6 - Sword

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« On l'appelle le Maître d'Armes. »

 Sur l'écran apparut d'un coup le portrait d'un homme dans la force de l'âge, cheveux mi-longs et bouclant légèrement, moustache fine recourbée, petite barbichette, le visage sec et triangulaire aux angles marqués, un nez en bec d'aigle, de sourcils épais sur des yeux calmes, presque rieurs même, contraste avec une bouche sans sourire et qui n'en a probablement que rarement connu.

 Une main se dressa presque aussitôt, et Morgane leva les yeux au ciel avant d'accorder la parole à celle qui venait immédiatement de l'interrompre.

« On a pas de photos de lui ? demanda Paige avec une curiosité sincère, de sa petite voix aiguë.

  • Je vais y venir dans un instant, lui répondit Morgane avec un soupçon d'agacement. Laisse-moi le temps. »

 Paige rabaissa sa main sagement, sans s'offusquer le moins du monde, droite sur sa chaise rembourrée. Morgane reprit sa présentation devant la petite assemblée réunie là, habituée aux interruptions occasionnelles de son affiliée.

 « Nous n'avons que très peu d'informations à son sujet. Comme vous pouvez le voir, la seule chose que j'ai à vous montrer est un portrait dessiné de mémoire, selon les descriptions des quelques individus l'ayant rencontré et étant sortis vivants de la confrontation. Tous n'ont pas eu cette chance, pour des raisons assez confuses et peu claires. »

 La main de Paige se leva d'un coup vers le plafond, et le regard de Morgane aussi. Elle soupira.

 « Oui ?

  • Ça va être très dangereux, non ?
  • Veux-tu bien me laisser développer ? »

 Paige hocha la tête. Morgane l'observa quelques instants avant de poursuivre :

 « De ce qu'on en sait, il est entouré d'un champ ultra-puissant, rendant inefficaces ou inutiles bon nombre d'appareils. Dont, notamment, caméras, appareils photos et téléphones.

  • D'où le portrait-robot, nota Isabelle de sa voix grave et légèrement rauque.
  • Exactement. Tout le monde l'aura compris : difficile de prendre en photo un individu dans ces conditions, ce qui explique aussi le peu d'informations sur lui. Mais cela ne s'arrête pas aux appareils : de ce que l'on en sait, aucune arme à feu ne semble fonctionner en sa présence.
  • Qu'en est-il des armes magiques ? l'interrogea Alice abruptement.
  • Désolée de te décevoir, mais de ce que j'en sais, mieux vaut ne pas s'y risquer. D'autant plus que les interférences entre les enchantements pourraient causer… ce que l'on sait. »

 Presque toutes grimacèrent, à l'exception de Paige, toujours attentive et calme. Le silence s'éternisant, les différents membres de l'assemblée perdus dans leurs pensées, elle releva la main d'un coup, brusque, son bras tendu et guindé comme si sa vie dépendait de sa question. Morgane hocha la tête.

 « Quelle est la source de ce champ ?

  • Une excellente question. Selon nos trop rares informations, c'est pour cela que je vous parle de lui. Ce serait… ceci. »

 Sur l'écran, un nouveau dessin remplaça le portrait de l'homme. C'était une épée longue à la lame finement ouvragée, recouverte d'une sorte de treillis décoratif, tout en enchevêtrements géométriques. La garde, était, par contraste, sobre et fonctionnelle : l'arme était très clairement prévue pour être utilisée en combat. Alice se pencha en avant, excitée, et elle s'agita en tous sens en murmurant de manière inintelligible. Les autres l'ignorèrent : elles en avaient l'habitude à force.

