un Commando MOCH, l'un de ces redoutables guerriers qui combattaient au nom de la paix.

Cependant, il était à bord du vaisseau MOCH qui se fit attaquer par une armée de robots, il y avait encore de cela quelques minutes. Jo avait été évacué par module de largage, afin d'être sauvé.

L'engin atterrit sur le sable de la plage vierge, en territoire Impérial. Une fois au sol, Jo se détacha comme on lui avait appris à le faire puis appuya sur la commande qui ouvrit la porte du module.

Une fois sortit, la première chose qu'il fit fut de regarder autour de lui. Personne. Il repéra tout de même une route à double sens.

De part et d'autre de cette route se trouvait toute une série de palmiers. Il prit son sac et se mis à suivre la route. Il marcha pendant plus d'une heure avant de tomber sur une ville vers laquelle il se dirigea.

Après quelques minutes de marche, il atteignit cette fameuse cité Impériale dont il ignorait le nom. Il ne savait pas quoi faire. Il était tout à fait conscient qu'il n'aurait pas dû se retrouver seul ici. La Commando MOCH qui l'avait mis dans ce module, aurait dû le récupérer si elle n'avait pas été abattue par ces machines. À causes d'elles, il se retrouvait livré à lui-même. Du moins jusqu'à ce qu'il croise le chemin d'une jeune fille de son âge, blonde, qui s'avança vers lui.

Celle-ci semblait avoir l'habitude de traîner dans le quartier. Elle arriva derrière lui et lui tapota l'épaule. Jo, se retourna et la poussa au sol par simple réflexe. Ce qu'il venait de vivre l'avait mis sur ses gardes. Lorsqu'il réalisa ce qu'il venait de faire, il s'approcha d'elle pour s'excuser et l'aider à se relever.

— Pardon, fit-il. Je croyais que tu étais un robot.

— Un robot ? Tu joues à tuer des robots ? demanda la petite fille souriante.

— Non c'est pas un jeu. C'est vrai.

— Mais... il y a pas de robots.

— Nan pas ici... Dans l'espace.

La petite fille se mit à rire.

— T'es bizarre toi, dit-elle avant de se présenter. Je m'appelle Sophie.

— Je m'appelle... Jo, lui répondit timidement le garçon.

— Tu veux venir chez moi, Jo ? Il n'y a pas de robots... C'est promis.

Le petit garçons réfléchit un instant avant de se rendre compte que personne ne viendrait le chercher. Il savait qu'il ne reverrait sûrement plus les MOCH, qu'il était désormais seul, qu'une nouvelle vie commençait pour lui, après avoir passé quelques mois auprès des Commandos du Mouvement Chevaleresque. Il accepta l'invitation de la petite fille qui était toujours souriante.

Sophie amena son nouvel ami chez elle, au huitième étage d'un immeuble qui en comptait douze. Il n'y avait personne. Pas le moindre adulte. Dans l'une des pièces se trouvait une espèce de carte en trois dimensions. Jo s'en approcha et il devina qu'il s'agissait d'une représentation des environs. Il y reconnut certains bâtiments devant lesquels il était passé en arrivant en ville.

— C'est l'endroit où on est ? demanda-t-il, pour en avoir confirmation.

— Oui, répondit la petite fille. C'est ma mère qui l'a mise là. Elle a dis que c'était important.

— Elle est où ?

— Je sais pas. Elle travaille avec les soldats.

Jo tourna la tête vers Sophie.

— Pour combattre les robots ?

— Mais non, fit la fillette en éclatant de rire. Mais pourquoi tu parles toujours de robots ?

Jo s'allongea sur le lit situé à côté de la maquette qu'il observa avec attention. Il était fasciné par les détails. Le moindre bâtiment semblait avoir été représenté.

— Maman dit qu'elle s'occupe des gens en difficulté, reprit Sophie avant de pointer du doigt ce qui semblait être un hangar. Et elle les conduis là.

