Le représentant de la secte

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Un homme corpulent m'accosta dans la rue.

- Bonjour, vous me remettez ?

C'était la première fois que je le voyais. Encore un de ces types qui vous accoste pour vous demander un pièce de monnaie, pour s'offrir un café ou un ticket de bus.

Je lui répondis par la négative, et il se fit alors menaçant :

- Ne jouez pas à ce petit jeu avec moi. Vous étiez avec mon frère et moi le soir du meurtre.

Il semble, d'après le récit des journaux que vous êtres le seul à être ressorti vivant de la maison de Robert.

Vous êtes venu nous chercher à la gare pour nous mener à notre hôtel, et nous avons déjeuné ensemble avec votre ami. Nous avons passé toute l’après-midi ensemble à évoquer les manuscrits de la secte Secte du Serpent noir.

Nous vous avons montré les quelques exemplaires que nous possédions, et que je détiens toujours.

Nous avons négocié l'achat d'un lot de dix manuscrits que mon frère devait choisir. Il est donc parti avec Robert pour préparer la transaction. Il avait la somme demandée en espèces sur lui.

Ne le voyant pas revenir, vous avez décidé de vous rendre sur place.

Faut-il, pour que vous vous souveniez de tout ça que je vous dénonce à la police.

Le fait d'avoir disparu sans donner de vos nouvelles vous rend suspect. Où est l'argent, ou sont les documents, qui a organisé la mise en scène ?



Je ne me souvenais absolument pas de tout ce que ce type pouvait me raconter, mais il avait l'air sincère, ne semblait pas en rajouter, et cela m'offrait l'avantage de pouvoir combler en partie les vides dans mon emploi du temps de cette journée.


Il poursuivit :

- Comment s'est passée votre visite chez Robert ?

Je lui racontais l'agression, lui indiquais que j'étais mal attaché, et que j'avais pu m'enfuir pendant que les agresseurs fouillaient la maison. Ils avaient renoncé rapidement à me poursuivre, voyant que j'étais déjà descendu dans la rue.

Ensuite, j'ai fait le mort, et je me suis terré chez moi.

- Je vous crois, parce que je pense que vous êtes sincère, mais surtout parce que c'est dans mon intérêt.

Sinon je vous livrerai à la police. N'oubliez pas que j'ai perdu mon frère dans cette affaire.

On ne peut pas revenir en arrière, aussi, je vous impose le marché suivant : soit vous me livrez rapidement la pièce originale que nous recherchons, et que je suis toujours prêt à payer royalement, au tarif convenu avec Robert, soit je vous dénonce. Vous êtes le seul à vous en être sorti, et la police n'a pas retrouvé d'argent.

Je lui demandais de bien vouloir me rappeler de quelle pièce il s'agissait.

- Vous le savez bien, c'est l'acte par lequel la Secte du Serpent noir fait soumission à Lucifer, document contresigné par le diable lui-même.

À cette époque, il n'existait pas de fait en double exemplaire, aussi cette pièce est historique et unique.



La réunion suivante du Bêtisier du Confessionnal nous montra la solidarité qui existait entre les curés. D'autres réunions identiques se sont constituées dans d'autres paroisses, un peu partout dans le pays. Ainsi, tout le monde connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un.

Les curés se sentaient extrêmement investis dans cette mission de lutte contre des sectes sataniques.

Le problème, c'est que l'on n'avait que très peu d'informations à leurs sujets.

La lecture des documents en notre possession éclairait un peu les choses, mais ne nous permettait pas d'agir au présent. Il y était surtout relaté une lutte entre deux sectes ne partageant pas les mêmes conceptions du mal et n'ayant pas les mêmes stratégies pour parvenir à leurs fins.

Certaines voix proposèrent de s'attaquer directement à l'acheteur des documents, nous menaçant de chantage, suggérant que ces personnes traînaient souvent des casseroles juridiques que l'on pourrait réveiller. D'autres suggéraient que les accusations de traîtrise n'étaient pas innocentes, et devaient être prises au pied de la lettre. Robert et son parent devaient appartenir à la secte, et des recherches être entreprises sur l'entourage de ces personnes, et sur leurs biens.

Un curé se proposa de nous informer sur la situation fiscale de l'oncle de Robert, et sur celle de Robert lui-même. Revenus et biens immobiliers.

Un autre d'interroger les voisins pour connaître ses fréquentations. Il n'avait pas de voiture, et les commerces étaient éloignés. Il devait donc recevoir une aide.

Enfin, un autre s'offrit pour recueillir le maximum de renseignements au sujet de l'acheteur des manuscrits.



Nous reçûmes rapidement les premiers résultats de nos recherches :

Le parent de Robert était rentier. Il possédait, à notre grande surprise, outre son manoir, la petite maison de l'autre côté de la colline que nous surveillons, et quelques maisons d'habitation dans le département.

Une femme de ménage lui rendait visite, nous cherchons à la contacter.

Robert, lui, ne possédait aucun patrimoine.







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