Un élève comme les autres ?

5 minutes de lecture

Je courais le plus vite possible pour échapper aux ténèbres qui me poursuivaient. Mais j'avais beau prendre des virages et sprinter encore plus, elles me rattrappaient. Je ne voulais pas qu'elles me touchent, mon instinct me le hurlait au plus profond de moi. Trop occupé à chercher une issue, je ne vis pas la pierre qui me fit chutter. J'essayais de me relever mais une douleur atroce à ma cheville m'en empêchait. Les ténèbres allaient m'engloutir. J'ai fermé les yeux et...

 -Philip ! Philip !

J'ai ouvert les yeux et vis ma mère me fixer puis rigoler. Je me trouvais au sol et emmêlé dans mes couvertures. Je me suis relevé avec peine, tout en me débarrassant de mes couettes. Une fois debout, je surpris ma mère devenir rouge et rigoler de plus belle. Je suivis son regard et j'ai compris son fou rire. Je me suis encore réveillé nu ! Complètement nu ! J'ai saisit une couverture et me suis caché derrière.

 - Maman ! Ce n'est pas drôle !

 - Désolée... C'est juste que tu n'as pas perdu ton habitude de te déshabillé quand tu dors. Ce sera dur pour toi, même adulte.

 - Maman, sort. Je vais me préparer.

 - D'accord, Eli t'attends en bas, dépêche toi sinon elle partira sans toi car vous risquez d'être en retard.
Elle sortit et me laissa seul. Je courut prendre mon uniforme et m'empressais de le mettre. Je saisit un peigne et commençait à me coiffer.

J'avais les cheveux noirs et mi-long dotés d'une mèche blanche. J'avais des yeux bleus électrique avec une légère nuance de bleu bleuet. Mon corps était svelte mais paraîssait frêle.

J'attachais mes cheveux, pris mon sac de cours et rejoignis ma famille dans le salon. Eli était posée dans un fauteuil et relisais ses cours. En m'apercevant, elle rangea ses cours et m'indiqua mon petit-déjeuner.

Eli était brune avec des reflets roux avec comme style de coiffure, un carré plongeant avec une frange. Elle possédait des yeux couleur noissette. Eli avait un fort caractère mais elle était très gentille.

Je m'empressais de manger mon petit-déjeuner et rejoignis Eli dehors. Sur le chemin, une ambiance pesante se faisait resentir. Sur la route, nous croisâmes des lycéens que nous connaissions mais nous préfèrâmes continuer seuls. Arrivés au lycée, Eli me répèta les règles strictes qu'elle avait inaugurés.

 -Tu fais ta vie de ton côté. Tu fais comme ci on ne se connaissait pas et surtout, tu ne dis rien à maman, compris ?

 - T'inquiètes, tu as ma parole.

Eli partit vers ses amis et moi, je partis rejoindre ma salle de cours. En entrant, je remarquais que Clara et sa bande attendaient, assis sur les tables. En me voyant, ils se mirent à avoir un sourire malicieux. Certains ricanaient ou même me dévisageaient avec un air de pitié, de la pitié dans le mauvais sens. En passant à côté d'eux, une personne de leur bande me fit trébucher. En me retrouvant à-terre, ils rigolèrent.

 -Philip, toujours aussi pitoyable ! me dit Clara.

 - Et toi t'es toujours autant une peste Clara.

 - Pauvre tocard ! Tu ne sais pas de quoi tu parles !

Elle descendit de sa table et me fit manger le sol. Elle garda sa main appuyer contre ma tête assez longtemps pour que je puisse manquer d'air. Des vertiges me montaient à la tête et je ne pus m'empêcher de croire que c'était la fin. Mais je ressentis de la haine envers ce monde cruel et injuste. Cette haine anima en moi, une chose qui, d'après ce que je ressentis, voulait la mort de Clara. Je luttais désepérement contre cette chose mais j'acceptais quand je compris que je risquais de mourir sans elle.