 « Voici l'arme avec laquelle il se bat. Une épée magique, nom inconnu, mais qui, du peu que j'en sais, serait la source de ses pouvoirs. Le fait étant : le Maître d'armes sait se battre, et cet artefact ne fait qu'amplifier ses capacités martiales. La récupérer ne sera pas une mince affaire, mais je pense qu'à nous toutes, nous y arriverons sans trop de peine. Voilà pour la présentation concise, j'irai plus en détail sur certains points et sur le plan d'action que j'ai concocté dans quelques instants. Des questions ? »

 La main gantée de noir d'Aradia bougea à peine, et toutes se tournèrent vers elle. Le moindre de ses gestes était fait avec une lenteur calculée, contraste avec sa voix ferme et posée :

 « Pourquoi allons-nous lui dérober son épée ? Cela me paraît plus que risqué. »

 Il y eut plusieurs hochements de tête. Morgane concéda le point.

 « Je sais. Mais cet individu tient entre ses mains un objet magique extrêmement puissant, qu'il utilise égoïstement, et parfois à des fins meurtrières. Je ne pense pas que nous puissions lui laisser. Toutefois, soyez rassurées : je pense pouvoir éviter le pire pour nous, pour peu que nous prenions garde. »

 Elle regarda l'une après l'autre ses camarades, avant d'ajouter avec un sourire :

 « Et puis, ça a l'air assez excitant, non ? »

 Toutes acquiescèrent, même Aradia avec un infime plissement de lèvres. Alice et Paige hochaient toutes deux la tête avec frénésie, bien que pour des raisons assez différentes, c'était certain. Morgan claqua dans ses mains et ajouta :

 « Bien, mes sœurs, entrons dans le vif du sujet. »

 Deux semaines plus tard, la SWORD, ou Society of Witches Observing Reality Deviations¹, nom pompeux et assez médiocre au goût de Morgane mais qui avait fini par rester, se mettait en route. À savoir qu'elles se réunirent dans le salon de Morgane, comme d'habitude. Paige se chargea de l'incantation du rituel pour ouvrir le portail vers leur destination, chantant tout du long et jetant différentes poudres à certains moments-clés avec précision, pendant que les autres terminaient leurs préparatifs. Ce qui consistait visiblement à vérifier son équipement pour la troisième fois d'affilée dans le cas d'Alice tout en maugréant contre l'impossibilité de ramener un seul petit objet magique, s'étirer et s'échauffer dans le cas d'Isabelle, et boire du thé en caressant le chat de Morgane pour Aradia. Morgane observait la scène, habituée désormais à ce petit manège, se remémorant comme à chaque fois comment elles étaient passées de l'occulte sans y croire à la magie noire, de l'étude amusée du paranormal à la collecte d'objets rares. Parfois, elle se demandait ce que cela aurait été, d'avoir une vie normale. Elle était contente que ce ne soit pas le cas.

 Paige l'interpella, de sa voix douce et aiguë, ce qui la fit sortir de sa rêverie.

 « C'est prêt. On peut y aller.

  • D'accord. Merci beaucoup Paige. Tu es toujours aussi efficace. »

 Cette dernière sourit, un peu par automatisme, et si cela paraissait un peu faux, Morgane savait que Paige y mettait de la volonté. Elle hocha la tête à son encontre et se tourna vers ses consœurs.

 « Mesdemoiselles, vous connaissez le plan, et vous en savez autant que moi. Nous sommes préparées et plus prêtes que jamais. Une dernière question, remarque… ? Oui, Isabelle ?

  • Est-ce que tout le monde a fait une pause aux toilettes ? Parce que la dernière fois…
  • Merci Isabelle, l'interrompit Morgane en se cachant la bouche pour éviter de rire alors qu'Alice fusillait Isabelle du regard, malgré le fait que cette dernière faisait plus ou moins deux fois sa taille et quatre fois sa musculature, au bas mot. Je pense que tout le monde est paré de ce côté-là. D'autres remarques qui ne se réfèrent pas aux fonctions biologiques de chacune… ? Non ? »

 Morgane claqua dans ses mains. Avec une élégance et une grâce toujours aussi envoûtantes, Aradia chassa le matou sur ses genoux et se leva en s'époussetant tout en douceur. Elle se positionna juste derrière Isabelle, aux côtés d'Alice, et hocha la tête au regard de Morgane.

