L'aveu

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Valentine arriva à l’étage et respira calmement en fermant les yeux puis interpella Sébastien,

— Seb, est-ce que tu es visible ?

— Euh, oui …

— Je peux entrer ?

— Mais oui, qu’est-ce qu’il se passe ?

— Voilà, elle lui tendit les deux verres d’apéro. C’est tout ce qu’il reste, Marcelle a sauvé ce qu’elle a pu et comme elle a dit aux autres qu’il n’y en avait plus, elle préfère que tu les boives ici, à l’étage. Et elle te fait savoir que la viande est bientôt cuite.

— D’accord … Mais je ne vais pas siroter cet apéro ici tout seul, prends l’autre verre.

— Oh mais j’en ai déjà bu quelques-uns tu sais !

Sur un ton doux, voulant dissiper la tension qu’il percevait chez elle, il lui dit,

— Je sais, mais je voudrais trinquer avec toi.

— D’accord, mais tu es sûr, je ne te prive pas ?

— Tu ne me prives pas, t’inquiète, il y aura du vin à table, tout est prévu !

Il l’invita à s’asseoir dans le fauteuil deux places, Valentine s’installa et il la rejoignit.

— Tchin !

— Tchin !

— Hmm, il est bon ! Je sens que Vanessa n’a pas eu la main trop lourde avec le rhum cette fois-ci !

A cette nouvelle Valentine rebondit,

— Ah, c’est ça qu’on était vite pompette là tantôt !

Sébastien, sourit, il connaissait sa cousine et ses cocktails plus ou moins corsés.

— Probablement. Et, ça va avec Vanessa, vous avez fait connaissance ?

— Oui, c’est quelqu’un de sympathique. Elle t’apprécie vraiment.

Sébastien se lança, sur la pointe des pieds,

— Et toi, comment tu vas ?

— Je vais bien Seb, et toi ?

— Je vais bien aussi Val, j’avais hâte de te revoir

— Moi aussi, mais je ne m’attendais pas à te voir ici, aujourd’hui.

— Marcelle ne t’avait pas parlé du fait qu’elle m’avait invité aussi ?

— Non, elle ne m’en avait rien dit, elle m’avait juste parlé de Vanessa.

— Ça te dérange, par rapport à nous, à nous deux ?

— Non.

Valentine ferma les yeux, vida le restant de son verre d’un trait puis lui dit,

— Eh bien, en fait, ce qu’il s’est passé m’a fait réfléchir, Sébastien.

Il fronça les sourcils, reprit une gorgée et laissa Valentine s’exprimer. Un peu déstabilisée par sa réaction qu’elle n’arrivait pas à interpréter, Valentine lui dit,

— Je vois que tu fronces les sourcils Seb … je …

— Hé, Val, oui, j’ai froncé les sourcils, mais que cela ne t’empêche pas de dire ce que tu as à me dire, je suis prêt à tout entendre.

— Ok, bon, je me lance.

Valentine prit une bonne respiration puis se jeta à l’eau tout en gardant le regard baissé sur ses mains qu’elle croisait sur ses genoux.

— En fait, j’ai envie de te connaitre « plus », Sébastien, tu vois… Plus intimement, mais j’ai peur de ce que tu peux penser de moi ; que je sois une fille facile, que je sois une gourde tombée dans les filets d’Axel, j’ai peur que cela te dégoûte de moi.

— Que je sois dégoûté de toi ? Mais Valentine…

Sébastien sembla estomaqué, Valentine leva les yeux vers lui et renchérit,

— Ne me dis pas que cela ne t’a pas traversé l’esprit, Seb.

— Arrête Valentine, tu sais ce qui m’a traversé l’esprit, moi ? C’est que j’ai aidé ce con à te donner une bonne image de lui et que ce qui lui a permis de te séduire, ce sont toutes les idées que je lui ai données.

Valentine, le regarda, surprise.

— C’est vrai ? C’est toi qui lui as donné l’idée d’aller à la côte, dans l’auberge gastronomique, et tout ça ?

— Oui, c’était à chaque fois l’une de mes idées, alors arrête, il s’est servi de moi et de mes idées pour te séduire toi.

Valentine baissa à nouveau les yeux, songeuse et mais peu désemparée.

— Seb… Je ne sais pas quoi penser… Je ne me sens pas à la hauteur.

— Val, non…

Il la prit dans ses bras, elle posa sa tête sur son torse et sa main sur son épaule, qu’elle caressa doucement.

— Val, moi aussi j’ai envie de te connaître plus intimement, et, tu veux savoir ce qui me fait peur ?

En restant collée à lui, elle lui répondit,

— Oui.

