Une jumelle en détresse !

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 Teresa, embarrassée, commença à mâchouiller un des côtés de son coussin avant de déclarer plaintivement : « hé bien, tu ne vas peut-être pas me croire mais… J’ai fait d’horribles cauchemars, des trucs pas possibles, alors je suis venue ici, pour… Pour être avec toi ! »

— Ça ne fait pas un peu cliché, non ?

— Je t’en prie, Max, la vie elle-même est une succession de clichés : il suffit de penser à Mish, à Star ou encore à la seconde femme d’oncle Ford et je ne compte même pas le président des États-Unis !

— C’est vrai que de ce côté-là, tu marques un point ! Mais qu’est-ce que tu fiches en bikini ?

— Pas compliqué : il faisait un peu trop chaud dans ma chambre donc j’ai essayé différents trucs assez légers et comme je me sentais le mieux avec ça, hé bien, je l’ai gardé !

 Du Teresa tout craché, pensa le brave Max, elle ne fait que ce qui lui convient et ne porte que ce dans quoi elle se sent le mieux. Du jour où pour X ou Y raisons sa jumelle décidera que finalement c’est sans vêtements ce dans quoi elle se sent le mieux, quelques légers problèmes de cohabitations et de voisinage pourraient se poser.

 En attendant les grands yeux bleus de la pauvre fille luisaient du même désespoir mouillé que ceux du chien Droopy, il se devait donc d’agir en frère responsable :

— Alors, raconte-moi tout, faisons l’inventaire de cette petite tête !

— Hé bien, commença-elle en inspirant bruyamment : le ciel tonnait comme dans l’apocalypse, il en tombait de longues flammes de soufre vert et des pleines pages du Reader’s Digest. Lucy était devant moi, immense, seulement vêtue d’un interminable collier de perles et de stylos-plumes, avec deux grandes ailes noires dans le dos et voulait lire mon avenir dans un bol de soupe au poulet géant dans lequel Jenna jetait des navets et cassait des œufs de licorne tout en récitant le poème Ozymandias. À côté d’elle Star et Jackie, déguisées en loutres, me menaçaient en brandissant des concombres… Brrr ! Sincèrement qu’est-ce que tu en penses ?

— Je pense qu’il faut que tu arrêtes de boire du café avant d’aller te coucher, que tu cesses cette rivalité avec Lucy parce que tu penses qu’elle écrit mieux que toi. Et pendant qu’on y est, lit autre chose que des passages du Paradis Perdu de Milton avant de t’endormir !

— Et encore je ne t’ai pas dit ce que Star voulait faire avec les concombres ! Mais ce n’est pas le pire, non ! Figure-toi qu’en plus je portais des escarpins rouge vif ! Des escarpins à talons hauts, tu te rends compte !

— Ma pauvre chérie, fit Max en caressant affectueusement la tête de sa sœur d’une main compatissante, notre inconscient peut vraiment être d’une cruauté sans limite !

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