« Mes sœurs… en route. Paige ?

  • Tout de suite ! »

 La sorcière activa le portail d'un simple claquement de doigts. D'un coup, toute l'énergie accumulée transperça la réalité, et une brèche s'ouvrit vers… ailleurs. Morgane fit un signe à Isabelle, qui s'engouffra la première, comme toujours, et les autres à sa suite. Paige fut la dernière et, dans un claquement, elle referma la porte d'outre-monde derrière elle.

 De l'autre côté, l'endroit sentait surtout la poussière et le moisi. Aradia toussa à répétition, et Morgane vint aussitôt à ses côtés, inquiète, mais elle lui fit signe que tout allait bien. Toutes les cinq observèrent le lieu avec circonspection, le voyant pour la première fois autrement qu'en dessin. C'était une sorte de gigantesque gymnase, le plafond haut comme trois femmes, au moins, des poutres épaisses en formant la toiture. Les murs paraissaient épais, plus que de raison, de gigantesques blocs de pierre formant l'essentiel de la maçonnerie. À leur droite, des fenêtres grandes et larges, le rebord en pente, étaient collées au plafond, laissant entrer une lumière légèrement bleutée qui perturbait leur vision. Sur leur gauche, en hauteur, un balcon en bois par lequel on pouvait accéder par deux escaliers à chaque bout les surplombait. Sous leurs pieds se trouvait une couche assez dense de sable fin, qui scintillait de temps à autre, contribuant à l'ambiance éthérée des lieux. Et tout autour d'elles, de l'équipement d'entraînement, partout : des mannequins en bois, rembourrés ou non, sur chariots, armés de boucliers et d'épées ou non, souvent humanoïdes mais pas toujours, des blocs de bois, des obstacles variés, des poutres horizontales, des râteliers pour la plupart vides mais dans lesquels on pouvait voir parfois des armes en bois… Elles peinaient à appréhender tout ce qui se trouvait autour d'elles.

 « Première leçon : être toujours paré à une attaque. »

 Elles n'eurent pas le temps de réagir. Tombant du balcon, juste au-dessus de leurs têtes, le Maître d'armes se retrouva d'un coup au milieu d'elles. Elles bondirent, mais déjà, il frappait Isabelle au ventre de son fourreau, la propulsant au loin, bloquait le mouvement complexe des mains d'Aradia d'un geste presque négligent avant de la projeter par-dessus son épaule, fichait un coup de pied en traître à Morgane, la faisant chuter à terre, puis dégainait enfin son épée qui jaillit de mille feux et se mit en garde devant Alice, qui venait tout juste de dégainer sa propre arme, une dague ridicule en comparaison. Paige était restée parfaitement immobile tout du long et se retrouvait désormais juste derrière le Maître d'armes, dont la cape voltigeait encore de toute cette agitation subite. Elle avait été ignorée comme si elle était insignifiante, et quelque part, il était vrai qu'elle ne représentait pas un grand danger. Le combat n'était pas du tout son expertise.

 « Deuxième leçon : maintenir son équilibre. »

 D'un coup, il fut sur Alice. Pendant un bref instant, elle tint bon, malgré la différence de gabarit et d'allonge. Ils bougèrent à une vitesse surhumaine, mais l'homme à la voix mélodieuse était vraiment hors pair et, forçant son adversaire dans ses retranchements, la fit trébucher au sol comme une débutante. Il pointa son épée sur elle et, avec une lenteur calculée, arma son bras. Ce n'est qu'alors que toutes parurent reprendre leurs esprits et se remettre en mouvement.

