Oui, bah, j'avais pas de meilleur titre de partie xD Bonne lecture, à la semaine prochaine :D

LAZARE

Partie 24 - Truie

Lazare resta quelques secondes pensif devant l'image de ces moitié d'hommes, retranchés dans leurs montagnes sécurisées à l'abri de tous les dangers.

"Où voulez-vous en venir ? questionna l'elfe, perplexe.

- Ils ont des médecins capables de remplacer les membres coupés par de l'acier, sans que cela n'affecte jamais l'individu. Vous pourriez vivre normalement, sans séquelles. Enfin, si l'on enlève ce qui est arrivé à votre... voilà. Vous devriez prendre contact avec eux, ils pourraient bien arranger votre situation."

Il tira une grimace. Les nains étaient un peuple distant, reclu et peu ouvert à l'entraide. La perspective de devoir leur demander de l'aide ne l'enchantait guère. Une animosité naturelle subsistait depuis la nuit des temps entre le peuple elfe et les gaillards du nord. Sans qu'ils ne se déclarent jamais franchement la guerre, les deux groupes entretenaient des rivalités sur bien des domaines : armes, technologies, médecine, astronomie, gastronomie... Cet esprit de compétition malsaine ternissait leurs relations et obtenir l'avantage sur l'autre tournait bien souvent à l'obsession. Si les nains avaient la réputation d'être fiers et têtus, les elfes l'étaient encore plus.

Et pourtant, la barbare avait raison. Les techniques médicales naines étaient bien plus perfectionnées que les leurs. Lazare le savait : herbes et prières centaures ne lui ramènerait pas sa jambe, ni ne lui permettrait de remarcher un jour. Il baissa les yeux sur sa jambe coupée et poussa un soupir de désespoir.

"J'ignore si c'est une bonne idée...

- Bon sang ! Mais vous voulez remarcher oui ou non ? Arrêtez de geindre comme une truie engrossée et reprenez-vous en main ! Vous êtes aussi pathétique que vos confrères elfes noirs du désert. A défaut d'être intelligents, ils ne passent pas leurs journées à chouiner sur leur sort ! La prochaine fois que vous vous plaignez, menaça t-elle, je vous arrache votre deuxième jambe avec mes dents !"

Lazare, stupéfait, ouvrit et ferma la bouche à la manière d'une carpe, choqué par cet élan soudain de colère. Ses propos lui firent l'effet d'un électrochoc. Après quelques secondes de désarçonnement complet, il finit par reprendre le contrôle de son esprit et répliqua :

"Je... Je ne suis pas une truie, s'insurgea t-il pathétiquement, perdant toute contenance."

La barbare éclata de rire, rapidement suivie par Lazare, plus nerveux et gêné que réellement amusé. Leur moment de joie fut interrompu brutalement par l'apparition d'une silhouette à l'entrée.