Chapitre 5 (3ème partie)

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Etendue sur ma fourrure, le vent léger jouant dans les feuilles au-dessus de moi, je les regardais sans les voir. Nue, les cuisses ouvertes, je laissais Arouk me lécher et goûter à ma fente humide, désormais tarie de son sang. Sa langue parcourait mes replis avec application, savourant de me retrouver ainsi, de pouvoir à nouveau fouiller mon antre, sucer mon bouton, et me faire me tordre de plaisir. Il glissa un doigt en moi, le plus loin possible pour toucher ma zone sensible. De petits spasmes agitaient encore mon bas-ventre, mais je les ignorais. Le plaisir était plus fort que ces petites douleurs et gênes.

- Arouk... Arouk..., gémis-je entre deux petits cris. Je ne veux pas... Je veux... Toi... Oh....

Je me cambrai sous ses caresses, me sentant incapable de résister à la vague qui montait en moi.

- Profite, Ourga, profite..., me dit-il, abandonnant un instant mon petit bouton prêt à exploser.

- Non... Viens... Viens !

Son visage se posa sur ma vulve, se frotta à ma toison, avant d'embrasser mon ventre avec gourmandise, puis de prendre ma bouche en un long baiser profond, m'empêchant de dire le moindre mot, d'émettre la moindre protestation. Son membre était dur et dressé contre ma cuisse, cherchant déjà l'abri où il se déverserait. Je le savais. Je le sentais.

- Je veux te voir prendre ton plaisir, Ourga. Cela fait des jours que j'attends cela... De te voir te tordre et crier. Abandonne-toi...

Je secouai la tête. Je le voulais en moi.

- Oui..., haletai-je, mais avec toi, ajoutai-je en me redressant un peu.

Et je nouai mes bras autour de son cou, pour l'empêcher de redescendre, j'ouvris plus grand encore mes jambes pour l'y accueillir. Attiré par mon antre humide, son sexe glissa sur mes cuisses ruisselantes. En grognant, il me pénétra d'un coup et je criai tout à la fois ma joie et mon extase.

- Oh, Ourga... Je te veux... Je te veux..., gémit-il dans mon cou avant d'empaumer un de mes seins et de le presser au creux de sa main, de faire jaillir mon téton entre deux de ses doigts et de l'y faire rouler.

Notre étreinte fut violente, comme si nous avions eu à fuir devant un grand incendie, qu'il y avait une urgence folle à nous abandonner l'un à l'autre, à prendre le plaisir ensemble. Ses coups de reins répondaient à mes cris, mes cris l'encourageaient à venir encore plus loin, encore plus fort.

- Ourga ! cria-t-il en cessant tout geste et je crus alors qu'il allait jouir.

Mais il se saisit vivement de moi, me tira vers lui autant qu'il lui fut possible, s'ancra en moi alors que je me retrouvai les épaules au sol, mais tout le dos décollé, reposant en partie sur ses cuisses. Agenouillé, il me possédait ainsi totalement. Je n'étais plus capable de rien d'autre que de gémir son prénom, le suppliant de déclencher mon plaisir.

J'eus alors la sensation que le temps était comme suspendu, quand, lui bloqué au fond de moi, son gland appuyant contre ma zone sensible, il posa délicatement sa main entre nos deux pubis et caressa mon petit bouton de la pulpe de son pouce. Je le fixai, comme incrédule, déboussolée et presque anéantie. Son doigt imprimait une tension et une brûlure difficilement supportables.

- Viens, Ourga, viens..., me souffla-t-il en retenant mon regard.

Le voir ainsi, tendu, prêt à prendre son plaisir, mais attendant que le mien explose, me bouleversa et j'abandonnai toute résistance. Il insista encore, un dernier passage de son doigt sur mon bouton, un puissant coup de reins et le plaisir nous inonda.

Nous restâmes un long moment, enlacés, emmêlés, lui pesant lourd sur moi, moi ne voulant pas qu'il s'écarte, le retenant autant qu'il m'était possible. Nos corps étaient trempés de sueur et nous peinions à reprendre nos souffles.

- Ourga..., gémit-il encore marqué par le plaisir. Ourga... Tu as gagné, cette fois...

- Je te voulais en moi, lui répondis-je en soupirant. Je te voulais en moi...

- C'est de la folie, me souffla-t-il. Tu étais encore sensible... J'aurais pu te faire mal...

Je resserrai mon étreinte autour de son dos, ma main se glissa dans sa chevelure et je ris légèrement :

- Mais avec toi, je peux... Je n'ai pas eu mal, et j'adore te sentir en moi, c'est tellement plus fort... tellement... meilleur...

Il ne répondit rien, mais sa tête bascula dans mon cou, ses bras se refermèrent sur mes épaules, me serrant en retour fort contre lui.

**

L'après-midi touchait à sa fin et les ombres du soir s'avançaient sur la plaine, lorsque nous regagnâmes le campement. Kari fut l'une des premières personnes que l'on croisa, elle se trouvait en compagnie de deux autres petites filles et, nous apercevant, elles se précipitèrent vers nous en criant :

- Ourga ! Arouk ! Ilya est en train de dessiner le cercle de pierres !

