Je suis… à la forteresse. Je suis retournée dans ce lieu. Cet endroit. Cette chambre. Je ne peux plus la quitter maintenant, c’est fini. Il m’a tout expliqué. Ça ne me quittera jamais.

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Il m’a choppé dans un coin en s’arrêtant devant moi toute à l’heure et m’a cogné contre l’arbre. Il a essayé de m’agresser sexuellement concrètement. Une habitude ? Bien sûr.

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Il essayait de me mordre et a malheureusement réussi son coup.

Il a mordu ma lèvre inférieure. Une matière abjecte est sortie de sa bouche, c’était violet comme du poison mais périmé. Ça me hante. Je suis prisonnière, c’est dégoûtant.

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Ce qu’il m’a annoncé… C’est un désastre. Mais un désastre que je n’arrive pas à appréhender. Pas la moindre idée de comment l’affronter. Que faire dans des moments pareils… Mon père n’est plus de ce monde et j’aurai tant voulu m’adresser à lui. Ma mère est au Canada avec un autre homme, c’est pourquoi elle m’avait laissé à mon oncle. Une des pires ordures de ce monde.

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Ce monde est rempli de manipulation, j’ai l’impression que chaque parole de quiconque en cette planète n’est que allégation. Qu’en dira t-on si je confirai ce que j’eus entendu ? Ancré dans un cycle interminablement long je reste figée à la même complication depuis le départ.

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Cela dit… Mes doutes se confirment. Yvette ou Yvan ou les deux, ont créé une routine qui ne peut changer. Comment les gens qui sont partis d’ici ont pu se débrouiller pour que ça arrive ?

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Personne dans cette forteresse ne me renseignerait… Le godelureau a dit être de mon côté, pour quelle raison et surtout dois-je le croire ? Depuis que ce liquide sirupeux a été voué à mes commissures, mon instinct me guide à rester là.

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Une impression sordide me trotte la tête me dit que je suis en sécurité dans cette chambre et pourtant : Je vois encore Yvan dans ma chambre. Son prénom me donne des nausées, sa figure aussi, je vais l’appeler le génie du mal et lui mettre un coup de poing dans sa sale face.

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« Ma petite Brunehilde, tout le monde sait ici sauf toi. Tu es la plus pure, forcément tout le monde s’en prend à toi. Tout le monde veut ta place, ils veulent tous le servir, avoir une importance ! Regarde le bon côté des choses, tu as une telle chance.

- La ferme, m’écriai-je brusquement, la ferme, la ferme, la ferme, la ferme, la ferme, la ferme, la ferme, fichez moi la paix je vous hais !

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Il continue de me narguer à bon entendeur, je suis cinglée, enragée. Je vais lui faire du mal.

- Ta peau est si douce, elle devrait servir à la ressusciter. C’est normal après tout, tu es l’élue. Je l’ai su dès que ton parfum est devenue alliance au mien. Mais que faire… Je ne veux pas que tu partes, pas même ton âme. Je t’aime vraiment énormément et ça n’a pas changé depuis la dernière fois.

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Je n’en peux plus, je craque, je casse tout dans la chambre, je hurle je casse ces vases, je casse la fenêtre, je casse le miroir, je détruis ce tableau, je mène mon projet d’anéantissement. Mes rugissements font venir pas mal de gens, je vois que Yvan a disparu. Ce n’était que mon imagination mais ça avait l’air si réel. On me supplie d’arrêter, on s’use à me retenir, en vain.

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Je tabasse quiconque se met en travers de mon chemin ? Moi pure ? Je suis déjà si souillée par les humains, un démon ne peut rien faire contre moi, pas même le diable lui-même !

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- Je ne suis pas pure, ok ?! Comprenez-vous, lâchez moi, lâchez moi ou je vous tue tous, vous allez regretter de m’avoir fait tout ça, c’est moi le monstre ! J’vais tous vous buter, putain, putain de merde, lâchez moi, laissez ma pureté prendre votre satané vie qui a fait de la mienne un enfer, je vais brûler cette forteresse et vous avec ! J’allais m’en sortir !

