Un resto avec Sébastien

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Dans le restaurant Sébastien repéra Valentine qui venait d’entrer et lui fit signe pour qu’elle se dirige vers la table où il était déjà installé, elle lui répondit par un signe de la main et s’approcha.

— Bonsoir Sébastien.

— Bonsoir Valentine, ça va tu n’as pas eu trop de mal à trouver le resto ?

— Non, je connais bien le quartier et les transports en commun sont très pratiques, mais je ne connaissais pas le resto.

— Installe-toi ! Il m’a été renseigné par plusieurs connaissances. Tu as une envie particulière ? Ils ont pas mal de choix et même un menu qui m’a l’air bien foutu, vin compris.

— Je vois que tu sembles bien intéressé par ce menu, non ?

Elle lui sourit et se mit à parcourir la carte du restaurant. Un peu gênée, Sébastien lui dit,

— Euh, oui, mais tu n’as peut-être pas envie de tout un menu ?

Sans le regarder, toujours plongée dans la carte elle lui dit,

— Écoute, c’est vrai que cela me semble intéressant… Et alléchant aussi… Je goûterais bien à tout ! Ok pour moi !

Elle releva la tête en souriant, il croisa son regard et sourit lui aussi, plus serein.

— D’accord, on passe commande alors, et le vin ?

— Pour moi du blanc, je compte prendre le poulet … et toi ?

— Blanc aussi, j’opte pour la volaille.

Une fois leur choix arrêté, Sébastien passa commande, Valentine découvrit le décor de l’endroit, relativement sobre, tout en ayant un aspect un peu féérique… Il y avait des touches végétales et des petites fées perdues dans lesdits végétaux… Cela la fit sourire.

— Ça va Valentine ? C’est la déco qui te fait sourire ?

— Oui, c’est mignon comme tout en fait, je n’avais pas repéré les petites fées perdues dans les branches.

— Une petite ambiance féérique, oui …

— C’est particulier… C’est beau en tous les cas.

— Content que cela te plaise.

Le serveur arriva avec le vin et l’eau qu’ils avaient commandés, Sébastien le goûta et acquiesça.

— Il n’est pas trop sec.

— Tant mieux, je ne l’aime pas trop « sec » … Je préfère même les moelleux.

— Ah, oui, c’est autre chose… Avec le dessert, c’est encore mieux.

— Tu aimes aussi ?

— Oui, j’aime ce qui est doux. Je sais, pour certains, cela ne fait pas très viril…

— Mais pas du tout, ah, c’est bien une idée de mec ça !

Il sourit, Valentine rebondit,

— La virilité n’a rien à voir avec la capacité de boire des trucs qui arrachent la gorge.

— Vu comme ça… Ça me rassure, tu n’es pas coincée dans les stéréotypes standards, j’apprécie.

— Non, je ne suis pas coincée dans les stéréotypes, je crois que tu le sais depuis que tu me connais, non ?

— Oui, effectivement…

Il se tut et sembla se perdre dans la contemplation du vin dans son verre. Valentine lui demanda,

— J’ai dit quelque chose de travers Sébastien ?

Il se reprit et lui répondit

— Non, non Valentine, c’est moi qui ai déconnecté l’espace d’un moment, désolé.

— Est-ce que ça va ? Tu n’es pas bien ?

Il prit une grande inspiration,

— Je vais bien Valentine, il y a juste, enfin, cela te semblera peut-être con, mais j’aurais préféré avoir fait ta connaissance sans que tu ais dû passer par la case Axel.

— Pourquoi ? Tu sais, sans lui, nous ne nous serions probablement jamais croisés.

— Je le sais, mais je ne peux m’empêcher de penser que cela terni l’image que tu peux avoir des membres de sa famille.

— Seb, je suis assez grande pour faire la différence entre toi et Axel. Et comme je le disais récemment à l’une de mes amies, l’un des points positifs dans le fiasco de ma relation avec Axel c’est d’avoir fait la rencontre de personnes comme toi ou Marcelle.

— Oui, mais bon… Enfin, je crois que c’est moi aussi que cela dérange en fait.

— En quoi ?

— Je m’en veux de l’avoir aidé à continuer cette relation avec toi… Je me sens un peu responsable de ce qu’il t’a fait, en fait.

— Mais arrête Sébastien, c’est lui qui m’a fait du mal, pas toi !

— Valentine, je connais mon cousin, je sais qu’il peut être vraiment exécrable… Mais j’ai cru qu’il allait changer en te côtoyant, j’ai eu tort.

