Le début de la fin

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Yyvette me pousse pour avancer. C’est limite que je me prends le plancher dans les pieds pour me ramasser la tête la première. Elle est réellement énervée et je n’ai pas eu le temps de penser à quoique ce soit d’autre que le fait qu’elle vienne de me dire clairement de dégager.

Ma tête tourne et je suis mal.

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Je repense à ce qu’il s’est passé toute à l’heure il y a quelques minutes. Et au passage, il se trouve que la chambre de la personne qui se permet de me peloter violemment le dos depuis toute à l’heure dormirait tous les soirs dans sa chambre au sous sol. Pourquoi ? Je ne sais pas, elle doit souvent être en chaleur pour supporter cette glaciale fraîcheur.

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Cela dit, j’ai sûrement loupé l’appel du patron de Esselbaid Ettev. Je ne suis pas sûre que cela lui plaise. En plus de ça, je vais me retrouver à la rue. C’est difficile pour moi de penser correctement de cette manière, comme si tout arrivait d’un coup pour me dire que je ne mérite pas le bonheur.

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Même si j’ai atterri dans ce lieu étrange, je n’ai pas l’explication du comment j’ai vraiment pu visiter ce lieu du deuxième étage au sous sol. J’avais clairement senti mon bras être agrippé.

Ce bras ne peut pas faire cent kilomètres de long, et je n’ai pas bu, je suis lucide, je ne suis pas folle non plus. L’apparence de l’élément perturbateur était tellement odieuse.

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Je déteste cette forteresse. Et pourtant c’est elle qui m’apporte cette stabilité que j’ai toujours souhaité. Comme elle m’a rendu dépendante, ma décision varie de ce que je ne veux pas forcément. Mais qui m’est imposé par les règles de vie.

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Quand nous montons les marches défectueuses que l’une d’elle ne nous laisse coincée entre deux, je découvre enfin les lampes astrales chatoyer mon visage par ce qu’il manquait tant en bas.

J’ai l’impression de revenir parmi les humains du monde des morts. Mine de rien cet instant avec Yvette est une dure épreuve que tout le monde ne saurait pas supporter. Quand elle ne sourit pas ,elle fait encore plus peur. Ce n’est pas donné à tout le monde un visage si expressif.

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Je vois beaucoup de gens réunis, en train d’espionner la situation. Comme si une alerte était créée pour prévenir les gens d’un éventuel complot. Tous ne montrant qu’une légère partie de leur curiosité ingrate. Je rechigne, étant le centre d’attention de tous ces misérables avec qui la plupart, je n’entretiens aucun lien. Ils sont simplement là, surtout elles, pour assouvir leur soif de médisance.

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Heureusement je ne vois pas Roland. Je me demande si c’est le signe qu’il se fiche totalement de moi ou tout simplement, qu’il n’a rien à faire des bêtises qui tournent sur moi.

Je lui fais confiance alors j’espère opter pour la deuxième option.

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Tristement je vois Taïa. Elle sourit, elle est contente de ce qu’il m’arrive.

Son affection pour Roland a du passer le stade du dessus. Du coup moi je la fusille du regard, mais bichette qu’elle est, fuit rapidement cet affrontement de biais.

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Yvette en profite pour prendre son pied à me rabaisser devant tout le monde. Elle ose déclarer ouvertement la situation. Enfin d’une manière qu’elle pense juste et appropriée. Pas pour moi.

« - Méfiez vous de cette personne et fermez vos chambres à clés. Je pense que l’appétit pour l’intérêt des autres devraient se limiter rigoureusement de manière stricte. Laissez la dans son coin si vous le souhaitez, je ne pense pas qu’elle restera longtemps de toute manière. »

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Très clairement elle vient de me rabaisser pour se venger. Bon, ok, j’ai pénétré sa chambre. Mais entre nous, je n’ai pas fait exprès si ? Si je lui disais qu’un bras m’avait tiré, que me dirait-elle ?