— J’ai peur que tu ne veuilles pas de moi parce que je suis le cousin d’Axel, que tu me compares à lui, que tu me mettes dans le même panier, tu vois.

Elle se décolla de lui et lui caressa la joue en le regardant dans les yeux.

— Mais non Sébastien, tu n’es pas comme lui !

Valentine esquissa un sourire et lui dit,

— Je crois que tous les deux nous nous retenons de faire quoi que ce soit de peur d’être jugé, d’une manière ou d’une autre.

Sébastien prit le visage de Valentine dans ses mains et lui rétorqua,

— Oui et je n’ai pas envie de te perdre à cause de ça.

— Moi non plus.

Il plongea son regard dans les yeux de Valentine, leurs visages se rapprochèrent, leurs lèvres s’effleurèrent. Ils s’embrassèrent longuement.

Sébastien était doux, elle apprécia. Ils finirent par faire une pause, ils se dévorèrent des yeux avant de s’embrasser de manière beaucoup plus fougueuse cette fois-ci, laissant leurs mains découvrir le corps de l’autre.

Alors qu’ils reprenaient leur respiration en se dévorant à nouveau des yeux, Valentine sentit des larmes couler sur ses joues, Sébastien s’en rendit compte et lui dit

— Tu pleures Valentine, pourquoi ?

— Je ne sais pas, je crois que ce sont toutes les tensions qui lâchent en une fois… J’ai peur d’y croire Seb, j’ai peur que tu me lâches un jour… J’ai l’impression que je ne suis pas faite pour être aimée.

— Val, moi j’ai envie de te démontrer combien tu peux être aimée.

Elle se pelotonna contre son torse et émit un gros soupir coupé par un sanglot qu’elle tenta d’étouffer mais n’y arriva pas. Il la berça un peu.

C’est à ce moment que Marcelle arriva dans la pièce pour leur indiquer qu’on les attendait pour commencer à manger.

Elle resta interdite sur le pas de la porte.

— Valentine, ça ne va pas ?

Sébastien répondit à Marcelle tout en continuant à bercer Valentine,

— Ça va tantine, nous avons parlé de certaines choses pas évidentes, je lui sèche ses larmes et nous arrivons, commencez déjà à manger.

— Ok je vous laisse et je lâche les autres en bas, qui meurent de faim !

Elle descendit les escaliers, Valentine et Sébastien entendirent les cris de joies de François et Fabrice qui semblaient bien en forme.

Valentine interpella Sébastien,

— Tu dois mourir de faim avec tout le boulot que tu as abattu ce matin, viens, je ne voudrais pas que tu tombes d’inanition.

Elle se leva, en l’entraînant avec elle. Une fois debout, Sébastien l’arrêta.

— Attends, avant de descendre, je voudrais encore t’embrasser Valentine, si tu es d’accord.

— Oh oui, je suis d’accord, Sébastien.

Elle sourit, malgré ses yeux encore baignés de larmes, elle se colla à lui et répondit à ses baisers. Il la serra dans ses bras, lui caressa le dos et les cheveux, elle laissa, elle aussi, courir ses mains sur le corps de Sébastien.

Lorsqu’ils finirent par s’arrêter pour respirer un peu, Valentine lui glissa à l’oreille

— Je ne sais pas si je me sens prête à dire à Marcelle… Pour nous deux, je ne sais pas trop ce qu’elle penserait de ceci.

Dans un petit rire nerveux, il lui répondit,

— Ne t’inquiète pas pour ça, si tu veux, on n’en dit rien pour le moment, mais sache qu’elle serait aux anges d’apprendre ce qu’il se passe entre nous.

— Ah oui ?

— Oui, j’en suis sûr !

Elle soupira longuement,

— Sébastien, je n’ai pas envie de quitter tes bras…

— Et je n’ai pas envie de te lâcher, Valentine…

— Mais il faudra bien qu’on descende manger, je commence aussi à avoir faim… Il est 13h30.

— Viens, on y va !

— Oui, passe devant, que je me recompose un petit peu… Ça se voit encore que j’ai pleuré ?

— Un petit peu, mais, si tu ne veux pas éventer ce qu’il s’est passé, ce sera un bon alibi, je t’ai réconforté d’un gros sanglot.

Avec un regard complice, il passa devant elle dans les escaliers, une fois en bas, il lui prépara une assiette et une place à côté de lui. Le groupe mangea dans une ambiance chaleureuse. Marcelle jeta parfois quelques regards réconfortants vers Valentine. Sébastien se montra très attentif, tout en étant discret concernant ce qui venait d’éclore entre eux. Valentine se sentit bien et se sentit acceptée par cette famille dont elle avait envie de faire partie.

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