Le voyant vraiment embêté, elle tenta de le rassurer.

— Seb, je crois que tu as voulu faire pour le mieux, c’est juste qu’Axel n’a jamais été à la hauteur dans cette relation.

— Je te trouve bien sereine par rapport à cela Valentine…

Songeuse, elle lui avoua,

— Je ne compte pas pleurer sur cette relation pendant 110 ans Seb, la vie continue, me morfondre sur « ce qui aurait pu être » avec Axel ne sert à rien si ce n’est avoir mal. A moi d’être plus sélective pour le suivant, s’il arrive un jour !

Il retrouva un petit sourire, Valentine s’exclama ;

— Ah, nos plats arrivent… Et, Seb, je préfère te voir sourire, arrêtons de parler d’Axel, c’est avec toi que je suis au resto, pas avec lui.

— Ok, parlons plutôt de nos points communs, si nous en trouvons …

Valentine le regarda en hochant négativement de la tête, tout en mâchant une bouchée de son entrée. Après l’avoir avalée, elle lui dit,

— Seeeb ! Nous en avons des points communs !

— Comme la bonne bouffe ?

Il la regarda en souriant, elle lui répondit,

— Oui ! Mon plat est très bon et le tien ?

— Excellent ! Tu veux goûter ?

Elle lui fit signe que « oui », approcha sa tête et ouvrit sa bouche, Sébastien pouffa de rire et lui dit,

— D’accord, je te donne la béquée alors !

Il lui fit goûter son plat, Valentine apprécia.

— Tu veux goûter au mien ?

— Je ne suis pas contre… Même méthode ?

Elle ne répondit pas mais lui tendit déjà sa fourchette.

Ils rigolèrent de la situation puis continuèrent le repas et la discussion sereinement, échangeant sur leurs goûts, leurs impressions et leurs valeurs dans la vie.

Le dessert terminé, ils décidèrent tout doucement de bouger. Une fois l’addition réglée, ils se levèrent et quittèrent le restaurant.

— Je te remercie pour cette soirée Sébastien, j’ai vraiment apprécié.

— Moi aussi, Valentine.

Ils restèrent un moment sans rien dire devant l’entrée du restaurant.

— Tu veux que je te raccompagne jusqu’à ton bus ?

— Eh bien, je ne suis pas contre, Seb, merci.

Ils se dirigèrent vers l’arrêt et attendirent l’arrivée du bus, Sébastien la tint par les épaules, Valentine, dos à lui, se reposa contre lui, ils discutèrent calmement des soucis d’horaires des transports en commun. Sébastien espéra un retard de ces derniers, voulant encore savourer la bulle dans laquelle ils étaient tous les deux.

Sans prévenir, Kate déboula à leurs côtés.

— Hé Seb, qu’est-ce que tu traines ici ?

Elle lui colla une bise sur la joue, Valentine repéra que Sébastien ne sembla pas apprécier la chose, il s’était reculé et avait tourné la tête.

— Bonsoir Valentine.

Valentine fit de grands yeux et sentit un filet de colère monter en elle. Elle respira puis répondit,

— Bonsoir Kate.

Valentine avait parlé froidement puis se détourna de la conversation. Elle pria pour que le bus arrive rapidement.

— Kate ? Tu as besoin de quelque chose ? Valentine et moi étions en train de discuter.

— Oh ça va, je dérange si je comprends bien ?

Platement, il confirma la chose. Kate se tourna alors vers Valentine et lui dit,

— Bon, toi, ma cocote, tu ferais bien de répondre à Axel, il croit toujours que tu vas revenir, moi j’en ai marre qu’il ne parle que de toi quand on prend le temps de manger ensemble à l’appart !

Agacé, Sébastien siffla,

— Ne te mêle pas de ça, Kate !

Valentine se retourna et regarda Kate tout en répondant à Sébastien,

— Oh mais pas de souci Seb, cette jeune femme est effectivement intimement liée à cette affaire, je peux la comprendre… Mais bon en couchant avec un mec en couple, elle ne doit quand même pas s’attendre à ce que le mec en question fasse réellement attention à elle, mais apparemment elle y croit encore. Je la plains en fait.

— Eh bien, t’as qu’à lui dire clairement que tu ne veux plus de lui, comme ça il arrêtera !