Jo regarda l'endroit pointé avec attention.

— On peut y aller si tu veux, ajouta Sophie.

— On peut ?

— Oui. J'y vais des fois. Maman est contente quand je vais la voir au travail.

Le petit garçon accepta de suivre sa nouvelle amie. Ensemble ils s'en allèrent vers ce fameux hangar.

Sur le chemin Jo se repassait les images de ce qu'il avait vécu ces dernières heures. Les Commandos qui couraient dans les couloirs du vaisseaux, l'alarme d'intrusion, le module de largage, son atterrissage à la plage et sa rencontre avec Sophie. Tout s'était tellement passé très vite. Il se demandait si les MOCH avaient réussi ou non à battre les robots.

En arrivant à destination, Jo fut étonné de voir qu'il y avait énormément de monde. Beaucoup plus que ce qu'il s'était imaginé. Il y avait des soldats Impériaux et des membres d'une organisation humanitaire qui assistaient les réfugiés. Parmi ces derniers, il y avait des humains, beaucoup d'humains. Mais aussi quelques Elfes et quelques Komitoses, ces êtres ressemblant à des humains à peau bleue. Sophie ne mit que quelques secondes à retrouver sa mère. Après quoi elle prit le bras de son nouvel ami pour l'emmener avec elle.

— Maman ! cria la petite fille pour attirer l'attention de sa mère.

— Sophie ?! Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je suis venu te voir.

— Encore... ça me fait plaisir de te voir. Mais je t'ai déjà dis plein de fois que tu n'avais pas à t'inquiéter. Que je rentrerais tous les soirs. Et... qui est ce garçon ?

— C'est Jo, un ami. Je l'ai rencontré aujourd'hui.

— Ah, fit la mère de Sophie avant de s'adresser au petit garçon. Tu habites dans le quartier, toi aussi ?

— Non, répondit Jo.

— Il est arrivé aujourd'hui, compléta Sophie. Il n'arrête pas de me parler de méchants robots qui l'ont attaqué.

— Des robots ? Mais d'où tu viens ?

Le garçon resta figé, sans avancer la moindre réponse. La mère de Sophie fit signe à un soldat Impérial de venir vers elle.

— Oui, madame, fit ce dernier.

— Je crois que ce garçon a été en contact avec les robots de guerre de Lorage.

— C'est un réfugié ?

— Apparemment non.

— Mais s'il est d'ici... Les Lorage Bots ne sont pas ici. Comment il aurait pu être en contact avec eux ?

— D'où tu viens ? redemanda la mère de Sophie au petit garçon. Tu dois bien te souvenir de quelque chose, non ?

— Je sais pas si j'ai le droit de le dire, répondit-il.

— Tu peux me faire confiance. Si tu as vu des robots de guerre, il faut que tu saches que nous combattons ces robots en ce moment-même. On fait parti des gentils.

Jo resta muet.

— Tu vois tout ces gens, reprit la mère. Certains sont ici à cause des robots.

Jo la regarda quelques instants avant de se décider à lui avouer d'où il venait.

— J'étais dans l'espace.

Le soldat Impérial et la mère de Sophie se lancèrent un regard, pensant que le petit leur racontait une histoire totalement inventée.

— Dans un vaisseau qui s'est fait attaquer par les robots. On a voulu s'échapper. Je sais pas si les autres ont réussi à s'échapper comme moi.

— Tu étais dans un vaisseau ? demanda le soldat.

— Un vaisseau des MOCH.

Bien que cette histoire semblait complètement absurde pour la mère de Sophie, celle-ci commençait à le croire. Comment un enfant de cet âge pouvait-il avoir entendu parler des Commandos MOCH si ce n'est en les ayant rencontré.

— C'est un enfant MOCH ? demanda le soldat Impérial à la mère de Sophie.

