Comment oublier !

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Lucie, ma jolie Lucie ! 

Comment est-je pu me faire avoir comme ça ? Elle avait l'air d'être prête à me suivre. C'était un leurre en fin de compte. Elle s'est jouée de moi.

Mais ce n'est pas le pire. Ce visage ! Ses yeux ! Ses baisers et ses mains sur mon corps. Comment ne pas les oublier. Non ! Non ! Je ne veux pas y penser ! Mes pas se font de plus en plus lourd. J'ai l'impression que mes chaussures pèsent des tonnes. Je rentre chez moi. Et tombe sur le canapé. Je suis en sueur, moi le grand sportif. Je suis essoufflé. Mon cœur palpite de plus en plus fort. Je connais ce sentiment. Une grise d'angoisse ! Punaise, pourquoi en suis-je encore là ? Je pensais avoir dépassé toute cette merde ! Et voilà qu'un seul regard me renvoi quinze ans en arrière ! Putain, arrête d'y penser ! Ma tête va exploser. Je mets mes mains autour de la tête, et je serre fort. Un haut le cœur me prend, je me lève pour aller aux toilettes...

...- « Alors mon garçon, on a perdu sa langue ? »

Cette voix, dans ma tête me fait souffrir le martyr. J'ai mal dans tout le corps. Mes bras sont accrochés en croix. Mon corps est marqué par les coups de fouet. Mes yeux ne voient rien. Il fait noir dans cette pièce. Il y a des jours que je suis là. Enfin, je crois. Il est là, à me tourner autour. Il veut que je lui parle. Mais je refuse. Je ne veux pas plier. Mon père me comparait à un roseau, il se plie mais ne se brise pas. Je suis ce roseau. Il ne me brisera pas. Je préfère mourir. Je veux que mon père soit fier de moi. De la haut, qu'il voit ma volonté de supporter sans me briser. 

— Alors mon jeune ami !  On joue les coriaces ! J'en ai écrasé des plus durs que toi ! J'ai détruit ton père ! C'est ton tour ! Tu ne le sais pas encore, mais tu finiras comme lui !   

Je sais que mon silence l'énerve au plus haut point. Mais moi, ça me fait du bien. La porte s'ouvre ! Je les entend entrer. A leur façon de traîner leurs chaussures je les reconnais. Les copies conformes. Les jumeaux du monstre. L'exact reflet de leur père. Cet oncle dont j’ai connu l'existence que depuis peu de temps. Je me demande toujours comment mon père et lui pouvait-il être frères ? Pourquoi cette haine ? Je ne l'a comprend pas. Pour moi, il est fou à lier et ses rejetons pareils. 

— Avez-vous réussi, Père ?

Les jumeaux ont à peine fini leur phrase, que le fouet s'abat sur eux.

— Maître ! Je vous ai dit, de m'appeler Maître. Est ce si difficile ? 

— Non. P.. euh Maître. Non, Maître ce n'est pas difficile. 

— Tu entends, mon cher neveu ! C'est ce que je veux que tu dises ! 

La douleur, le froid, la faim, les méchancetés de mes cousins. Tout cela m’épuise. Mais je dois résister. 

— Tu sais quoi, mon neveu ? Je vais te laisser avec mes fils ! Ils m'ont demandé de pouvoir jouer avec toi !   

Je cherche à me tourner, mais inutile, je n'en ai pas la force. La porte s'est fermé sous le rire de cet homme. Je ne connais pas mes cousins. Et j'en ai affreusement peur.

— Alors frangin ! Par quoi on commence ? J'aurais bien une idée ! 

— Vas-y ! 

— J'ai envie de jouer aux fléchettes !

...  

Je me réveille en sursaut. Je transpire. J'ai des frissons. Mon dos me fait mal. Comme quoi, la mémoire à gardé le souvenir de ces fléchettes plantées dans mon corps et leurs éclats de rires. Je laisse mon esprit vagabonder. Cette cave, ce froid, cette haine humaine, ou peut être aussi bestiale. On ne peut pas être humain quand on inflige ce genre de souffrance.


Heureusement je ne suis pas comme eux. J’entends dans ma tête la voix de Lucie : "dominant prédateur !". Non, je ne suis pas comme eux. Des images se glissent devant mes yeux : des filles hurler sous mes coups de fouet. Mon rire face à leurs cris de terreur, quand elles sont immobilisées en l'air, complètement enfermées dans une combinaison en cuir. Celle-ci est mouillée quand on les installe dedans. Leurs hurlements me font mal au crâne et aux oreilles.

J'arrive à me lever et vais à la salle de bain. Mon visage dans le miroir me fait peur ! Mes yeux sont injectés de sang, mon teint est gris, et ma mâchoire est tellement contractée qu'elle simule un sourire machiavélique. Qui suis-je réellement ? Un semblant d'humain qui ressemble de plus en plus à mon oncle ? Je déteste ce que je vois ! Ce monstre reflète tout ce que je détestait à l'époque où celui-ci me séquestrait ! Et je suis devenu pareil ! J'ai mal au ventre, et je vomis dans le lavabo.

Si je pouvais expulser en même temps ce mal être. Mais comment faire ? Le visage de Lucie s'insinue encore en moi. Elle est là à me regarder avec ses yeux pleins de tendresse. Tout à coup je vois sa peur et ses angoisses. Ils me font mal. Je la revois manquer d'air en voyant ces salles de tortures comme elle le dit si bien.

Je ne peux pas la laisser comme ça même si je ne la connais pas depuis longtemps. Elle est innocente dans ce combat contre mon oncle. Je ne connais qu'un moyen de la libérer ! Mais suis-je prêt pour un sacrifice si grand ? Qui est-elle pour que je le fasse ?

HAAAA !!! Cette douleur dans ma tête. Et si c'était ma rédemption ? Si en la sauvant, je pouvais me sauver moi-même ?? N'importe quoi, tu n'as jamais cru en quoi que ce soit ! D'abord, où était Il il y a 15 ans ?
Arrête ! punaise Marc. Sa rencontre n'est peut-être pas anodine ! Je sursaute en entendant mon téléphone sonner.

— Quoi ? 

— Ooohh, mon neveu est en colère ?


Cette voix.. Non !!!

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