— Chère Kate, je pense avoir été plus que claire dans cette affaire, si Axel n’est pas capable de comprendre les choses, c’est triste pour lui, mais ce n’est plus mon affaire !

— Wouais, tu parles, ton affaire c’est le cousin maintenant, c’est ça ? Tu passes de l’un à l’autre.

Vivement, Sébastien lui retorqua,

— Kate, là tu te mêles de choses qui ne te regardent pas !

Valentine, par contre, mit les pieds dans le plat ;

— Mais Seb, que nous soyons ici en amis ou en amants ne la regarde en rien et nous n’avons pas à nous justifier devant elle.

Plutôt mise à mal, Kate décida de s’éclipser.

— Bon ok, je vous laisse, je dois aller bosser moi, quoi que vous fassiez de votre soirée, je vous la souhaite bonne !

Kate les quitta et les deux se retrouvèrent nez à nez, Valentine pouffa de rire, Seb fut plus mal à l’aise.

— Eh, Seb, cool !

— Mais Valentine, je suis outré de la façon dont elle t’a parlé… Je… Je ne savais pas quoi faire ni quoi dire.

— Il n’y avait rien à faire, elle voulait nous déstabiliser, c’est tout.

— Mais quand même… Tu sais, il m’avait demandé de te rappeler de répondre à son texto, je me suis promis de ne jamais te demander ce genre de chose, je trouve cela tellement odieux de sa part et puis Kate qui déboule comme ça et te déverse cela, je m’en sens mal.

Valentine le vit vraiment désemparé, elle s’approcha et le prit dans ses bras,

— Seb, elle est à son image, je crois qu’il sera bien mieux avec elle qu’avec moi en fin de compte.

Il lui rendit son étreinte et lui répondit,

— Pour cela, oui, mais Kate n’avait pas à se mêler de ce que nous faisions ici.

Valentine soupira,

— Cela te dérange qu’elle puisse croire que nous sommes ensemble ? Tu appréhendes qu’elle raconte cela à Axel ? Il est où le problème pour toi, Seb ?

Elle le sentit prendre une grande respiration, resserrer son étreinte puis la relâcher un peu, avant de lui répondre ;

— Un peu de tout cela en fait et ta réaction aussi, même surtout.

— C'est-à-dire ? Je ne comprends pas trop ce que tu me dis là, en fait. Tu appréhendes ma réaction, mais face à quoi ?

— Non, rien, ce n’est rien, Valentine.

— Mais non, je vois bien que ce n’est pas rien Seb ! Tu appréhendes ma réaction à quoi ? Au fait qu’on puisse penser qu’on soit ensemble, c’est ça ?

Sébastien baissa les yeux, puis la regarda dans les yeux et lui souffla,

— Oui, c’est bien ça.

— Et tu as peur de quoi ? Que je dise « oh beurk, pas ça ! », ou « le cousin en remplacement ! » ça c’est plutôt le style de pensée de Kate, non ?

Il cligna les yeux en signe d’acquiescement.

— Sébastien, comme je te l’ai dit là tantôt, nous avons des points communs, nous nous entendons bien, je t’apprécie… Mais je n’envisage pas d’être en couple avec qui que ce soit pour le moment. Et ce n’est pas contre toi, que du contraire, mais je ne suis pas prête à me donner à nouveau, j’ai trop peur de me perdre.

Il se pencha pour lui donner un baiser sur le front,

— Je comprends, je ne voulais pas te brusquer Valentine, je suis désolé.

— Ne le sois pas Sébastien, cela nous aura permis de mettre les choses plus au clair entre nous, et personnellement, je n’en suis pas mécontente, mais j’aimerais prendre le temps de te connaitre mieux avant de tenter quoi que ce soit.

— Après ce qu’il t’a fait vivre, je suis tout à fait d’accord avec toi.

— Mais toi tu pourrais bien être frustré, non ?

Elle eut un petit sourire amusé lorsqu’il lui répondit,

— Oui, mais bon… Je ferai avec… Ou plutôt sans.

Elle resserra son étreinte et lui dit,

— Sébastien, viens dans mes bras, ça c’est une chose que je peux te donner en tous les cas.

— Merci, c’est déjà quelque chose pour moi. Quelque chose de sincère.

Ils restèrent enlacés jusqu’au moment de l’arrivée du bus.

— Sébastien, merci d’avoir attendu avec moi… Et j’aimerais vraiment continuer à te voir.

— Moi aussi Valentine.

Elle monta dans le bus et lui fit signe de la main en souriant.

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