 Isabelle s'était relevée et, dans un hurlement sauvage, se projeta de toute sa vitesse sur le Maître d'armes, par derrière. Celui-ci esquiva au dernier instant, dans un envolée de cape, et fit de nouveau tomber au sol son assaillante en la projetant au loin, mais celle-ci avait compté là-dessus : elle agrippa Alice au passage et, la serrant contre elle, l'emmena avec elle en roulant. Morgane s'était écartée pendant ce temps et hurla à Aradia d'agir, qui était déjà en mouvement avant même qu'elle n'ouvre la bouche. Dans un mouvement svelte et presque anodin, Aradia déclencha un torrent d'énergie magique, des rivières d'ocre, de noir et d'azur grésillantes et fumantes surgissant du néant pour exploser sur sa cible. Le souffle fit s'envoler le sable en tout sens. Il fouettait leurs visages et brouillaient leur vision, mais Aradia n'en avait cure : tout son être était affairé à déverser toute sa puissance sur cet homme,

 Et elle savait que cela ne suffisait pas.

 Lorqu'elle cessa enfin, du nuage de fumée crépitante surgit la silhouette du Maître d'Armes, tenant son épée devant lui comme une barrière, comme s'il avait paré la magie destructrice d'Aradia de la même manière qu'il aurait paré un vulgaire coup d'épée vertical. Il reprit sa posture initiale et pencha la tête sur le côté, perplexe.

 « Sorcières, hm ? Curieux. Je ne m'attendais pas… »

 Il s'écarta d'un coup, évitant au dernier instant l'assaut d'Isabelle qui venait de tomber sur lui du balcon. Il s'exclama :

 « Oui, parfait ! Mais nouvelle leçon pour vous, ma chère : ne pas user d'une attaque que votre adversaire a lui-même… »

 Il bondit abruptement alors qu'Alice surgissait en apparence de nulle part et tentait de lui planter sa dague dans le jarret.

 « Excellent ! Mais… »

 Des liens apparurent alors, jaillissant du sol et agrippant en plein vol le Maître d'Armes. Morgane, agenouillée et les mains plantées dans le sable, crut voir avec une certaine satisfaction une expression de surprise sur son visage, mais elle ne devait pas perdre sa concentration : ces cordes, qu'elle avait récupérées alentours, bien que renforcées par magie, ne tiendraient pas…

 Elles tombèrent au sol, tranchées.

 Bouche bée, Morgane ne se rendit même pas compte que l'homme était déjà sur lui, l'épée levée, son aura magique si puissante qu'elle jaillissait de la lame comme un feu bleuté légèrement verdâtre. Et de nouveau, avec une lenteur calculée, il s'apprêtait à l'ach–

 « Maître ! »

 La voix aiguë de Paige stoppa net le mouvement.

 « Oui, mon enfant ?

  • Pourrais-je avoir une leçon ? »

 Le Maître d'Armes abaissa son arme et la laissa pendre à ses côtés, comme si de rien n'était. Il ignorait Morgane à côté de lui, tout comme toutes les autres sorcières qui, quelques instants auparavant, s'apprêtaient à voir rouler la tête de leur amie.

 « Mais bien sûr ! Que puis-je t'apprendre ?

  • Le désarmement. »

 Tous les regards se braquèrent vers Paige. Celle-ci se tenait droite, sérieuse, comme toujours. Elle n'avait pas bougé d'un iota depuis son arrivée. Il faut dire qu'il ne s'était passé qu'une poignée de secondes depuis lors, peut-être même pas une minute. Mais malgré toute l'excitation, toute cette action, elle était toujours aussi imperturbable, tout du moins en apparence. L'œil exercé verrait la légère crispation de sa mâchoire, ou bien les ongles de sa main gauche plantés dans sa paume.

 Et le Maître d'Armes s'inclina face à elle.

 « Avec plaisir. Prenez une épée de bois à vos côtés. »

 Paige obtempéra presque mécaniquement, mais dès qu'elle eût l'arme factice en main, ce fut autre chose : elle la tenait maladroitement, n'ayant jamais eu à manier une arme de sa vie. Sous les yeux incrédules de tous, le Maître d'Armes, patient, lui expliqua comment tenir son épée pendant cinq minutes. Elle s'appliqua en hochant la tête, après quoi, l'homme parut assez satisfait.