J'attrapais le poignet de Clara et leva sa main avec tant de simplicité qu'un rictus se forma sur mes lèvres. Je me relevais et regardais Clara. Je sentais sa peur comme si elle m'avait averti, comme si c'était une odeur.

 -Clara, Clara, Clara, as-tu peur d'un " toquard '' ? Tu fais bien pitié. On croirait un lapereau face à un loup affamé. Mais voyons, le loup, c'est moi !

Clara tremblait comme une feuille et cherchait de l'aide auprès de ses amis mais ils étaient partis. J'avançais vers elle, tel un prédateur s'approche de sa proie. Au moment où Clara était à ma portée, la sonnerie retentit. La chose s'éteignit et cela du ce faire ressentir car Clara reprit son air hautain et me bouscula dès qu'elle passa près de moi. A la fin du cours, un élève me tapota l'épaule. Je relevais la tête et vit un adolescent qui me regardait avec des yeux sérieux mais avec un sourire accueillant.

 -Salut. Tu es Philip ? Moi, c'est Pierre.

Je me levais, regardais la poignée de main qu'il me tendait et partis. Je l'entendais m'appeler mais je ne me retournais pas. Je n'accordais de l'attention qu'à ceux qui m'appréciait. Je me stoppais net, lui laissant le temps de me rattraper. Et si lui devenait mon premier ami ?

 -Philip ! Pourquoi tu es parti ?

Il paraissait plus triste qu'en colère. Je voulais tant qu'il me laisse seul mais en même temps je voulais qu'il reste à mes côtés. Je sentais quelque chose en lui qui n'était pas présente chez les autres. Un petit plus que la minorité des personnes de cette ville possédait. Alors, pourquoi pas ?

 - Pierre, je.... Bonjour ! m'exclamais-je, gêné de parler enfin à une autre personne que ma famille.

 - Oula ! T'es sûr que ça va ?

 - Euh... Bah je suis juste...gêné de parler à quelqu'un d'autre...

 - Ah mais t'en fais pas ! Moi, je vais pas te ridiculiser ou être méchant. Je veux juste être ton ami.

Ami.... C'est drôle. C'est bien la première fois qu'une personne me le propose, et si gentiment ! J'accepterai bien sans broncher mais j'avais peur que cela ne dure pas. Mais bon, comme on le dit : qui ne tente rien n'a rien !

 - J'accepte ton amitié !

Je lui ai tapoté l'épaule, essayant d'avoir l'air un minimum rassurant et gentil. Cela semblait faire effet car le jeune homme souriait. Il ferma ses yeux verts, remettant en place les quelques mèches noires rebelles qui ne voulaient pas rester en place.

 - Pour fêter notre amitié, je t'invite pour le déjeuner ! décréta-t-il en plaçant sa main contre son coeur, un air déterminé et à la fois enfantin sur son visage, me destabilisant.

 - Quoi !? Non, je... Je ne peux pas accepter, en plus, j'ai pas faim du tout.

Mon estomac gargouilla bruyament, contradisant mes paroles et qui me valu le regard étonné des élèves environnants. Pierre semblait amusé et ricanait gentiment. J'ai baissé la tête, rouge de honte.

 - Allez, je te le paye en plus. Et je connais un bon endroit pour te rassasier vu les protestations de ton ventre qui semble affamé. T'as pas mangé depuis combien de temps ?

 - Ce matin, il y a une heure environ...

 - De quoi !? Tu manges suffisament ?

 - Euh... C'est juste que tout à l'heure j'ai... comment dire... eu besoin d'utiliser toutes mes réserves...

 - Réserves de quoi ? demanda le jeune homme, son visage prit dans une expression des plus sérieuses. Philip, dis-moi, tu ne serais pas...

La sonnerie le coupa, indiquant la fin de l'inter-cours. Heureusement qu'on était déjà dans notre classe suivante car nous nous serions mis dans un beau pétrin. Pierre a détourné le regard et est partit s'asseoir à une place libre. Je me suis éloigné le plus possible, me posant énormément de questions sur lui.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Ice Wolf ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0