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J’ai lâché tout ce que j’avais sur le coeur, ça fait tellement de bien. On m’assomme trop vite pour que je puisse en dire plus. Je suis étourdie, des dialogues se confondent.

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- Roland, c’est toi son préféré, tu devrais prendre soin d’elle. Nous on veut pas d’elle, cette fille ne devrait même pas être ici.

- Ouais je pense aussi. Mais bon, me demander ça tout de même…

- Mon petit bijou, je te laisse en prendre soin, ne lui fais pas trop de mal, le charbon c’est toi qui le met sur les petits mauvais qui ne savent pas bien se comporter. Elle a trop mal agi aujourd’hui, les règles se brisent trop et ne sont plus respectées.

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Soupirant doucement, il me prend dans ses bras musclés, son souffle est affreusement sexy, même déçue de lui je ressens cette forte attirance. Le chemin mène à la chambre d’Yvette.

Ils vont me rendre cet énervement et le brisement de ces règles. Tiens je n’attends que ça.

Il me dépose dans le lit infecté par la mauvaiseté. D’un seul jet, il s’évapore, le génie du mal prend place.

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« Ne jamais casser de meuble. Tu as brisé deux fois la règle.

Surtout faut avoir du culot pour casser les vases d’Yvette, tu me plais encore plus.

Ne jamais louper le repas du soir, ça je ne compte plus les fois.

La punition va être lourde. Un mal pour un bien, après avoir enduré ça tu seras bien ne t’inquiète pas je te le promets.

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Mes yeux sortent de mes orbites. Quelles sont ses intentions ?

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C’est bientôt fini. Ça ne va pas durer, attends Yvette, elle arrive.

Elle ne va pas y aller de main morte. Tu as volé mon cœur, troisième règle secrète à ne pas s’affecter.

Elle est la plus intransigeante vis à vis de celle la. J’espère qu’elle ne va pas te tuer ce serait dommage…

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Oui Yvan, ce serait dommage que je meurs, je risque de te hanter toute ta vie.

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Au mieux, tu n’auras qu’un bras en moins, il servira de jugement. Comme un de ceux qui t’ont attrapé le tien cette fois la.

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J’avais donc bien raison, ce n’était pas ma faute, c’était bien prévu.

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Roland rentre de nouveau, je m’attendais à ce qu’il soit disposé d’objets de torture mais ce n’est pas le cas. S’approchant dangereusement de moi, je recule. Par traduction de visage, il veut me rassurer.

Son visage si proche du mien il colle son front son nez abordant symétriquement son opposition.

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- Tout le monde te ment ici, il ne faut croire personne, c’est comme ça qu’on vit.

- Toi aussi ?

- J’ai envie d’être sincère avec toi.

- Qui est Taïa pour toi ?

- Tu t’es fait des idées, c’est ma sœur.

- Ah. Soyez clairs dans cette maison aussi. C’est à en perdre la tête.

- Tu m’en veux ?

- Oui.

- Ok.

Il y a un blanc. La proximité n’a pas changé.

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Il s’approche de plus en plus jusqu’à échanger un baiser, je suis consentante, je ferme les yeux.

Je ne peux pas t’aider, me répète t-il, tu vas devoir t’en sortir seule.

- Ok.

Je réponds comme lui.

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Caressant ma joue, il poursuit ses dénonciations.

- Soi tu tombes dans le piège et tu es fichue, soi tu t’en sors en les affrontant.

Yvette dirige tout le monde mais Yvan a un seul et unique pouvoir sur elle et sur nous.

Toi tu en as un seul sur Yvan, mais aucun sur nous. Réfléchis bien. Lequel est-ce ?

- Tu n’es pas assez précis, pousse le bouchon plus loin.

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Il obéit tendrement.

- Attaque toi à Yvette, son point faible sont ces vases, ceux qui la manipulent c’est ses p….

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Boum.

La porte claque. Elle est devant nous, à nous écouter. Je n’ai rien vu, le cou de Roland dégouline.