Arouk et moi, nous nous regardâmes, il pouvait lire dans mes yeux tout à la fois la surprise et l'inquiétude. Qu'allait faire Ilya ? Quelle avait été sa décision ?

Nous suivîmes rapidement les fillettes qui couraient devant nous, nous menant vers un endroit où, déjà, les gens s'attroupaient. J'entendis des murmures, le prénom d'Ilya revenant souvent, mais je ne parvins pas à identifier clairement ce qui se disait. Jouant des coudes et des épaules, nous parvînmes à nous glisser entre tous et je vis alors que les petites filles avaient raison : Ilya était agenouillée sur une jolie fourrure de renard et avait formé le cercle autour d'elle. La tête baissée, sa belle chevelure sombre laissée libre sur ses épaules, elle était très belle avec ses bijoux de coquillages et d'os autour du cou, des poignets et des chevilles. Elle avait revêtu sa plus belle tunique. Mais son visage était fermé, concentré, comme si elle avait parlé aux esprits, comme si elle s'était retirée de notre monde pour se plonger dans un autre.

Un large espace restait dégagé tout autour du cercle, permettant ainsi aux hommes qui souhaiteraient s'unir à elle de s'approcher, de déposer leurs biens et de s'installer, attendant sa décision. Déjà, deux avaient pris place, des hommes que je ne connaissais pas. Mon coeur battait fort, me demandant si Drong se présenterait, tout en redoutant qu'il le fasse.

Le grand cercle de curieux augmentait de minute en minute autour d'Ilya. Arouk et moi prîmes rapidement place au premier rang, pour que je puisse guetter les réactions de mon amie, la féliciter ou la réconforter quand ce serait terminé. Sa famille, son clan, avaient été alertés, sa Grande Mère était déjà présente, et je vis sa mère s'approcher non loin de nous. Son visage me parut inquiet, mais elle me fut vite cachée par d'autres personnes et je reportai alors mon attention sur Ilya.

On fit passer de la boisson, un peu de nourriture dans les rangs. Un autre homme vint se présenter devant le cercle, puis ce fut le tour d'un ami de mon frère, appartenant au Clan du Renne comme Ilya. Le temps passait, le soleil déclinait, et Drong n'avait toujours pas fait son apparition. Il était impossible maintenant qu'il ne soit pas alerté du geste d'Ilya. Une atmosphère étrange régnait au-dessus de tout le campement, mélange d'attente, d'excitation, d'inquiétude aussi. Ma main serrait convulsivement celle d'Arouk : il l'avait prise avec autorité dès que nous nous étions assis, comme s'il avait deviné que j'aurais besoin de ressentir sa présence de façon plus prégnante.

Enfin, Drong arriva. Ses bras étaient chargés de présents, de belle valeur, de ce que je pus en juger. Mais sa démarche me parut hésitante, comme s'il avait été contraint à se présenter. Son regard fuyant, le rictus qu'il m'adressa en me reconnaissant, me mirent mal à l'aise.

Ils étaient maintenant neuf autour du cercle de pierres d'Ilya, dont Kaarg, un autre ami de mon frère, appartenant à notre clan, et il ne restait vraiment plus beaucoup de place. La Grande Mère du Clan du Renne fit alors le tour des jeunes hommes, comme pour former un deuxième cercle dans les esprits de tous, afin de signifier que plus aucun ne pouvait maintenant se présenter. L'heure du choix avait sonné pour Ilya.

La tension était désormais palpable, plus personne ne parlait, on entendit juste le cri d'un bébé que sa mère fit taire bien vite. Je serrai plus fort encore la main d'Arouk et je sentis alors seulement que je tremblais de tout mon corps. Il passa son bras par-dessus mon épaule, ce qui me calma un peu. Enfin, Ilya releva la tête, regarda tous les hommes tour à tour, sans manifester la moindre émotion, ni surprise, ni joie, ni même résignation. J'admirai son calme : je n'étais pas certaine de pouvoir être aussi maîtresse de moi à sa place. Mais serais-je un jour à sa place ?

Je n'eus pas le temps de chercher une réponse à cette question, car Ilya se leva et ouvrit le cercle de pierres devant Kaarg, un des deux amis de Lorg, celui appartenant à notre clan. Je ne comprenais pas ce qui arrivait et, visiblement, Drong non plus. Car il sembla furieux. Il se releva d'un bond, saisit ses affaires et partit sous les cris et quolibets de quelques-uns. Mais, déjà, des membres du Clan du Renne et du Clan de l'Ourse se rassemblaient autour des deux jeunes gens pour les féliciter. Lâchant alors la main d'Arouk, je me précipitai vers Ilya et la serrai dans mes bras. Elle m'étreignit en retour et me dit simplement :

- Je suis certaine de faire le bon choix. Merci, Ourga.

J'étais incapable de parler et je laissai les larmes couler sur mon visage. Puis, avant de me lâcher et de pouvoir rendre leurs félicitations à d'autres proches, elle me souffla à l'oreille :

- A toi, maintenant.

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