Zéro de conduite

2 minutes de lecture

Amateurs de sensations fortes, la conduite à Agadir est faite pour vous !

En bon petit Français modèle, vous connaissez votre code de la route sur le bout des doigts, vous attachez scrupuleusement votre ceinture et réglez vos rétros, vous vérifiez vos clignotants, vous démarrez, passez la première et… Non ! Oubliez tout ça !

Pour commencer, la voiture : elle doit avoir un moteur, quatre roues, une carrosserie… et un klaxon. Les ceintures, les clignotants, les poignées de portes, les feux arrière,… bref, tout le reste est optionnel.

L’objectif est maintenant de partir d’un point A et d’arriver au point B sans devenir complètement cinglé. Je vous brosse le tableau…

Ici, on case quatre (voire cinq) files de voitures sur une deux-voies. On y ajoute quelques mobylettes (casque optionnel), des bus avec trappe moteur ouverte (faut bien refroidir la machine), des camionnettes surchargées menaçant de déverser un tsunami de légumes sur le malheureux qui le suit, des charrettes tirées par des ânes anorexiques et, bien sûr, les taxis qui sont ici, les kaïras de la route (ils méritent à eux seuls un chapitre).

Et au milieu de ce flot ininterrompu et complètement anarchique, les piétons traversent… en dehors des clous bien entendu, et sans se presser de surcroît. Pour leur défense, il faut bien admettre qu’il y a encore peu de temps, les passages piétons étaient insuffisants ; et le peu qui existaient n’étaient repeints que quand sa Majesté le Roi venait en ville…

Pour tenter de réguler tout ça, on a essayé diverses solutions :

- bien sûr il y a les feux de circulation. La règle mondialement respectée étant de s’arrêter au rouge et de démarrer au vert… mais ici, si tu ne démarres pas alors qu’il est encore bien mûr, c’est l’agression à grands coups de klaxon rageurs. Tu deviens la cible à abattre… eh oui ! En face, ils ont commencé à ralentir. Alors pourquoi attendre quelques secondes de plus que le feu passe au vert. Le Marocain n’est pas patient apparemment !!

- on a également planté quelques charmants policiers moustachus (et policières parfois moustachues aussi) aux endroits stratégiques. Ils sont entièrement dévoués à leur travail… et surtout à leurs smartphones ! Aucune publication d’un réseau social bien connu ne passe au travers de leur regard perçant… ce qui n’est pas le cas d’un automobiliste lambda sans ceinture, le téléphone à la main, la clope dans l’autre et en excès de vitesse.

- de nombreux ralentisseurs (appelés localement dos de chameau) on été disséminés dans la ville. Ils ne sont pas aux normes et transforment n’importe quel trajet en séance de rodéo bousillant les amortisseurs et les cervicales.

Bref, conduire ici est un parcours du combattant au sens propre du terme. J’ai donc choisi d’investir dans un pick-up tout pourri… et de bonnes baskets !

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