— J'en sais rien... lui répondit la femme avant de l'inviter à part. Ecoutez... S'il est vraiment ce qu'il prétend être alors ça veut dire que les MOCH ont eut un problème.

— Mais c'est impossible, fit le soldat.

— Allez contacter l'un de vos supérieurs... l'armée Impériale est en contact avec les MOCH, non ?

— Euh... oui. Je vais voir ce que je peux faire.

Le soldat s'en alla voir l'un de ses supérieurs. Pendant ce temps, la mère de Sophie revint vers Jo.

— Alors... Tu dis avoir été avec les Commandos MOCH, c'est ça ?

— Oui.

— Et tu dis qu'ils ont combattus, dans l'espace, des Lorage Bots...

"Des Lorage-bots" se répéta Jo qui ignorait jusqu'alors le nom de ces machines.

— Oui.

— Tu peux me raconter ce qu'il s'est passé ? Tu t'en souviens ?

— Ils sont entré dans le vaisseau. Bénédicte m'a mis dans un petit vaisseau qui m'a mis ici. Mais je crois que les autres ont pas réussi à s'échapper. Les robots, ils ont tué Bénédicte.

Le soldat revint vers eux. Il avait parlé à l'un de ses supérieurs qui accepta de rencontrer l'enfant. Il invita le petit garçon à le suivre jusqu'au bureau de son supérieur. En arrivant dans le bureau, Jo ne fut même pas intimidé. La pièce était simple. Il y avait des chaises, un bureau sur lequel traînaient des tas de papiers, un ordinateur et un téléphone, une étagère et une carte du monde sur un mur.

— Installe toi, fit un homme d'une trentaine d'années vêtu d'un uniforme de l'armée Impériale, les yeux marrons, rasé de près, les cheveux marrons et courts.

Jo se dirigea doucement vers la chaise avant de s'asseoir.

— Je m'appelle Ewan Robb, fit le militaire Impérial. Tu as dis que tu connaissais les MOCH ? Je les connais moi aussi. J'ai déjà... combattu à leurs côté il y a dix ans... Tu n'étais même pas né... Et toi, tu as vu des robots... c'est ça ?

— Oui. Ils ont attaqué les MOCH.

— Tu sais... l'armée Impériale est en contact avec les MOCH. J'ai demandé à un soldat de les appeler, pour... prendre des nouvelles d'eux.

— Et si ils répondent pas ? demanda le garçon.

Robb n'eut pas le temps de dire quoi que soit, qu'un soldat entra dans la pièce.

— Colonel, fit ce dernier.

— Oui lieutenant ?

— Ils ne répondent pas.

"Bordel" pensa Robb.

— Bon très bien... attendez une seconde lieutenant, fit-il avant de s'adresser au petit.

— Où es-tu atterrit ? Dans la ville ?

— Non... à la mer.

— La mer... répéta l'officier avant de s'adresser au lieutenant, toujours présent. Lieutenant... envoyez un hélico au dessus de la Plage Vierge. Informez moi s'ils trouvent quelque chose.

— À vos ordres.

***

Quelques minutes plus tard, un hélicoptère de l'armée Impériale survola l'endroit. Il était rare qu'une voiture sillonne la route de cette plage. La moyenne se plaçait autour d'une voire deux par jour. En revanche, l'armée Impériale y envoyait régulièrement des engins survoler la zone. Au bout de quelques minutes seulement, le pilote aperçut la capsule mentionnée par le petit garçon. Il s'empressa alors de contacter Robb.

— Colonel, nous avons trouvé l'engin. Quelqu'un est bien atterrit sur cette plage.

— Alors ce que dit ce garçon est vrai, dit Ewan Robb au pilote par radio. Faites venir la capsule au hangar.

— Bien compris.

Ewan Robb raccrocha et s'adossa au dossier de sa chaise. Il plongea son regard sur Jo. Il ne lui avait pas raconté d'histoire et semblait bien être ce qu'il prétendait être : un rescapé.

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