Ici ce n’est pas un asile. Et elle a tort, parce qu’ici je trouve qu’ils ont tous l’air fous, surtout elle. Après tout ça serait une bonne raison pour moi de partir, je continuerai de penser pareil.

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Quand on arrive enfin devant ma chambre elle me fait un signe pour me dire de rentrer.

Ce que je fais naturellement, puisqu’elle n’avait pas besoin de me le dire.

Je vois mon téléphone qui ne fait que sonner. Elle me fait comprendre que je devrai répondre, mais je ne suis pas cet engagement télépathique par son expression trop démonstrative.

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« Tu n’avais pas le droit de rentrer, surtout sans autorisation.

- Oui je me suis déjà excusée pour ça.

- Tu vas être sanctionnée.

- D’accord.

Je réponds blasée mais que répondre d’autre ? Je me lève et commence à préparer mes affaires morose.

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- Qu’est-ce que tu fais ? Insiste t-elle.

- Je me prépare au grand jugement.

Je la joue ironique mais de toute manière elle ne peut pas me faire pire.

- Rien n’est décidé, je ne suis pas apte à prendre une décision dans mon état actuel. Tu es privée de dîner, ne viens pas ce soir et reste dans ta chambre. Je reviendrai te dire le verdict et j’essaierai de voir avec les autres habitants.

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Ah bah t’as raison tiens, me jeter dans la gueule du loup, bien vu Yvette. Si tu as une meilleure idée, demande moi aussi de voter, non ?

- Très bien j’attendrai.

- Ce n’est pas parce que tu penses que tu vas être éjectée de cet endroit que tu dois être malpolie.

Je m’offusque.

- L’ai-je été ?

- Non, justement. Continue comme ça, tout le monde n’a pas eu la même réaction.

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Elle m’interloque, je me demande qu’est-ce qu’il s’est passé. Et comment a t-il pu avoir 412 personnes avec si peu désormais.

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- Je t’apporterai un repas toute à l’heure, tu mangeras juste seule, ce sera la dernière fois j’espère. »

Je ne sais pas dans quel sens elle espère si c’est pour ne plus me revoir ou que l’événement de toute à l’heure n’arrive plus mais j’acquiesce.

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Elle s’en va. Je me souviens du trou dans le mur et je regarde vivement l’emplacement.

Plus rien. Il a disparu. J’ai l’impression que la chambre s’est réchauffée et que l’odeur du vase a totalement été restreinte. Une bonne nouvelle pour une mauvaise, mais la bonne peut ne pas durer.

Je ne me réjouis donc pas trop vite.

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Mon téléphone sonne depuis toute à l’heure mais je l’avais vite mis en silencieux après l’arrivée. L’écran de verrouillage s’allume et s’éteint.

Je mets fin à ces allumages hasardeux en laissant mon doigt glisser sur le tactile vers la droite.

« Allô ?

- Oui mademoiselle Aclasia ?

Eurk.

- Oui c’est moi.

- Oui, vous ne répondez pas depuis toute à l’heure, il me reste une place afin de compléter l’équipe, je vous l’ai réservé mais si vous la refusez je la donnerai à quelqu’un d’autre.

- Oh, je vois, merci énormément, je… Je suis heureuse que l’on ait bien accroché j’espère que… Je balbutie, j’ai du mal à parler correctement, je suis en stress total.

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- Excusez moi je ne comprends pas très bien ce que vous dites, vous n’êtes pas claire dans vos propos. C’est d’accord ou non ? Répondez rapidement j’ai d’autres appels à passer sinon. Vous comprenez bien que…

- Oui, c’est d’accord, c’est d’accord ! Je prends ce job, comptez sur moi mais gardez moi cette place je vous en supplie.

Merde, putain, je me suis emportée. Il est surpris, il y a un gros blanc. J’ai du l’effrayer.

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Pourquoi j’ai accepté ? Je ne voulais pas… Je brise toutes les règles.

Tant pis. Au point où j’en suis.

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