 « Ainsi donc : le désarmement. Il existe plusieurs mouvements. Le plus simple est… celui-ci. »

 L'instant suivant, l'épée en bois de Paige était au sol. Le Maître d'Armes lui fit signe de la ramasser avec son épée, tiraillant sa moustache de l'autre main. Les autres observaient la scène en silence, trop étonnées pour faire quoique ce soit d'autre.

 « Je vous le remontre, en douceur. Tenez bien votre arme. Vous voyez, vous glissez, ainsi… et là, hop ! Vous sentez cette force inattendue ? Excellent. Cette technique-ci ne marche que sur les novices qui ne savent pas bien tenir une arme, comme vous. Bien, essayez sur moi, maintenant. N'ayez pas peur, surtout. Voilà… C'est presque ça. Attendez, je relâche ma prise… Oui, c'est le bon mouvement. Et maintenant, si vous– »

 D'un coup, l'épée du Maître lui sauta des mains. Tous la regardèrent s'envoler au loin, et il riait en se retournant vers Paige. Celle-ci sourit, de son sourire un peu faux, mais une trace de contentement rosit ses traits.

 « Vous voyez, c'est loin d'être difficile. J'espère que cela vous a plu.

  • Merci beaucoup pour cette leçon, répondit Paige en s'inclinant. »

 Le Maître s'inclina à son tour, tenant sa cape dans son dos en même temps.

 « Et… désolée, ajouta-t-elle avec un air penaud. »

 Alice s'était déjà jetée sur l'épée, qui s'était éteinte dès lors qu'elle avait quitté la main du Maître d'Armes. Elle la brandit avec un cri triomphant, mais s'interrompit presque aussi vite. Elle regarda ses consœurs en balbutiant :

 « Mais… c'est… c'est juste… »

 Le Maître d'Armes, négligemment, récupéra l'épée d'entraînement de Paige. Il se retourna vers Alice, et un sourire ironique apparut sous sa moustache recourbée. Des flammes bleutées teintées de vert apparurent sur la ridicule arme en bois qu'il tenait en main.

 « Dernière leçon pour aujourd'hui, mesdemoiselles. Ce n'est pas l'épée qui fait l'homme. C'est l'homme qui fait l'épée. »

 Morgane s'effondra dans son fauteuil en gémissant. Les autres s'étalèrent un peu partout dans le salon, sous les miaulements perplexes du félin de la maison. Paige referma le portail avec sa diligence habituelle avant de s'écrouler par terre et de se mettre à ronfler.

 « Morgane ?

  • Oui, Aradia ?
  • Je te déteste.
  • Je sais, Aradia.
  • Je ne suis pas ici pour me faire martyriser par un homme.
  • Oui, Aradia.
  • Ni pour faire de l'exercice physique. Surtout contre mon gré.
  • Je sais, Aradia.
  • J'ai mal.
  • Moi aussi, Aradia. »

 Silence.

 « Au moins, il nous a laissé l'épée, remarqua Isabelle. »

 Silence.

 Puis elles éclatèrent de rire, l'une après l'autre, hormis Paige déjà trop endormie pour réagir. Alice trouva la force de se redresser et, sous les gloussements redoublés de ses camarades, brandit leur trophée avec fierté.

 Bien plus tard, Morgane placerait l'épée de bois juste au-dessus de la cheminée, afin de toujours se rappeler de ce qui aurait pu arriver. Elle savait que sa vie était plus que dangereuse. Elles pouvaient toutes mourir du jour au lendemain. SWORD était, au fond, une épée de Damoclès, en échange d'un peu de piment. Un jour, elles le savaient, elles en paieraient le prix, et bien plus durement.

 Mais pour l'heure, elles riaient.

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1 - Société des Sorcières Observant Les Déviations de Réalité. L'acronyme a aussi le sens d'épée, titre et thème de la nouvelle.

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