Intervention du Bêtisier

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Je lui racontais tout ce qui m'était arrivé, en rêves ou dans la réalité.

Nous avions déjà vécu ensemble des histoires incroyables, aussi, il me crut sur parole.

Comme d'habitude, lors de circonstances exceptionnelles, le curé réunit les participants de son Bêtisier du Confessionnal, pour prendre leurs avis et se fournir en solutions.

Ceux-ci disposaient chacun de contacts, donc d'espoirs de solutions.

Un des curés demanda que l'on essaie de se procurer une photo des dessins dits sataniques, en admettant que cela n'ait pas été une invention des journalistes. Il connaissait un expert, historien des sectes, qui pourrait peut-être nous mettre sur une piste.

Car, disait-il, si les dessins sont vrais, la piste a de fortes chances d'être fructueuse. Et, il est du domaine de l'église de lutter contre ce genre de secte.

Rien ne semble impossible à tous ces curés, dont l'un réussit à obtenir un cliché agrandi du mur de l'appartement, montrant distinctement les graffitis. Photo qui provenait directement des services de la police judiciaire.

L'expert pressenti nous avertit qu'il était effectivement historien des sectes, mais que les sectes sataniques étaient en marge de ses connaissances.

Ses recherches rapides avaient néanmoins permis d'obtenir des résultats.

Les graffitis correspondent bien à ceux d'une secte agissante dans les années 1800 et dont la signature Secte du Serpent noir a été retrouvée sur le message porté par une des victimes.

Mais cette secte a sûrement une origine plus ancienne, et il semble qu'elle n'ait plus fait parler d'elle depuis.

Un petit livret de quelques pages écrit par les agents de la préfecture de police de l'époque, cite le nom et l'adresse du détenteur des archives de la secte. Des archives ont donc existé.

Voilà tout ce que je peux vous fournir, nous dit l'expert.

L'assemblée des curés à laquelle je participais l'a chaudement remercié pour son magnifique travail.

Retrouver une personne vivant en France ne devait pas poser beaucoup de problèmes à nos curés.

L'état français disposait depuis 1831 de recensements de la population indiquant rue par rue les noms des habitants, leur âge, etc.

Les registres des naissances, mariages et décès permettaient d'affiner ces informations.

Par chance, après une vérification sur place, il apparaissait qu’un héritier habitait toujours dans la même maison.

En fait, cette maison était un petit manoir situé au flanc d'une colline, et entouré d'un petit parc boisé.

Soudain, je me suis souvenu que le nom du propriétaire du manoir était le même que celui de la personne qui hébergeait Robert. Personne n'avait prêté une réelle attention à l'identité de l’hébergeur qui ne semblait n'avoir aucune relation avec les meurtres.

Des curés furent donc mis à contribution pour une vérification de cette information.

Et l'information fut confirmée, ce qui laissait fortement supposer que le propriétaire des deux immeubles jouait, directement ou à son insu, un rôle dans mon affaire.



La police ne semblait pas avoir fait ce lien, aussi, le curé et moi avions décidé de rendre visite au parent de Robert.

Un homme très âgé nous accueillit. Nous nous présentâmes comme des amis de Robert, et il nous laissa entrer.

Méfiant, il me posa quelques questions.

Je lui parlais donc de nos virées dans les bars, et surtout des thèmes philosophiques qu'il répétait, encore et encore.

Je lui certifiais que notre seul but en venant ici consistait à essayer de venger sa mort qui semblait liée à des formes de satanisme.

Il nous fit quelques confidences :

- Robert était mon neveu, la dernière personne qui me rendait régulièrement visite. Je l'aimais beaucoup, et il va laisser un grand vide.

Je ne sais pas comment vous avez réussi à relier ma personne à cette affaire, mais cette relation existe.

À l'âge que j'ai, je n'ai pas envie de créer du sensationnel autour de moi, en prévenant la police ou les journalistes. Je suis trop vieux et fatigué pour cela.

J'ai la certitude que Robert a été assassiné, pour avoir tenté de vendre des manuscrits originaux à un marchand.

Depuis des années, Robert est comme chez lui dans ma maison, et il y dispose même d'une chambre. Il a toujours affiché un grand intérêt pour ces manuscrits, mais je n'avais jamais pensé qu'il tenterait un jour de les subtiliser sans mon approbation.

Je lui donnais tous les mois suffisamment d'argent pour qu'il puisse vivre sans travailler, et il n'était pas dans le besoin.

Pour en venir aux faits, un de mes ancêtres en ligne directe a effectivement hérité, à la fois du manoir, et de tous les manuscrits émis par une secte satanique de l'époque. Je ne sais pas s'il en faisait partie lui-même.

Ni mon père ni moi n’avons pu supposer un instant que cette secte était toujours en activité.

Un jour, mon père m'a conduit dans la chambre qu'occupait Robert, et m'a montré le grand lit en fer fixé contre le mur. Le déplacement d'un des pieds de ce lit a fait apparaître une ouverture dans le mur.

À travers cette ouverture, on pouvait voir le début d'un escalier, très, très étroit, qui descendait en ligne droite.

C'est le souterrain, me dit mon père.





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